Depuis 1988, la Somalie est en proie à une guerre civile particulièrement longue. Cantonnée au départ dans le Nord du pays, qui correspond à l'ancienne colonie Britannique du Somaliland, les combats se sont étendus à partis de 1990 à l'ensemble du pays. Après avoir écarté du pouvoir le dictateur Syad Barré, les vainqueurs du régime, incarnés par de puissants leaders de factions, allaient se livrer une lutte acharnée pour la conquête des reliquats du pouvoir. Ces affrontements trouvent leur explication dans une série d'antagonismes anciens entre clans nomades et sédentaires, entre ruraux et citadins, entre 'nordistes' et 'sudistes', mais aussi dans des oppositions plus récentes
[...] Ces deux structures sont : L'Alliance nationale somalienne pour Aïdid Et l'Alliance pour le salut de la Somalie pour Madhi. La plupart des grands mouvements, auxquels sont en passe de s'adjoindre d'autres plus petits, ou de simples milices, se placent derrière l'un ou l'autre de ces deux grands leaders politiques somaliens, avec l'espoir d'obtenir, dans un futur gouvernement d'union nationale, un ou plusieurs portefeuilles ministériels et ainsi bénéficier des prébendes inhérentes aux fonctions. Mais ces deux coalitions sont composites et ne regroupent que des alliances de circonstance. [...]
[...] Ceux-ci possèdent par ailleurs à Mogadiscio leur propre bureau. Ainsi, pour ce qui concerne le processus d'Arta, la totalité des chefs de guerre ont boycotté ce processus, ne reconnaissant ni la légitimité du président, ni celle du premier ministre, ni celle du Parlement de transition. Or, l'installation de ce processus d'Arta, voulant promouvoir des institutions reposant sur la société civile, ne peut pas s'installer sans l'aval des chefs de guerre. Un autre cas reflète ce poids des chefs de factions au niveau politique : le 24 décembre dernier, le gouvernement somalien est finalement parvenu à un accord de paix à Nakuru. [...]
[...] Les rivalités entre factions Les seigneurs de la guerre sont en continuelle opposition, comme le prouve les divisions successives des factions politiques. Afin d'illustrer ces rivalités, il est possible de se baser sur les deux acteurs majeurs des groupes armés somaliens : le général Aïdid et le président Ali Mahdi, les plus importants seigneurs de la guerre de la dernière décennie. Cependant, il aurait été possible d'opposer de la même manière le terrible chef de faction Morgan à son rival Oman Jess. [...]
[...] En effet, Aïdid estime que l'accès à la table des pourparlers de apix devait être réservé à ceux qui avaient combattu le régime de Barre par les armes, ce qui excluait de fait Ali Mahdi. Les chefs de clans se livrent à une véritable course pour le pouvoir. Le général Aïdid se fera par ailleurs élire président de la république somalienne sans consulter les autres factions de l'opposition le 15 juin 1995, les chefs de guerre étant près à tout pour devancer leurs adversaires. [...]
[...] Les risques Cependant, cet objectif économique peut menacer le pays de ruine, surtout en Afrique où les infrastructures sont peu nombreuses et les équipements collectifs limités. Par ailleurs, en Somalie, les mouvements armés ne disposent pas, sur le territoire où ils opèrent, de ressources locales susceptibles de donner lieu à une activité commerciale. Ainsi, la guerre civile somalienne a conduit en peu de temps à des famines d'une grande ampleur. L'aide humanitaire a permis de réamorcer la pompe et de réintroduire des biens là où il n'y avait plus rien. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture