Les indices de risque les plus élevés dans le monde concernent essentiellement l'Asie et le monde en développement. Parmi les quinze pays les plus concernés, deux font figures d'exceptions au regard de l'importance des risques de catastrophes encourus : le Bangladesh et l'Inde. Par conséquent, il semble que la région du monde indien soit exceptionnellement concernée par les risques, qui donnent à cette dernière un caractère particulièrement vulnérable.
Les risques résultent du croisement entre la probabilité qu'un phénomène destructeur se réalise et les dommages possibles que ce phénomène pourrait entraîner sur des biens ou des personnes dans une zone donnée. Il s'agit donc du produit d'un aléa et d'enjeux affectés d'un certain degré de vulnérabilité. Le risque relève du probable, c'est un dommage potentiel, une représentation dont la catastrophe est la concrétisation.
Le monde indien est un quasi-continent, constitué de 7 États : l'Union Indienne, le Pakistan, le Népal, le Bhoutan, le Bangladesh, le Sri Lanka et les Maldives. Ce subcontinent est en voie de développement, considéré aujourd'hui comme une région de puissance émergente mondiale.
[...] En effet, de grandes masses de la population dépendent directement de l'agriculture, et les économies nationales sont fortement influencées par les fluctuations de la production agricole. Or, celles-ci restent liées dans une large mesure aux variations climatiques, notamment à celles de la pluviosité. La courbe des productions agricoles d'un pays comme l'Inde fait apparaître deux faits complémentaires. La production connaît une progression qui s'accélère peu à peu, reflétant la mise en œuvre de techniques, dont certaines, comme l'irrigation, affranchissent des contraintes climatiques. Mais il existe des écarts par rapport à cette tendance, des années où la croissance ralentit ou s'interrompt. [...]
[...] C'est de cette combinaison malheureuse que souffrent les régions du monde indien connues dans l'histoire pour la fréquence des famines. Il semble alors bien difficile de faire face à ce que l'on serait tenté d'appeler la fatalité de l'insécurité alimentaire. De plus, si les sécheresses ont les effets économiques les plus nets, car elles affectent souvent de grandes étendues, les excès d'eau provoquent également de nombreux drames. Pour profiter des possibilités d'arrosage pour les rizières et des sols renouvelés par les apports fluviaux, des millions de paysans se sont installés dans les régions basses, les plaines deltaïques ou axes des vallées fluviales. [...]
[...] Il semble, à premier abord, que le monde indien connaisse une vulnérabilité et des aléas importants. Mais cette région en voie de développement ne semble pas disposer des meilleures connaissances et perceptions qu'une société puisse avoir à l'égard des risques. En effet, les dommages d'une catastrophe, qu'ils soient d'ordre humain, économique ou environnemental, peuvent être gigantesques ; or, l'anticipation de la réalisation du risque demande un certain degré de préparation, et donc une véritable organisation de la société, que le monde indien semble encore difficilement présenter aujourd'hui. [...]
[...] Par conséquent, on peut observer une atténuation progressive certes minime, mais notable des risques dans le quasi-continent, ce qui montre une certaine capacité des sociétés du monde indien à faire face aux crises. Le monde indien, par une vulnérabilité et un aléa très forts, est en proie à des risques considérables. L'ampleur des catastrophes dans le quasi continent montre le caractère aujourd'hui encore indéniablement majeur des risques dans le monde indien ; néanmoins, il semble possible d'atténuer ces derniers, auxquels la société tente de faire face avec de plus en plus de vigueur et d'organisation. En ce sens, on ne peut pas parler d'une réelle fatalité à propos des risques. [...]
[...] Par conséquent, le développement et l'urbanisation du monde indien accentuent la vulnérabilité de celui-ci, que ce soit en terme de risque de pauvreté ou de risques naturels, car ces processus font naître de nombreuses contraintes sociales et économiques auxquelles la majorité de la population ne peut pas résister. Il s'agit là d'une sorte de marginalisation, qui contribue à une plus grande vulnérabilité face aux catastrophes. Des regroupements très importants de population peuvent aboutir à des catastrophes telles, que le nombre de morts peut se compter en centaines de milliers, comme en 1991. On peut, par exemple, remarquer que la pression démographique a conduit à une mangrove de plus en plus défrichée, ce qui aggrave en l'occurrence le problème des inondations et de leurs conséquences. [...]
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