Se placer sur la scène internationale - le cas de la Russie

Résumé du document

La Russie a une position inédite et originale d'ancienne puissance émergente. Elle a retrouvé son rang au travers d'une politique moderne de coopération avec les puissances occidentales, mais également au travers d'une politique étrangère agressive, utilisant tous ses atouts pour redévelopper une emprise sur ses anciens satellites et une certaine force d'opposition à l'Occident.

Cependant, une analyse en termes de quête d'influence ou de puissance ne suffit pas à appréhender l'étendue de la gamme de la politique étrangère russe, il faut également prendre en compte la spécificité russe et sa quête d'indépendance qui peuvent paraître anachroniques dans la globalisation actuelle.

Cette politique pragmatique se dévoile au cas par cas selon les intérêts et la primauté de la souveraineté russe. Au final donc, si la Russie a retrouvé un rang en tant que puissance, elle peine encore à définir sa place dans le monde actuel constitué d'interdépendances.

Extraits

[...] Se placer sur la scène internationale - le cas de la Russie I. Retrouver son rang : l'émergence d'une ancienne grande puissance La politique étrangère russe lui a permis de retrouver son rang passé de puissance. C'est une politique ambiguë : à la fois moderne axée sur la coopération mais en même temps dans une logique de puissance axée sur l'opposition. C'est une politique pragmatique avant tout qui se révèle au cas par cas. On peut considérer la politique étrangère russe comme une politique moderne visant à redonner de l'influence au pays. [...]

[...] De la même façon, la défense du principe d'intégrité territoriale, qui contribue à expliquer la position russe sur le Kosovo, est guidée par la nécessité de maintenir l'intégrité même du territoire russe. Moscou, à la différence de ses partenaires européens, n'envisage pas son avenir en termes d'intégration ou de regroupement d'États. Le maintien de la Fédération de Russie dans ses limites actuelles est l'objectif prioritaire. C'est pourquoi Moscou défend jalousement sa souveraineté, souveraineté exacerbée en réalité qui la conduit à une politique d'indépendance visant à défendre ses intérêts. [...]

[...] Associations qu'elle multiplie afin de conserver une large indépendance 2. Le développement des solidarités multiples pour ne pas s'impliquer La politique étrangère russe s'inspire de cette notion de spécificité dans le sens ou Moscou conçoit son territoire comme une charnière diplomatique, charnière qui l'oblige à être présente simultanément sur plusieurs fronts géographiques importants. Cette situation explique l'activisme d'une diplomatie agissant au niveau global (par le biais des institutions internationales), régional (par le biais d'un maillage d'organisations régionales) et bilatéral (qui la place en situation de force, en particulier dans l'espace postsoviétique et vis-à-vis de pays européens). [...]

[...] Cette politique a cependant des faiblesses dans le monde actuel globalisé constitué d'interdépendances. Le discours du Kremlin sur la spécificité russe prône un fort degré d'autonomie sur la scène internationale. Autonomie qu'elle cherche au travers de la multiplication de ses liens à l'étranger La défense d'une souveraineté exacerbée Fil directeur de la politique étrangère de Vladimir Poutine et de Medvedev désormais, la conscience d'une spécificité russe sous-tend la vision d'un monde multipolaire, dont Moscou se perçoit comme l'une des puissances. La Russie ne conçoit pas d'avoir à relire son histoire contemporaine. [...]

[...] Cependant une analyse en termes de quête d'influence ou de puissance ne suffit pas à appréhender l'étendue de la gamme de la politique étrangère russe, il faut également prendre en compte la spécificité russe et sa quête d'indépendance qui peuvent paraître anachroniques dans la globalisation actuelle. Cette politique pragmatique se dévoile au cas par cas selon les intérêts et la primauté de la souveraineté russe. Au final donc, si la Russie a retrouvé un rang en tant que puissance, elle peine encore à définir sa place dans le monde actuel constitué d'interdépendances. [...]