« Forget about James Bond – Intelligence never win wars ». Cette phrase provocatrice, prononcée par l'historien John Keegan, est issue de son ouvrage intitulé Intelligence in War . Cet historien militaire et journaliste britannique a publié de très nombreux ouvrages sur les conflits militaires, et notamment sur la guerre du renseignement. En prononçant cette phrase-choc, il défend l'idée que l'importance du renseignement dans les conflits est souvent surestimée. Dans la figure de James Bond, on trouve l'idée d'un renseignement théâtralisé, et une représentation erronée de l'espion comme homme invincible qui parvient à chaque fois à extraire son pays des situations les plus périlleuses. C'est donc la vision d'un renseignement parfaitement efficace du point de vue de la gestion des crises qu'il faut abandonner selon lui. En effet, selon John Keegan, le renseignement « ne gagne jamais les guerres ». Cela signifie que le renseignement n'est pas un instrument à même de mettre fin aux crises et qui plus est d'en sortir vainqueur. Néanmoins, bien que le renseignement ne soit pas un outil infaillible dans la gestion des crises, il reste qu'il peut permettre la prévention de ces dernières en décelant, par anticipation, des signes de leur survenance. Il est ainsi facile de trouver des exemples de cette relative efficacité, ce qui remet en cause, au moins en partie, l'affirmation de J. Keegan. Finalement, cette phrase pose la question de l'efficacité du renseignement de nos jours et par là, la question de sa légitimité. Dans quelle mesure la relative inefficacité du renseignement observée au cours de l'histoire remet en cause la légitimité du renseignement de nos jours ?
[...] En prononçant cette phrase-choc, il défend l'idée que l'importance du renseignement dans les conflits est souvent surestimée. Dans la figure de James Bond, on trouve l'idée d'un renseignement théâtralisé, et une représentation erronée de l'espion comme homme invincible qui parvient à chaque fois à extraire son pays des situations les plus périlleuses. C'est donc la vision d'un renseignement parfaitement efficace du point de vue de la gestion des crises qu'il faut abandonner selon lui. En effet, selon John Keegan, le renseignement ne gagne jamais les guerres Cela signifie que le renseignement n'est pas un instrument à même de mettre fin aux crises et qui plus est d'en sortir vainqueur. [...]
[...] Tout d'abord, il semble que le renseignement fait face à une importante crise d'inefficacité. Premièrement, il faillit dans sa mission d'anticipation des crises. Comme le soulignent Phillipe Hayez qui fut, entre 2003 et 2006, directeur adjoint du renseignement à la DGSE, et Michel Pene, dans un article publié dans Le Renseignement intitulé Place et avenir du renseignement stratégique dans la nouvelle politique de la défense l'histoire ne manque pas d'exemples illustrant l'inefficacité du renseignement stratégique dans sa fonction de prévention. [...]
[...] Pour cette raison, il ne faut pas aborder la question du renseignement d'un point de vue fixe historiquement parlant. En effet, la reformulation des menaces auxquelles nous devons faire face entraîne une nécessaire redéfinition de ce que doit être le renseignement. Tout d'abord, il convient de montrer que le renseignement demeure indispensable car il permet de mieux appréhender ces mutations. La diplomate Isabelle Renouard supporte cette thèse dans un article issu du Renseignement, intitulé La coordination du renseignement en France paru en 1997. [...]
[...] L'abandon du renseignement proprement dit serait donc d'après lui sans conséquence majeur. Cette réflexion amène à se demander si cette inefficacité observée consacre l'inutilité des services de renseignement. Cette crise d'efficacité peut conduire à remettre en cause l'utilité des services de renseignement. Tout d'abord, on peut penser que l'évolution de la technique a rendu inutiles les services de renseignement. En effet, la globalisation de l'information (qui rend la circulation de celle-ci plus fluide et donc la collecte de renseignement plus aisée), et le développement de l'informatique (qui rend le traitement de l'information plus facile et plus rapide) ont pour certains consacré l'inutilité des espions et agents secrets, qui se verrait aisément remplaçable par des machines. [...]
[...] Cet élément de connaissance est primordial dans la détermination du vainqueur. En effet dans l'Histoire les exemples ne manquent pas ou le renseignement a joué un rôle primordial. Il a la capacité de briser complètement l'équilibre d'un rapport de force dans un conflit. Ainsi, selon l'exemple retenu par François d'Orcival (un journaliste français) dans un dossier intitulé Les espions ne meurent jamais le renseignement même s'il n'assure pas forcément la victoire permet à un pays son maintien dans la course plus longtemps. [...]
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