Tsahal est une armée jeune et riche d'une expérience militaire qui l'a amenée à livrer sept guerres en six décennies : la guerre d'indépendance (1948), du Sinai (1956), des Six Jours (1967) d'Usure (1968-1970), du Kipour (1973), l'opération "paix en Galilée" au Liban (1982-1985) et la Deuxième Guerre du Liban (2006).
Ce livre est consacré aux "petites guerres" d'Israel, autrement dit, celles qu'il a mené contre le terrorisme et les guérillas qui se sont attaquées à lui.
Comment Tsahal a-t-elle mené cette lutte ?
(...) La guerre asymétrique est avant tout la réponse du "faible" au "fort" qui détient la supériorité militaire quantitative et qualitative. Elle oppose généralement des Etats à des acteurs non étatiques.
Les guerriers asymétriques utilisent des moyens qui leur permettent de contourner la puissance militaire classique. Ils surgissent par petits groupes lors d'attaques ponctuelles dans le but de déstabiliser le fort, de rendre sa mission coûteuse en vies humaines, mais aussi économiquement, de susciter un soutien de l'opinion publique, de lui faire payer un prix déraisonnable au regard des enjeux pour lesquels il se bat. C'est donc une guerre essentiellement psychologique.
En second lieu, le mode opératoire des groupes armés consiste à agir sous l'apparence de civils ou à utiliser la population comme bouclier humain. Cette stratégie vise à provoquer des tirs contre les civils de la part des armées régulières. Le but étant de démontrer l'inhumanité des armées régulières, et à travers elles, de l'Etat.
Cette asymétrie des rapports de forces armées, l'est aussi d'un point juridique.
Le droit à la légitime défense est inscrit dans l'article 51 de la charte des Nations Unies. Cela ne signifie pas que l'Etat victimes d'attaques peut tout se permettre : Les Conventions de la Haye (1899, 1907) et celle de Genève (1949) fixent aux Etats des limites claires à l'usage de la force armée se fondant sur les principes de la "discrimination" (combattant/civil) et de la "proportionnalité" (maux de la guerre/biens qu'on en attend) (...)
[...] Tsahal pensait qu'en faisant pression sur la population, celle- ci viendrait à peser sur les groupes terroristes pour faire cesser leurs attaques contre les israéliens. Mais cette stratégie du levier n'a jamais fait ses preuves, ni en Cisjordanie, ni dans la bande de Gaza, ni au Liban. Chaque fois, elle s'est révélée contre-productive. Il ne sert à rien de dénoncer l'illégalité sur le plan du droit international de la pratique des boucliers humains par les groupes armés si la riposte mise en oeuvre entraine aussi des pertes civiles, souvent dans des plus grandes proportions que celles que sa propre population a subie. [...]
[...] Tsahal n'a utilisé qu'un infime partie de ses capacités militaires. Il n'y a pas de commune mesure entre la lutte de Tsahal contre les Palestiniens et les attentats commis par les kamikazes dans les centres villes israéliens tuant indistinctement femmes, hommes, enfants. Tsahal ne tire pas ostensiblement contre la population civile, point exploité par les radicaux, qui savent qu'il n y a pas de meilleure garantie pour leur vie que de se dissimuler parmi des manifestants pour tirer. L'un d'eux, membre du Hamas de Kalkilya, a pour habitude de s'entourer d'enfants lorsqu'il monte sur le toit de sa maison, interdisant ainsi aux hélicoptères qui le guettent de tirer. [...]
[...] Pour Samy Cohen il s'agit d'une arme à double tranchant utilisés avec retenue, ils ont prouvé dans le passé leur efficacité. Mais lorsque les opérations sont mal menées ou excessives, un effet boomerang dévastateur peut naître. L'assassinat de Raad Carmi en est une bonne illustration: il marquera un tournant décisif dans le conflit israélo- palestinien. Jusque-là, seuls les groupes islamistes, le Hamas et le Jihad Islamique, menaient des attentats suicides au-delà de la ligne verte. Après la mort de Carmi, le Fatah bascule dans ce genre de violences augmentant ainsi considérablement le potentiel terroriste touchant les israéliens. [...]
[...] Comment Tsahal a-t-elle mené cette lutte ? Première Partie Généalogie de la Riposte disproportionnée Les démocraties au défi de la guerre asymétrique La guerre asymétrique est avant tout la réponse du faible au fort qui détient la supériorité militaire quantitative et qualitative. Elle oppose généralement des Etats à des acteurs non étatiques. Les guerriers asymétriques utilisent des moyens qui leur permettent de contourner la puissance militaire classique. Ils surgissent par petits groupes lors d'attaques ponctuelles dans le but de déstabiliser le fort, de rendre sa mission coûteuse en vies humaines, mais aussi économiquement, de susciter un soutien de l'opinion publique, de lui faire payer un prix déraisonnable au regard des enjeux pour lesquels il se bat. [...]
[...] Afin de respecter cette stratégie, un contrôle rigoureux sur les unités de terrain s'impose. D'une part il est extrêmement difficile pour une armée traditionnelle, dans le cadre d'un conflit où l'imbrication des civils et des combattants est forte, de respecter le principe de discrimination Ce type de conflit fait naître un profond climat de haines entre les parties favorisant les dérapages de la part des armées. Les cas du massacre tristement célèbre de My Lay au Vietnam, mais aussi des 24 civils tués à Haditha en Irak par des soldats américains par représailles à la mort d'un des leurs, ou encore le meurtre en 2005 d'un civil ivoirien lors de l'opération Licorne attestent ce fait. [...]
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