Le rêve d'une sécurité collective existe depuis longtemps mais elle n'a été que difficilement une réalité. Même si il semble excessif de dire comme M de La Batie que " l'histoire de la sécurité collective est plutôt le récit de ses échecs " force est de constater que sa mise en oeuvre fut des plus problématiques.
Avant de traiter un tel sujet, il faut définir ce qu'est la sécurité collective. Pour certains, elle doit être conçue comme une finalité, définie comme l'absence de conflits armés. Pour ma part, j'envisagerai plutôt la sécurité collective comme un système d'organisation de relations internationales, qui suppose un accord, un engagement entre Etats souverains en vue d'une certaine stabilité de la communauté internationale. De même, à l'inverse d'auteurs comme Serge Sur, je n'envisagerai pas uniquement la sécurité collective sous un angle universel , ie la sécurité pour tous, par tous et contre tous, mais je l'envisagerai également dans un cadre régional. Quelle que soit la définition retenue, on ne peut nier qu'il existe des éléments de sécurité collective au niveau régional.
Cette précision établie, je verrai dans un premier temps avec quelles difficultés la sécurité collective a été mise en oeuvre tant pendant que après la guerre froide. A cette occasion, je montrerai que les organisations universelles ou régionales chargées de mettre en oeuvre la sécurité collective ont de plus en plus de mal à répondre aux nouvelles atteintes qui lui sont portées.. Ces organisations ont la même vision de la sécurité collective depuis 1945 alors que cette dernière a évolué et évolue encore. Cette première partie nous amènera à nous demander si on peut imaginer qu'à l'avenir des réformes soient faites tant au niveau des institutions que des missions de sécurité collectives pour faire face à cette nouvelle donne. Cette question fera l'objet de notre deuxième partie qui sera partagée entre une vision optimiste et une autre plus sombre de l'avenir.
[...] Or dans de tels systèmes, l'effectivité de la sécurité collective ne peut être mise en oeuvre que par ceux des Etats membres qui ont la puissance politique et la disposition de la coercition. Ainsi, ces puissances jugent selon leurs intérêts et non selon le droit. Ils apportent à la sécurité collective universelle ou régionale des aménagements et des variations importantes. Par exemple, le le secrétaire général des Nations Unies, M Kofi Annan a souligné devant l'Assemblée Nationale française que " Lorsque des opérations de maintien de la paix s'avèrent nécessaires, [ . [...]
[...] La sécurité collective: quel bilan et quel avenir? Introduction Le rêve d'une sécurité collective existe depuis longtemps mais elle n'a été que difficilement une réalité. Même si il semble excessif de dire comme M de La Batie que " l'histoire de la sécurité collective est plutôt le récit de ses échecs " force est de constater que sa mise en oeuvre fut des plus problématiques. Avant de traiter un tel sujet, il faut définir ce qu'est la sécurité collective. Pour certains, elle doit être conçue comme une finalité, définie comme l'absence de conflits armés. [...]
[...] Force est de constater cependant que malgré une conjoncture plus favorable, l'ONU n'a su jouer le rôle qui lui revient en principe en vertu de la charte. Deux raisons à cela. Tout d'abord, comme le dit M.Fontaine dans le Monde du " de plus en plus sollicitées, les Nations Unies n'ont pas les moyens de venir à bout de tous les conflits du monde " Ensuite, il y a eu multiplication et changement de nature des conflits. La sécurité collective a également été mise en oeuvre par les organisations régionales. [...]
[...] Selon Marie-Claude Smouts, tout système de sécurité collective impliquant un minimum d'accord sur l'ordre à maintenir est plus facile à instaurer dans un cadre idéologique est plus forte. Pour d'autres, cependant, les avantages théoriques de l'approche régionale sont largement compensés par les inconvénients pratiques de la subjectivité et des rivalités locales. Dans le chapitre 8 de la charte des Nations-Unies, l'article 53 dispose que " le conseil de sécurité utilise si il y a lieu, les accords ou organismes régionaux pour l'application des mesures coercitives prises sous son autorité. [...]
[...] Une mise en oeuvre inadaptée à l'évolution de la sécurité collective Le monde est en train de subir une révolution planétaire de la sécurité. Il y a une transformation de la nature des menaces. On peut mentionner à cet égard la déclaration du président du Conseil de sécurité le 31 janvier 1992: " la paix et la sécurité internationales ne découlent pas seulement de l'absence de guerre et de conflits armés. D'autres menaces de nature non militaires à la paix et à la sécurité trouvent leur source dans l'instabilité qui existe dans les domaines économiques, social, humanitaire et écologique. [...]
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