Un chef de l'exécutif : La charte de l'ONU confère un pouvoir législatif total au conseil de sécurité, nuancé et contraint par le respect des principes fondamentaux de la charte et du « Jus cogens ». Quant à l'Assemblée Générale et au Conseil économique et social, leurs rôles avant tout se veulent d'être des forums de rencontres et des organes consultatifs à l'égard du Conseil de sécurité. Il reviendra alors principalement au secrétariat, dont le chef est le Secrétaire général, d'assurer l'exécution des mesures prises par le Conseil de sécurité, et d'encadrer les actions et décisions prises par le Conseil économique et social et l'Assemblée Générale. A cet égard, la version en anglais de l'article 97 de la charte le qualifie de « chief administrative officer of the Organization ».
En plus d'un rôle qui se limite à l'exécutif, la charte de l'ONU permet au Secrétaire général de s'impliquer activement dans les débats ayant lieu au sein des appareils législatifs de l'Organisation, et les influer. (Art 99 : « Le Secrétaire général peut attirer l'attention du Conseil de sécurité sur toute affaire qui, à son avis, pourrait mettre en danger le maintien de la paix et de la sécurité internationales » ; Art 98 : «Il présente à l'Assemblée générale un rapport annuel sur l'activité de l'Organisation. ». C'est ainsi que Kurt Waldheim, Secrétaire général de 1972 à 1981, fut à l'origine de la tenue de nombreuses conférences globales (Environnement : 1972 ; World food conference : 1974…), de même que les objectifs du millénium furent directement inspiré par Koffi Annan.
Une personnalité au dessus des Etats : A l'instar de toutes autres Organisations Internationales, l'ONU est un compromis entre préservation de la souveraineté des Etats, et volonté d'une formation de société mondiale, fonctionnant au nom de l'intérêt général. Dans sa structure, l'ONU se compose ainsi d'Etats et de ses représentants qui forment entièrement le Conseil de sécurité, et de fonctionnaires qui ne représentent aucun Etat, mais l'Organisation en elle-même : le Secrétariat. Son chef, le Secrétaire général, pour se faire, doit jouir d'une indépendance totale vis-à-vis des Etats, il n'a de compte à rendre qu'à l'Organisation. L'article 100 de la Charte lui interdit ainsi d'accepter ou de céder à quelconques pressions d'un Etat, de même cet article interdit aux Etats à remettre en cause la neutralité du Secrétaire général.
[...] Son impartialité et donc légitimité universelle, sont en effet faciles à être remis en cause dans des dossiers sensibles où le Secrétaire général tenterait de s'impliquer en tant que médiateur ou négociateur Ainsi, si le Secrétaire général, s'engage trop fortement dans son rôle de médiateur et de négociateur, il prendra le risque d'apparaître partial aux yeux de certains États, ce qui remettra en cause sa légitimité impartiale et ainsi ses marges de manœuvre d'action pour le futur (surtout vrai pendant la guerre froide) ; s'il n'intervient que timidement sur les divers dossiers à caractère international, alors, il ne pourra défendre le principe de l'intérêt général, pourtant clé à sa fonction. (Voir tableau ci-dessous). [...]
[...] En effet, un Secrétaire général ne doit pas avoir la nationalité d'une Nation trop puissante, sur le plan géopolitique Nation dont l'agenda ne pèserait pas trop dans les débats à l'ONU) en particulier de l'un des membres permanents du Conseil de sécurité. Il est aussi convenu implicitement que la nationalité de celui-ci changera de continent à chaque terme. Diversité géographique, nationalités de relative faible importance sur le plan géopolitique, voilà ce qui caractérise les 8 Secrétaires généraux qui ont occupé (ou occupent) ce poste. [...]
[...] Boutros Boutros- Ghali, secrétaire général très décrié, par son incapacité à mobiliser entre autres la communauté internationale, pour intervenir au Rwanda et sa perte de légitimité, qui en suivit en fut un exemple frappant. Or, ce sont les États qui financent et prêtent en moyens humains (casques bleus ) à l'appareil d'exécution des NU ; leur niveau de contribution n'est fonction en grande partie que de leur plein gré. Le Secrétaire général est donc obligé d'une certaine façon à courtiser les États, en particulier les plus puissants, afin de jouir d'une puissance plus importante, et ainsi agir au mieux en tant que représentant universel de l'Organisation. [...]
[...] On se rapproche ainsi de la vision que Roosevelt s'était faite du rôle de Secrétaire général, mais que la charte n'avait pas consacrée, à savoir celui de World moderator Les limites à l'action du Secrétaire général (Voir et Bibliographie) Cependant même si le Secrétaire général peut parvenir à devenir un world moderator et ainsi à échapper à la vision réductrice de chef de l'exécutif que lui confère la charte, la structure inter-étatique de l'Organisation vient considérablement poser des limites quant à ses marges de manœuvre. Un rôle d'administrateur qui dépend des contributions financières des États En dehors, des caractéristiques universelles, de sa personne, le Secrétaire général puise sa légitimité dans l'appareil exécutif de l'Organisation dont il est le chef. Ainsi, si ses capacités matérielles en termes d'opération de maintien et de la paix et d'administration de divers programmes sont faibles, nul doute qu'il sera alors un acteur moins influent sur la scène internationale. [...]
[...] Le secrétaire général des Nations Unies Définition : Le rôle du Secrétaire général d'après la Charte des Nations Unies. (Voir Bibliographie) Un chef de l'exécutif : La charte de l'ONU confère un pouvoir législatif total au conseil de sécurité, nuancé et contraint par le respect des principes fondamentaux de la charte et du Jus cogens Quant à l'Assemblée Générale et au Conseil économique et social, leurs rôles avant tout se veulent d'être des forums de rencontres et des organes consultatifs à l'égard du Conseil de sécurité. [...]
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