Le conflit israélo-palestinien avant les accords d'Oslo possède des points communs avec le vietnamien en ce que nous avons aussi affaire là à un conflit avancé entre les deux parties. En 1987, éclate la première intifada, où 1551 Palestiniens et 422 Israéliens ont péri. Les haines et les rancœurs sont ancrées des deux côtés depuis le début du mouvement Sioniste dans la région. Des tentatives de négociation de paix ont déjà eu lieu par le passé, mais jamais vraiment avant les accords d'Oslo, palestiniens et Israéliens purent négocier en face à face direct, la représentation palestinienne étant peu influente car l'OLP qui avait dans sa charte l'objectif de détruire Israël était un acteur que l'on considérait comme infréquentable dans les négociations. Hors, le contexte du début des années 90 allaient favoriser un l'essor d'une volonté de paix entre Israéliens et Palestiniens : Sur le plan international et général, c'est la fin du rideau de fer, et la vision idyllique d'un nouveau monde de paix protégé par la sécurité collective et les Etats Unis. Pour les Israéliens, l'envahissement du Koweït par l'Iraq représentait l'instabilité du moyen orient dans lequel leur sécurité n'était pas acquise, alors que la question des droits des Palestiniens était de plus en plus débattu aux Nations Unies. Pour les Palestiniens, la chute de l'URSS de même que la prise de position pro Saddam Hussein de Yasser Arafat pendant la guerre du golfe allait réduire les aides économiques qui autrefois provenaient des Soviétiques et des pays du Golfe Arabe. Des deux côtés, on prenait ainsi conscience que la coexistence avec l'autre devenait donc inévitable, et qu'on ne pouvait que difficilement envisager l'élimination de l'autre. C'est dans ce contexte qu'ouvrit la conférence de Madrid en 1991 : De diplomatie de type ouverte et transparente, le problème au fond demeurait le même que par le passé, à savoir que la représentation Palestinienne ne comptait pas parmi ses rangs l'OLP non reconnu par Israël et les Etats Unis, et donc représentait un grand vide de légitimité (Syrie, Liban, Jordanie + une délégation de Palestiniens non affiliée à l'OLP). La solution à cette impasse fut trouvée en 1992 quand le vice ministre des affaires étrangères israélien Yossi Beilin et un universitaire norvégien Terje Rod Larsen organisèrent une réunion secrète entre un représentant de l'OLP Ahmed Qurei et un professeur d'histoire Israélien Yair Hirshfeld. Shimon Peres, ministre des affaires Etrangères israélien fut séduit par cet exercice diplomatique et envoya des High ranking official de son cabinet, Yasser Arafat et l'OLP firent de même. Le gouvernement norvégien complice de ces négociations fournit gratuitement une résidence à Oslo aux deux délégations pour encadrer les débats et c'est le 13 Septembre 1993 que les accords d'Oslo furent officialisés à Washington entre le Premier ministre Israélien Yitzhak Rabin et le chef de l'OLP Yasser Arafat ; le monde entier découvrit dés lors l'existence d'un processus de négociation qui avait été tenu au secret jusque là. Contrairement au cas vietnamien, le secret cette fois-ci n'était pas avant tout adressé aux autorités officielles d'un Etat ou d'une organisation politique, mais plus de l'opinion générale et populaire, car dans le cas des négociations des accords d'Oslo, les deux parties officielles étaient pleinement au courant, comme cela avait été le cas d'ailleurs une décennie plus tôt dans les accords de Camp David entre Israël et l'Egypte. Par la suite, le processus d'Oslo malgré son officialisation en 1993 ne put tenir route, et en 2000 la deuxième Intifada y mit fin définitivement. Il y a donc un succès doublé d'un échec dans ce processus : Le succès d'avoir pour la première fois vu dans le conflit israélo-palestinien un accord de paix être officialisé par les deux parties mais un échec dans son application. Quel rôle le secret dans les négociations a-t-il joué donc dans ce succès et cet échec du processus d'Oslo ?
[...] Cependant, l'OLP est dans une passe difficile à la fin des années 80, l'organisation vient de connaître les événements tragiques de la guerre civile au Liban où ils perdirent leur QG, et comme nous le disions précédemment le soutien de Yasser Arafat à Saddam Hussein, allait décrédibiliser l'OLP non seulement en Occident mais aussi réduire le soutien tant politique que financier des pays Arabes du Golfe dont ils bénéficiaient par le passé. L'exclusion dont elle est victime à la conférence de Madrid la fragilise encore plus. C'est donc une organisation à la veille du processus d'Oslo en pleine difficulté. Voilà pourquoi l'Organisation a voulu adopter une attitude plus conciliatrice envers Israël et le processus de paix, en notamment reconnaissant un droit à l'existence à Israël. [...]
[...] Le secret avait en effet permis aux différents négociateurs de se désolidariser d'une certaine façon de la réalité du terrain. Cela car le secret au fond renferme les négociateurs sur eux-mêmes en les séparant du monde extérieur et donc du référent comparatif qui constituait leur identité propre de diplomate. Ils deviennent alors de simples personnes, et les liens personnels sont ainsi plus faciles à tisser. Uri Savir ainsi décrit dans son ouvrage parmi de nombreuses amitiés qui se sont tissées pendant le processus de négociation, la sienne avec Abou Ala, un des membres de la représentation Palestinienne. [...]
[...] Pour les Israéliens, l'envahissement du Koweït par l'Iraq représentait l'instabilité du Moyen-Orient dans lequel leur sécurité n'était pas acquise, alors que la question des droits des Palestiniens était de plus en plus débattue aux Nations Unies. Pour les Palestiniens, la chute de l'URSS de même que la prise de position pro Saddam Hussein de Yasser Arafat pendant la guerre du Golfe allait réduire les aides économiques qui autrefois provenaient des Soviétiques et des pays du Golfe arabe. Des deux côtés, on prenait ainsi conscience que la coexistence avec l'autre devenait donc inévitable, et qu'on ne pouvait que difficilement envisager l'élimination de l'autre. [...]
[...] Le secret a alors permis à l'OLP d'écarter la branche extrémiste de sa propre organisation et des divers autres groupes palestiniens pour pouvoir négocier en son intérêt propre. Le secret a alors comme limite bien évidente qu'il implique une absence totale de contrôle envers les négociateurs : Ils ont ainsi la possibilité en pratique de défendre des intérêts qui sont étrangers à ceux qui sont censés défendre dans le cadre des négociations. L'exclusion continuelle impossible de certains acteurs extrémistes du processus de paix = L'échec de la mise en place des accords d'Oslo C'est cette dérive qui conduisit de nombreux acteurs à condamner la pratique. [...]
[...] En Israël, ainsi, le Likoud et de nombreux colons israéliens manifestèrent leur opposition aux accords d'Oslo. Dans la mesure où ces acteurs-là ont été exclus du processus de négociation et n'ont pas pu l'observer, on a noté des deux camps une profusion de spéculation quant aux intérêts de l'autre. En Israël, on doutait fortement des intentions pacifiques de l'autorité palestinienne, car on se souvenait du programme en dix points de l'OLP élaboré en 1974, où il y était indiqué que la stratégie d'élimination d'Israélienne passait par une étape intermédiaire de négociation pacifique envers Israël pour la formation dune autorité palestinienne. [...]
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