La croissance des échanges, associée à l'émergence de nouveaux acteurs autonomes, porte atteinte aux principes de territorialité et de souveraineté ( I ). Malgré tout cette globalisation n'a pas pour autant rendus obsolètes les notions d'allégeance citoyenne et de légitimité politique. L'Etat, toujours présent, semble devoir opérer une redéfinition de son rôle ( II )
[...] La menace de la globalisation. Face à la mondialisation, les Etats se voient dépouillés de plus en plus de leurs fonctions ou pouvoirs traditionnels. Les facteurs qui remettent en question l'existence de l'Etat-nation concernent la dimension de l'espace. L'Etat exerce son autorité sur tous les hommes et les femmes résidant à l'intérieur de son territoire défini par des bornes qui découpent une certaine étendue à la surface de la planète. Cependant, la dé-territorialisation des activités humaines a paralysé sa compétence. [...]
[...] Flux d'individus : le poids des migrations est considérable. Dans son rapport de 1993, le Fonds des Nations Unies pour la population évaluait à plus de 100 millions le nombre de personnes vivant à l'étranger depuis La menace de la régionalisation Considérés par certains comme peu adaptés à la mondialisation, les Etats- nations pourraient être menacés par le principe d'intégration régionale des Etats. En effet, on voit des organisations régionales proliférer partout dans le monde. La construction de l'Union européenne est une tentative innovatrice et devient une sorte de laboratoire pour repenser les espaces et les délégations de souveraineté. [...]
[...] Il semble que ceci ne puisse se faire que dans le cadre territorial. Selon JD Mouton, dans le cadre d'une intervention au colloque L'Etat souverain et à l'aube du XXI ème siècle cité in Mondialisation et souveraineté de l'Etat (cf bibliographie), l'Etat reste encore la moins pire des solutions ( ) on a encore rien trouvé de mieux pour non seulement stabiliser les populations à l'intérieur d'un territoire mais pour stabiliser les relations internationales elles-mêmes De plus, de nombreuses organisations internationales (notamment l'ONU ou l'OMC) éprouvent certaines difficultés à s'affirmer en tant qu'entité propre, et non en tant qu'organe collégial ou en tant que rassemblement d'Etats souverains. [...]
[...] Bibliographie - Bertrand Badie, La fin des territoires, Fayard - Bertrand Badie, Marie-Claude Smouts, Le retournement du monde, Presses de Science-Po - Philippe Moreau Defarges, Relations internationales 2.Questions mondiales, Seuil - Sous la direction de Marie-Claude Smouts, Les nouvelles relations internationales pratique et théories, Presses de Science-Po - Secrétariat général de la défense nationale, L'Etat-nation et son avenir, La documentation française (Actes d'un colloque) - Mohamed Salah Mohamed Mahmoud, Mondialisation et souveraineté de l'Etat, in JDI - B. Colson, L'Etat dans les nouvelles relations internationales, in Revue politique 1999 No.2. - Erik Izaraelewicz, Demain, quel gouvernement pour le monde?, in Revue des deux mondes février 2000 Etats-nations et mondialisation. [...]
[...] Conclusion Il n'y a ainsi pas d'antagonisme inéluctable entre Etat et mondialisation, la mondialisation ne sonnant certainement pas le glas de l'Etat. Les raisons qui expliquent la survivance de l'Etat doivent sans doute davantage à l'histoire et à la culture qu'à la raison. Il semble que la phrase d'Auguste Comte n'ait jamais été aussi bien employée que dans ce contexte : On ne détruit que ce qu'on remplace Mais imaginer un Etat-Monde pour répondre à l'économie-monde ne semble pas être une perspective envisageable aujourd'hui, pas plus que la construction des Etats Unis d'Europe Ce ne serait pas seulement, pour Erik Israelewicz, une utopie politique (rappelant par certains côtés les accents de l'Internationalisme), mais une erreur visant à reproduire les défauts centralisateurs de l'Etat Nation. [...]
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