« Depuis les années 1990, l'image de la région nordique a peu à peu changé de caractère, la perspective se déplaçant de la problématique de défense militaire vers un horizon mondial en matière d'approvisionnement énergétique, où l'accent serait mis sur le respect de l'environnement et un mode d'exploitation durable des ressources. » Telles sont les paroles du ministre norvégien des affaires étrangères, GHAR SORE Jonas, le 24 novembre 2005 lors d'une réunion de cabinet.
Force est de reconnaître l'importance que revêt l'Antarctique pour la plupart des pays circumpolaires. Le Danemark, la Suède, la Norvège, la Finlande, la Russie, le Canada, et bien sûr, les États-Unis - les 7 pays frontaliers de la zone Arctique - voient dans ce territoire beaucoup d'enjeux. En effet, doté de nombreuses ressources naturelles, l'Arctique apparaît comme une zone convoitée. Mais par delà les possibilités d'exploitations, les perspectives économiques et stratégiques qu'offrent le réchauffement climatique et la fonte de la banquise sont énormes : l'ouverture des voies maritimes du Nord (route du Nord-est pour la Russie et ouverture de la route du Nord-ouest pour le Canada et les États-Unis) représente un gain économique considérable pour les puissances du nord. La possibilité de raccourcir les trajets entre Yokohoma (Japon) et Londres, ou encore, entre Mourmansk et Vancouver, intéresse les compagnies de fret… et leurs États respectifs!
De même, Monsieur GHAR SORE insiste également sur les enjeux écologiques et environnementaux du pôle. Cette région encore sauvage sur Terre est dotée d'une grande importance sur l'écosystème mondial. La banquise et sa fonte aussi bien que le passage du fameux courant maritime « Gulf Stream » sont à préserver. En ce sens, l'exploitation à venir des ressources doit se faire dans le plus strict respect de l'environnement. A ce titre, le ministre des Affaires étrangères évoque le caractère durable du mode d'exploitation.
Ainsi, le problème suivant semble soulevé : L'arctique peut-il faire l'objet de conflit à venir ? Quelles sont les rivalités qui opposent les pays circumpolaires ? Dans quelle mesure l'arctique devient-il un enjeu mondial … et plus seulement local ?
[...] Le tourisme arctique se développe. En Islande le tourisme a triplé entre 1975 et 2005 et le nombre de touristes au Spitzberg a augmenté de 12% par an depuis 10ans. Tant de fait montrant que si une relative prise de conscience des enjeux climatiques a eu lieu lors des conférences des différentes organisations de l'arctique, une autre prise de conscience vient d'avoir lieu : il ne s'agit plus de la course à l'or, mais de la course à l'arctique Des perspectives de stratégies militaires Conquis par les airs et sous la glace, l'Arctique a été le siège du seul véritable changement stratégique depuis la fin de la Deuxième Guerre Mondiale et le cœur de la stratégie océanospatiale américaine face à l'Union Soviétique. [...]
[...] et permet ainsi à tous les Etats d'emprunter cette voie. De même, le Canada a délimité une zone de protection de l'arctique dans laquelle beaucoup de contrôles sont effectués et dans laquelle il est très compliqué de naviguer. Ainsi, malgré une relative normalisation du statut des routes maritimes du Nord, les questions de souveraineté et de protection du littoral (notamment dans le cas du Canada et du Groenland) restent entières. En effet, deux grands contentieux juridiques existent entre le Canada et les Etats-Unis concernant le passage du Nord-ouest : le Canada estime que les détroits (détroit de Davis et détroit de McClure principalement) de cette voie maritime sont sous son autorité, or d'après le droit international, ceux-ci doivent être internationaux et ne doivent pas faire l'objet d'une appropriation de fait. [...]
[...] Russie et Etats-Unis, deux géants dans les glaces du nord : L'Arctique revêt deux dimensions stratégiques considérables. D'une part sur le plan aérien, l'océan Arctique est le chemin le plus court entre le continent nord-américain et la Russie. Dès lors, même dans un contexte de disparition de guerre froide, il n'est pas étonnant que les Etats-Unis cherchent à protéger leur territoire. Ainsi, la plupart des bases de lancement de missile ont été transformées en bouclier anti- missile dans le Grand Nord canadien. [...]
[...] Or ceux-ci, surtout sous impulsion du Nunavut souhaitent que le cercle polaire jouisse d'un statut neutre et protégé personnes peuplent cette région. Malheureusement, les modifications climatiques ainsi que l'augmentation à venir de l'exploitation des ressources arctiques modifient peu à peu leurs environnements quotidiens. Par conséquent, des Tchoukches aux différents peuples inuits, une même voix s'élève : autonomie et respect de la nature. Malheureusement, les tensions internationales à venir, tout comme les volontés de leadership sur le cercle polaire semblent infléchir un tel respect des populations locales. [...]
[...] D'autre part, c'est la dimension marine et sous-marine qui semble avoir pris le pas sur les aspects aériens. Il est vrai que n'était pas solide la banquise peut être traversée : les sous-marins sont donc très intéressants en matière de défense nationale. Ainsi, l'océan glacial arctique a été le théâtre de romanesque traque entre sous-marins nucléaire américain (SNA) et les sous marins nucléaires lanceurs d'engins soviétiques (SNLE). D'après V. DU CASTEL : la stratégie américaine d'affrontement avec l'URSS remonte de plus en plus vers le Nord. [...]
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