Le Saint-Père est mort, vive le Saint-Père! Le souffle retenu, le monde entier a attendu la fumée blanche et l'apparition cardinale qui ont dévoilé l'identité du nouveau souverain pontife. Le monde entier et le Proche-Orient en particulier : le nouveau Pape continuera-t-il la mission de paix que Jean-Paul II a faite sienne ?
Il ne demeure secret pour personne que le conflit proche-oriental avait sa place parmi les préoccupations majeures du défunt Saint-Père. Ses démarches furent couronnées par la signature, le 30 décembre 1993 puis le 15 février 2000, de deux accords avec les protagonistes du conflit le plus envenimé de la planète : Israël et l'Organisation de Libération de la Palestine. Accords peu connus mais combien révélateurs du souci de justice et d'équité que portait en lui cet homme de paix que fut Jean-Paul II.
[...] Jean-Paul II se dit alors prêt à engager des pourparlers ayant pour but l'établissement de relations diplomatiques avec Israël. C'est alors que fut reprise une vieille idée qu'avait ressortie le cardinal TISSERANT et qui était celle d'unir la reconnaissance de l'Etat d'Israël à la signature d'un concordat protecteur de l'Eglise locale. Le premier ministre Shamir appela lui-même le Saint-Siège à reconnaître Israël, et les négociations commencèrent. Un comité fut formé. Son objectif officiel était de définir les problèmes bilatéraux, le plus important étant pour le Saint-Siège la situation de l'Eglise catholique et de ses institutions en territoire italien et en territoires occupés. [...]
[...] Il est composé de 12 articles dans lesquels sont affirmés les principes élémentaires de libertés fondamentales et droits de l'Eglise catholique : liberté de religion, de conscience, de culte, d'activités caritatives, de droits économique et fiscal et de fonctionnement autonome. Le contenu de ces droits devra faire l'objet de mesures d'exécution et d'accord ultérieurs. Décembre1993 et février 2000, même esprit d'ouverture, même souffle de justice, même souci de paix C'était Jean-Paul II. Avril 2005 marquera-t- il un changement dans la politique internationale du Saint-Siège et dans le regard porté sur la question du statut de Jérusalem toujours en suspens ? [...]
[...] Dès les premières déclarations, la diplomatie pontificale se montra plus favorable à la cause arabe et de façon plus évidente encore lorsqu'il fut question de Jérusalem et des réfugiés. Paul VI a même affirmé en 1972 que les Palestiniens sont plus que de simples réfugiés, c'est un peuple qui a droit à une reconnaissance équitable de ses aspirations”, Jean-Paul II ajoutera une patrie”. Le Saint-Siège fut d'abord opposé à la création d'un Etat juif en Terre Sainte, cependant, avec le concile Vatican II (1962-1965), les obstacles théologiques qui rendaient le Saint-Siège hostile à la construction d'un Etat hébreu étaient définitivement dépassés. [...]
[...] Bibliographie indicative : Les 100 clés du Proche-Orient par Alain Gresh, Dominique Vidal, et Emmanuelle Pauly, Hachette Littératures, mars 2006 Le Vatican et Israël, Meir Mendes ; trad. par Georges Kempf, Paris : Éd. [...]
[...] Un bureau de l'OLP fut ouvert auprès du Saint-Siège et le Nonce apostolique de la Tunisie fut chargé des contacts avec les dirigeants de la Palestine. Les négociations se poursuivirent et le 15 février à l'issue d'une rencontre entre le Pape et le président de l'autorité palestinienne Yasser ARAFAT, un accord de base fut conclu au Vatican par le sous-secrétaire du Saint-Siège pour les relations avec les Etats, MGR Célestino MIGLIORI et un membre du comité exécutif de l'OLP, Emile JARJOURI, accord donnant aux relations des deux entités un caractère formel. [...]
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