Le conflit des Balkans qui se propage en Bosnie-Herzégovine (BiH) en avril 1992 pose des problèmes nouveaux : la stabilité européenne est menacée pour la première fois depuis bien longtemps par un conflit civil ayant des causes religieuses, ethniques, territoriales…Aussi, avant même le début de la guerre, l'ONU y envoie une force militaire et l'UE reconnaît son indépendance. Toute la communauté internationale, c'est-à-dire ici les grandes puissances ainsi que les principales OIG, se penche alors sur la question, et cela devient quasiment ce qu'on appelle en droit humanitaire un conflit armé internationalisé. Après quatre ans de négociations, un accord de paix est finalement signé à Dayton (Ohio) le 01/11/95. Depuis, la communauté internationale s'est donné les moyens de stabiliser la situation et de parvenir à une paix de facto.
Cependant, dix ans après, des troupes européennes sont toujours présentes en BiH. Cela veut-il alors dire que la reconstruction de la paix y a été un échec ? La communauté internationale n'a-t-elle pas plutôt essayé de trouver des solutions nouvelles à des problématiques nouvelles ? Dans quelles mesures a-t-elle réussi ? S'il paraît clair qu'elle a eu un rôle indéniable dans la construction de la paix, on peut se demander pourquoi son action a été aussi largement critiquée. L'ONU y a connu un échec important et il est donc intéressant d'en étudier les raisons.
Aujourd'hui, peut-on estimer que la communauté internationale a connu un relatif succès militaire en BiH mais qu'au niveau civil certaines fragilités demeurent ? En somme, qu'est-ce qui justifie la controverse autour de la reprise en main par la communauté internationale de la marche vers la paix en BiH ?
Nous verrons donc dans une première partie les aspects novateurs de l'intervention de la communauté internationale en Bosnie pour ensuite s'intéresser aux critiques dont elle a été l'objet.
[...] En somme, l'OTAN a géré tout le volet militaire du processus et de la reconstruction de la paix en BiH. Elle a souvent permis d'agir là où la FORPRONU avait échoué. OSCE : En vertu de l'accord de Dayton du 21 novembre 1995, sa Mission s'est initialement consacrée depuis le 29 décembre 1995 à la préparation des élections municipales en 1997 ainsi qu'à la mise en place d'une commission permanente électorale. Elle a contribué à la consolidation de la démocratie, des droits de l'homme, et soutenu la mise en place d'un médiateur (Ombudsman) en Bosnie-Herzégovine. [...]
[...] La Mission de police en Bosnie-Herzégovine (MPUE) est la première opération européenne relevant de la PESD. C'est une opération civile, déployée en Bosnie-Herzégovine en janvier 2003 sur la base d'une action commune du Conseil de l'Union européenne adoptée le 11 mars 2002 et d'une invitation des autorités bosniennes. Déployée jusqu'à la fin 2005, la MPUE a pour mandat de mettre en place des dispositifs de police durables sous gestion de la Bosnie-Herzégovine, conformément aux meilleures pratiques européennes et internationales C'est donc une mission d'assistance aux forces de police locales, dépourvue de pouvoirs exécutifs. [...]
[...] Et c'est la domination américaine qui a finalement abouti à de réels accords de paix. En effet, en juin 95, la crise de la FORPRONU, l'évolution de la situation militaire et l'exacerbation des tensions entre Bill Clinton et le Congrès américain provoquent une réorganisation et une relance brutales du processus de paix. De nouvelles négociations s'engagent à huis clos entre les délégations serbe, croate et bosniaque, préparées par les Américains. Aussi, en septembre, deux accords jettent les bases institutionnelles d'un règlement du conflit. Le 1er novembre, à Dayton, des négociations finales et secrètes s'engagent. [...]
[...] L'opération portait le nom de Mission des Nations Unies en Bosnie-Herzégovine (MINUBH). A plusieurs occasions, le Conseil de sécurité a renouvelé le mandat de la MINUBH. La mission a pris fin le 31 décembre 2002. La MINUBH a coopéré étroitement avec le Haut Représentant (dont la nomination par la Conférence de Londres sur la mise en oeuvre de l'Accord de paix avait été entérinée par le Conseil de sécurité) chargé de mobiliser et coordonner les activités des organisations et institutions s'occupant des aspects civils de l'Accord de paix en Bosnie-Herzégovine ainsi que de contrôler l'application de l'Accord. [...]
[...] Aussi, on reproche souvent à la communauté internationale d'être responsable de l'enlisement onusien. Perspectives et leçons à retenir Il aura fallu une guerre de quatre années, un génocide (envers les Bosniaques), des massacres, des purifications ethniques morts, des villes assiégées, bombardées et divisées pour prouver, rétroactivement, la thèse des total-nationalistes : les peuples yougoslaves ne pouvaient pas vivre ensemble (notamment en Bosnie-Herzégovine) et, par conséquent, la seule issue passerait par la création de nouveaux-anciens Etats ethniquement homogènes, thèse qui a été acceptée par les puissances internationales. [...]
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