Depuis 5 ans, le Pérou connaît une croissance soutenue, et obtient de bons résultats en matière de grands équilibres macroéconomiques, ce qui lui a permis de gagner la confiance des investisseurs et des marchés. La croissance annuelle moyenne dans le pays a été de 5% entre 2002 et 2005. Le PIB péruvien, qui en 2002 était de 1900 dollars/hab, se situe désormais autour de 3250 dollars/hab.
Mais cette croissance n'a que faiblement contribué à redresser une situation sociale toujours difficile (en 2003, 54 % des habitants vivaient encore sous le seuil de pauvreté). Le secteur agricole, notamment, connaît une amélioration de la productivité qui est loin de bénéficier à tous…
[...] Il est à noter que si les superficies plantées en coca ont tendance à diminuer en Colombie depuis 2005, c'est exactement le contraire qui se produit au Pérou : elles ont progressé de 14% entre 2005 et 2006. La plus grosse partie de cette production est illégale. En effet, malgré les promesses du gouvernement et de l'organisme officiel de lutte anti-drogue (la Devida), aucun programme de substitution viable n'a encore été mis en place, et les paysans de la zone se sentent profondément abandonnés. [...]
[...] Il faut également être conscient que la promotion de l'éradication totale n'a aucun espoir de fonctionner auprès des communautés (et que cette éradication n'a d'ailleurs probablement pas lieu d'être, quoi qu'en pensent les Etats-Unis). En effet, les habitants des Andes ne considèrent pas la coca comme de la drogue, et l'utilisent surtout comme remontant. Elle est également liée aux célébrations religieuses et ancestrales, comme offrande à la terre avant de labourer, pour les baptêmes, les communions, etc. Il faudrait donc plutôt s'orienter vers le développement d'un meilleur contrôle des débouchés de cette production de coca. [...]
[...] Enfin, on ne peut parler d'agriculture sans évoquer l'ancrage religieux, car au Pérou, la Terre (Pachamama) reste une divinité très forte, à qui l'on continue à faire des offrandes. Handicaps structurels et conjoncturels Les inondations et glissements de terrain représentent le principal handicap naturel de l'agriculture péruvienne. La propriété agricole au Pérou se caractérise par son très grand morcellement. La moitié des terres cultivables sont consacrées à l'agriculture de subsistance destinée à l'autoconsommation, sans accès aux marchés. Concrètement, la majorité des paysans péruviens vivent d'un minuscule lopin de terre et de quelques bêtes. [...]
[...] Les prix des principaux produits agricoles varient en fonction du marché et ont une tendance plutôt à la baisse depuis 1991. Entre 1991 et 2002, le prix de la pomme de terre a chuté de celui du riz, de de la banane, du maïs jaune dur, du café, du blé Cette chute des prix est due à la faible demande interne et à l'augmentation de la production de certains produits qui a saturé le marché local a entraîné une baisse des prix, qui porte préjudice aux revenus des agriculteurs. [...]
[...] La culture de la pomme de terre, par exemple, a vu son rendement augmenter de 45,4% entre 1991 et 2002; le riz cáscara, de le café, le maïs jaune dur, l'asperge, le blé En dépit de cette tendance à un accroissement de la production et à un meilleur rendement, la surface totale de production reste réduite par rapport à la superficie potentiellement cultivable. Le dynamisme des exportations agricole est également entravé par un taux de change défavorable aux exportations, et par le manque de crédits et de ressources fiscales pour financer la modernisation de l'infrastructure agricole, la recherche et la formation des exploitants. La fragmentation des terres agricoles empêche quant à elle de réaliser des économies d'échelle. [...]
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