Une révolte ne fait pas une révolution - publié le 03/07/2012

Thèmes abordés

Révolte, révolution, sociétés du Moyen-Orient, renversement complet du pouvoir, insurrection d'un peuple

Résumé du document

La fin de l'année 2010 a déclenché une vague importante d'indignations. L'année 2011 fut alors celle des révoltes. Ainsi ce dossier porte sur cette thématique au travers des événements qui se sont déroulés dans les pays arabes et qui continuent d'ébranler les sociétés du Moyen-Orient. Pour nous éclairer sur ce sujet, le dossier comporte des documents divers tels que des écrits paru dans des revues ou des essais politiques.

Extraits

[...] Se mettent en marche des volontés de renverser les autorités en place, il y a une réelle prise en main de la situation par la rue. Face à un conflit de plus en plus tendu entre les populations et les autorités, l'aide internationale tend à faire balancer les contestations en faveur des populations Les autorités réagissent différemment face aux révoltes. Certaines utilisent l'armée d'autres préfèrent « amadouer » les masses en leur donnant l'illusion d'une situation sociale et économique qui s'améliore (exemple : le roi Hamad ben Issa al-Khalifa qui verse 2000 euros aux familles de son royaume, tout comme Kadhafi en Libye). [...]

[...] L'insurrection d'un peuple indigné est la base d'une révolution Le document 1 de Nader Vahabi nous apprend tout d'abord qu'en arabe « révolte » et « révolution » se disent pareil : « thawra ». La distinction n'est donc pas limpide. Mais dans la suite de son papier, il nous expose les phases déterminantes d'une révolution exposées par l'historien américain Crane Brinton. La première étape décisive est bien celle d'une effervescence populaire, d'une contestation de l'autorité et des contraintes ainsi que d'une indignation générale et violente. [...]

[...] Les droits, les libertés et la justice restent en partie bafoués. Une des raisons principale est la montée des partis islamistes En effet, la lutte des puissances occidentales contre la répression kadhafiste a facilité l'arrivée au pouvoir des islamistes. Ce sont les grands gagnants de ces révoltes. En Egypte ils sont arrivés par les urnes et souhaitent se renforcer afin de devenir une force politique extrêmement influente (document 5). Bien qu'ils aient été toujours présents sur le terrain politique (en ce qui concerne les Frères Musulmans en tout cas), ils n'ont jamais été très puissants. [...]

[...] On peut donc confirmer qu'une révolte est nécessaire à une révolution, c'est un support indéniable, mais il faut bien sûr entretenir les revendications et soutenir institutionnellement le mouvement jusqu'au bout pour aboutir à un changement complet des régimes. Ces révoltes ont amorcées une nouvelle ère dans les pays arabes bien qu'il y ai encore beaucoup de chemin à parcourir. [...]

[...] Ces révoltes se généralisent au sein même de chaque société mais également dans tout le Moyen-Orient. Après les premiers mouvements contestataires en Tunisie ou en Algérie en décembre 2010, les revendications démocratiques se répandent dans beaucoup de pays arabes tels que le Yémen, la Libye, l'Egypte, etc (document 2). Dans le document Christian Makarian exprime à quel point la révolte tunisienne fut une surprise car le régime semblait être stable et solide. Or il dit bien que le peuple tunisien avait juste besoin de murir pour faire voler en éclat toute la structure du pouvoir. [...]