Face à un phénomène si différent de la guerre classique, en particulier par son caractère asymétrique, il paraît incontournable de développer les formes non conventionnelles de lutte. Ces nouvelles formes de lutte paraissent inévitables et la France a en ce sens développé une communauté du renseignement parmi les meilleures au monde. L'armée au sens strict n'est plus aussi décisive que par le passé. Aujourd'hui, on peut infliger de très grandes pertes à la plus grande puissance militaire du monde, seulement avec quelques hommes décidés et un matériel peu sophistiqué. Il paraît donc incontournable de développer les activités de renseignement.
[...] Le renseignement extérieur est aux mains du ministère de la défense. Pour le renseignement militaire, c'est la mission de la Direction du Renseignement Militaire (ci-après DRM), qui est subordonnée au Chef d'état- major des Armées, et complétée par la Brigade de Renseignement et de Guerre Electronique (BRGE). Elle compte 4000 hommes. Les questions de contre-espionnage et de sécurité intérieure sont elles aux mains de la DCRI qui exercent les fonctions de renseignement de police. A cela s'ajoute la surveillance des flux financiers organisée par le Traitement du Renseignement et Action contre les Circuits Financiers clandestins (ci-après TRACFIN) et la Direction Nationale du Renseignement et des Enquêtes Douanières (ci-après DNRED) du Ministère des Finances. [...]
[...] La difficulté pour ces services est maintenant d'appréhender les menaces et surtout, et c'est le plus difficile, de placer ces menaces dans un cadre de probabilité qui pourra être utile aux décideurs afin de mettre en place une politique sécuritaire efficace. Bien loin de l'image romanesque qu'on en le renseignement ne consiste pas en une action permanente, à la James Bond Cette vision est réductrice et très dommageable puisqu'elle introduit au sein de l'opinion publique une certaine méfiance. Le renseignement est interministériel et destiné avant tout au chef de gouvernement. [...]
[...] Ainsi, en France, c'est la Direction Centrale du Renseignement Intérieur (DCRI qui regroupe la DST et la DCRG[2]) qui officie sur le plan national alors que la DGSE s'occupe de l'international. Or, cela ne va pas sans poser problème comme dans le cas de l'affaire Farewell où un agent important du KGB aurait contacté le représentant d'une firme française pour lui proposer de fournir à la France des renseignements sensibles sur les services secrets soviétiques. Informée, la DST aurait décidé de conduire elle-même l'opération en contradiction formelle avec les attributions du SDECE (remplacé par la DGSE en 1982). [...]
[...] Cette nécessité n'est pas nouvelle. Ainsi, le grand stratège Sun Tzu écrivait déjà : Si vous ne connaissez ni vous-même ni votre adversaire : chaque défi sera un danger certain En effet, aussi incompréhensible et rebutant soit-il, il faut tout de même essayer de comprendre le phénomène terroriste. Le renseignement est un domaine particulièrement ardu car il est souvent très difficile de parvenir à trouver les informations nécessaires. C'est pour cette raison que l'on a beaucoup attaqué les services de renseignement occidentaux. [...]
[...] Il nous faut en outre mentionner les forces spéciales qui ont un rôle très important dans la lutte antiterroriste. Ainsi, en 1992, la France a créé le Commandement des Opérations Spéciales (COS) qui rassemble les diverses forces spéciales des Armées en un commandement interarmées, placé sous l'autorité du Chef d'Etat major des Armées. Le COS est capable de mener des opérations qui sortent du cadre conventionnel de l'engagement des armées, ce sont des troupes d'élite capables d'actions très rapides (arrestation de criminels de guerre, libération d'otages ) mais ils sont aussi à la pointe du renseignement. [...]
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