La grande ville se caractérise par ses fortes densités et surtout par son organisation sociétale. En effet, elle est le premier lieu de division du travail. Sans la ville, le monde rural vit simplement dans une logique autarcique et autoconsommatrice. Au contraire, une ville constitue un marché qui suscite une agriculture commerciale propice aux gains de productivités. D'une part, les urbains pourront se consacrer à d'autres tâches que la production alimentaire, d'autre part la ville tire la production agricole avoisinante et constitue à cet égard un premier centre d'impulsion régional.
Les grandes villes sont retenues en ce que leur rayonnement est suffisamment vaste pour avoir un effet structurant à une échelle régionale, l'étude ne se limitera donc pas aux seules “villes monde” (Sasskia Sassen) que sont New York, Paris, Tokyo... mais concernera également des villes de l'envergure de Lyon, Chicago, Kyoto... De même l'espace mondial ne se bornant pas à la seule “Triade” (Kenichi Ohmae), l'examen s'efforcera de traiter également des grandes villes du monde émergeant telles Pékin, Moscou, ou São Paulo, et du monde marginalisé comme Nairobi, Téhéran...
[...] Le rôle et la place des grandes villes dans l'espace mondial depuis 1945 Le 11 septembre 2001, Al Qaeda, groupuscule terroriste engagé dans une guerre sainte contre le monde occidental, envoie deux avions s'écraser contre les tours du World Trade Center. Remarquons que dans cette action qui vise, par définition, à la terreur, l'importance du symbole est capitale. Or que symbolise, dans le cadre d'une guerre sainte contre le monde occidental, l'effondrement des deux plus hautes tours de New York ? [...]
[...] Cette corrélation apparente entre niveau d'urbanisation et essor économique, de même que les cibles privilégiées d'Al Qaeda, poussent à étudier la place et le rôle des grandes villes dans l'espace mondial depuis 1945. Pourtant, on ne peut manquer d'objecter les cas de macrocéphalie urbaine, à l'instar du bidonville de Kibera à Nairobi où chaque année les 17% de nouveaux arrivants n'aboutissent qu'au mal développement. La question est alors plus précisément de déterminer à quelles conditions une grande ville peut jouer le rôle de centre d'impulsion économique régional, voire mondial, et de cerner à cet égard les effets du cadre mondial depuis 1945. [...]
[...] Les facteurs de marginalisation de la grande ville A. Les facteurs exogènes 1 Sciences et techniques D.Cohen montre dans la mondialisation et ses ennemis comment en liant deux pôles par une voie de communication efficace, le plus important prendra l'ascendant sur son second. Ainsi le TGV Paris Lyon a-t-il renforcé Paris, mais également avec les capacités nouvelles de transbordement des embarcations de fret, Sète s'est vu décliner face à Marseille, puis Marseille face à Barcelone et Gênes Volontarisme politique De même qu'hier, c'est une décision politique qui fit de Paris la capitale de la France quand Lugdunum avait triomphé dans l'histoire, aujourd'hui, le gouvernement chinois appuie de tout son pouvoir le développement du port de Shanghai-Pudong quand bien même l'histoire et la géographie auraient tranché en faveur de Hongkong Histoire et géographie Mais quelle que soit la volonté des dirigeants, l'histoire et la géographie sont parfois plus fortes. [...]
[...] Historiquement, ce sont d'abord les activités théologiques, administratives et militaires qui se développent en ville (services non marchands), ainsi que l'artisanat, et bientôt les divers services d'hôtellerie-restauration, les rentiers et services de finance- banque assurance (services marchands) . Cette division du travail fait de la ville un lieu de production de richesses et d'innovation La ville permet ainsi une véritable diversification de l'activité elle- même synonyme de développement. Bientôt elle abritera une palette complète de services non marchands (police, armée, administration, lieux de cultes . marchands (banques, assurances, hôtellerie-restauration . [...]
[...] Ces migrants s'installent donc en terrain non constructible le plus proche possible de la ville, souvent en terrain marécageux (Caracas au Vénézuéla) ou très pentu (la Rocinha au Brésil). Les problèmes d'insalubrité et de glissement de terrain y sont donc récurrents. zones de non-droits Mais ces habitations sont généralement autoconstruites, de façon très précaire. Et leurs propriétaires ne disposent en fait d'aucun droit de propriété. Parfois des initiatives sont prises pour permettre un retour vers la légalité avec un semblant de marché immobilier, par exemple dans certaines favelas brésiliennes. [...]
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