La périodisation est nécessaire dans les sciences dont l'objet d'étude est synchronique. On distingue la périodisation « objective », servant de repères, et la périodisation « subjective », celle du scientifique : une période homogène et qui fait sens. Selon A. Prost, « la périodisation ouvre la voie à l'interprétation. Elle rend l'histoire sinon déjà intelligible, du moins pensable ». En particulier, le siècle est un outil important de la périodisation : « produit d'une comparaison entre le siècle qui s'achève et celui qui s'ouvre, le siècle permet de penser la comparaison, c'est-à-dire à la fois la continuité et la rupture ». Le siècle du scientifique est donc différent, comme le XIXème siècle qui dure ainsi de 1789 à 1914.
Nous proposons la thèse suivante : dans son sens historico-politique, le XXème siècle commence en 1914 (assassinat de Sarajevo) et s'achève en 1989 (effondrement de l'URSS). Nous démontrerons cette homogénéité en nous intéressant aux deux articulations entre les trois grandes phases du siècle.
[...] Correspondant avec la fin du millénaire, il marque peut-être aussi la fin du processus d'affirmation de l'Etat-nation. Dans cette perspective, et même si la distance manque, on peut légitimement penser que le XXIème siècle a commencé le autre date-clé des relations internationales. La perspective est bien sûr très occidentocentriste Mais, pour reprendre une formule de J. Lacan, l'histoire est la lecture d'un sens dont le parachèvement est une sémio-critique Antoine Prost, Douze leçons sur l'histoire, Editions du Seuil, Paris p Jean-Baptiste Duroselle, Histoire des relations internationales de 1919 à 1945, Editions Armand Colin, Paris p E.H. [...]
[...] Ruptures et continuités : essai de périodisation du XXème siècle La périodisation est nécessaire dans les sciences dont l'objet d'étude est synchronique. On distingue la périodisation objective servant de repères, et la périodisation subjective celle du scientifique : une période homogène et qui fait sens. Selon A. Prost[1], la périodisation ouvre la voie à l'interprétation. Elle rend l'histoire sinon déjà intelligible, du moins pensable En particulier, le siècle est un outil important de la périodisation : produit d'une comparaison entre le siècle qui s'achève et celui qui s'ouvre, le siècle permet de penser la comparaison, c'est-à-dire à la fois la continuité et la rupture Le siècle du scientifique est donc différent, comme le XIXème siècle qui dure ainsi de 1789 à 1914. [...]
[...] Elle s'inscrit également dans la continuité de la période antérieure. Les deux ans de paix relative (1945-1947) n'indiquent pas que les deux grands conflits sont complètement indépendants. Certes, les USA ont pensé que la coopération serait possible, comme en témoigne la création de l'ONU, d'inspiration wilsonienne. Mais les problèmes sont nombreux : Les affaires de Grèce, d'Azerbaïdjan, les querelles au sein du Conseil de sécurité, le début de la guerre d'Indochine, ( ) tout cela créait une atmosphère d'incertitude et accroissait la méfiance réciproque Mais les véritables causes de l'affrontement ne sont pas dans ces tensions, qui n'en sont que le reflet. [...]
[...] Cette explication fut critiquée par les théoriciens réalistes (Morgenthau, 1948). Selon Carr, realism enters the field far behind utopianism and by way of reaction from it Mais ce nouveau paradigme ne marque pas une il est une conséquence des événements antérieurs. Pour les réalistes, la guerre froide s'explique par la nature anarchique du système international, où chaque Etat lutte pour sa survie. Les deux explications ne sont cependant pas incompatibles : l'idéologie universaliste des deux super-puissances représente un danger pour la survie de l'autre. [...]
[...] Cependant, le krach de 1929 a plutôt joué un rôle d' accélérateur d'une dynamique déjà enclenchée, les causes de l'échec du système étant plus profondes. La gestion de l'après-guerre posait déjà problème. Les Traités de Paix (1919-1920) devant régler la fin de la guerre et rendre celle-ci durable portent les germes de l'effondrement du système en création. A Versailles, les vainqueurs entendaient régler le sort d'une Allemagne, amputée, soumise à des mesures militaires (Rhénanie), politiques (culpabilité morale) et économiques (réparations). [...]
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