Pendaisons, exécutions par balle, amputations, immolations, flagellations sont les scènes abjectes que répète quotidiennement le peuple afghan sous la direction autoritaire des Talibans. Mais dans ce cinéma-là, les punitions inhumaines et les mises à mort publiques sont bien réelles et définitives. A l'évidence, les filles et les femmes sont plus exposées à ce type de représailles criminelles car elles font l'objet, à la base même du régime, d'une discrimination instituée, légalisée qui se révèle à travers l'anéantissement intégral de leurs droits en matière de vie économique, politique et sociale.
Pourtant à l'heure actuelle, les femmes dans le monde ne sont plus considérées comme des "hommes diminués". Elles ont de plus en plus une place équivalente aux hommes dans le monde d'aujourd'hui. Cependant, il n'en a pas toujours été ainsi. Une multitude de combats et de révolutions leur ont presque permis d'atteindre leur objectif : l'égalité entre hommes et femmes (...)
[...] La burka, vêtement recouvrant les femmes entièrement est également une coutume n'appartenant à l'origine qu'à cette ethnie. La burka ne date pas de l'arrivée des Talibans à Kaboul, mais a toujours existé dans la communauté pashtoune. En ce qui concerne l'héritage, la femme n'hérite tout simplement pas dans les tribus pashtouns, alors que selon le Coran, la femme reçoit la moitié de la part des hommes. On peut donc voir à travers ces exemples, la soumission de la femme dans le code tribal. Ce code tribal a aussi un impact sur le système judiciaire. [...]
[...] Les femmes peuvent désormais diriger leur propre entreprise. Par exemple, les démarches nécessaires pour enregistrer une entreprise ont été allégées et les restrictions visant les déplacements des femmes ont été réduites. Ainsi, il existe beaucoup plus d'entreprises dirigées par des femmes aujourd'hui qu'il n'y en avait à l'époque des talibans. Cependant, même si l'on constate des améliorations, le manque d'activité reste tout de même un problème important. Le marché de l'emploi est limité, les infrastructures, les bureaux et équipements n'existent pas. [...]
[...] Un grand nombre de femmes choisissent de se supprimer. En 2005, l'AIHRC a enregistré 380 tentatives de suicide par immolation, dont 69 ont entraîné la mort. Le corps brûlé, impossible de les proposer en mariage ou, si elles sont déjà unies, elles seront répudiées. Ce choix extrême touche particulièrement celles qui ont connu l'exil au Pakistan ou en Iran pendant la guerre. Les guerres qui ont ravagé le pays sous le régime des Talibans, l'ont fait régresser d'un siècle en arrière: misère économique, fermeture des frontières, déchaînement de l'intégrisme, du fondamentalisme, et accumulation de crimes envers les civils. [...]
[...] Par ailleurs, les femmes sont exposées aux violences physiques au sein même de leur foyer. Les maris, les frères et les pères demeurent les principaux auteurs de ces violences au sein de la famille. D'après un rapport de la CIDHA, le nombre de cas signalés de violence domestique contre les femmes a augmenté en 2007. Pour beaucoup, les violences durent toute la vie et le divorce n'existe pas. La situation des femmes est encore aggravée par une pauvreté souvent extrême, un accès restreint aux services de santé et une insécurité en matière d'emploi et d'alimentation, contribuant à fragiliser leur statut. [...]
[...] En des fonctionnaires étaient des femmes, elles occupaient malgré tout des postes de secrétaires, de réceptionnistes, etc. Environ jeunes filles étaient scolarisées à cette époque. Cependant ces avancés n'étaient appliquées que dans les milieux urbains ; dans les zones rurales, le code tribal prédominait sur les lois. Ainsi, après tous ces changements, tous ces espoirs, toutes ces interdictions et ces violences, on peut se demander quel visage aura la condition féminine en Afghanistan dans une dizaine d'année ? Auront-elles réussi le très difficile défi de devenir l'égale de l'homme ? [...]
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