"Un coup d'état dans un coup d'état " titre The Independent : bien que le général Musharraf dirige le
pays derrière une façade civile, son pouvoir repose uniquement sur l'armée. La proclamation de l'état
d'urgence le 3 novembre 2007,mélange de coup d'état et de loi martiale, n'a qu'un seul objectif,
accuse le quotidien de Karachi, Dawn : renforcer le pouvoir personnel du Général Président Musharraf
au détriment de la lutte contre le terrorisme, qui sert à la justifier. Officiellement en effet, Musharraf a
suspendu la Constitution afin de lutter contre la flambée de l'islamisme qui menace d'embraser
l'ensemble du pays.
[...] En 1999, le Général Musharraf avait renversé le gouvernement autoritaire de Nawaz Sharif et pris le pouvoir. Ce coup d'Etat, validé par la Cour Suprême, bien accueilli et soutenu par plusieurs pans de la société civile et de quelques partis politiques importants, marque le début qu'une libéralisation relative du Pakistan. Non seulement Musharraf n'a pas maintenu l'état d'urgence décrété par son prédécesseur pourtant démocratiquement élu, mais il n'a pas non plus imposé la loi martiale, comme l'avaient fait avant lui les militaires au pouvoir. [...]
[...] L'Arabie Saoudite joue à ce sujet un rôle capital, qui résulte d'une équation très simple. Elle offre au Pakistan du pétrole à bas prix contre une main d'œuvre bon marché 4 et exporte ainsi le wahhabisme dans la culture islamique pakistanaise (inconnue car le Pakistan ne 5 connaît que le soufisme Parallèlement la population chiite s'agrandit -30 millions aujourd'hui- et devient un champs de bataille privilégié pour la lutte d'influence arabo-saoudienne. D'autre part, renvoyé de force après avoir tenté de revenir au Pakistan en septembre, Nawaz Sharif, ancien Premier ministre en exil et leader de la Ligue musulmane du Pakistan est bel et bien de retour, après la courte visite du général président Musharraf en Arabie Saoudite [où réside M. [...]
[...] Au fond, on aimerait que le problème du Pakistan soit la démocratie. Or il ne réside pas dans l'opposition entre démocratie et norme anti-démocratiques, mais plutôt dans l'opposition entre le libéralisme (entendu comme ‘mode de vie tolérant' et non comme libéralisme économique) et les différentes perceptions et interprétations des symboles et des valeurs de l'Islam. À la différence de ce qui se passe ailleurs, la société civile dans son ensemble ne poursuit pas des idéaux démocratiques et ne cherche pas nécessairement à s'opposer à l'appareil étatique en tant que tel. [...]
[...] Il y a bien eu un intermède démocratique avec Ali Bhutto, bien qu'il soit souvent accusé de la dérive populiste des années 1970. Certes le mouvement de soutien au Président de la Cour Suprême, Chaudhry, est une brusque réappropriation de la politique par les citoyens ordinaires. Mais parallèlement, quand Benazir Bhutto, présidente à vie du PPP, noue une alliance avec Perverz Musharraf en échange d'un poste de Premier Ministre, on peut s'interroger sur le rôle des partis dans le processus démocratique. On peut aussi se demander si quelqu'un qui se dit démocrate peut pactiser sans contradiction avec un dictateur militaire. [...]
[...] Il doit alors faire face à une fronde interne (attentats en 2003 ; le 8 mouvement Deobandie ,et les évènement de la Mosquée Rouge). Conclusion Après soixante ans d'existence il est temps de s'interroger sur la viabilité du projet d'un Etat Pakistanais démocratique. La mémoire collective est défaillante et omet souvent les bouleversements entraînés par la partition de 1947. On dit du Pakistan qu'il est un Etat de migrants venus d'Inde, ce qui reflète bien la prépondérance des allochtones sur la politique et la société. L'Etat ne devrait plus faire aujourd'hui de différence entre les locaux et les migrants. [...]
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