"Entre 1998 et 2001, rien n'est venu perturber les préparatifs des attentats par Al Qaida". Telle est la conclusion fournie par le rapport de la Commission d'enquête du Congrès sur le 11 septembre. Une telle affirmation rend manifeste l'idée d'un échec des services secrets américains, et donc la certitude d'une crise d'efficacité en leur sein. Plus généralement, les grandes démocraties ont toutes affronté une variété imprévisible de crises à travers le monde durant ces quinze dernières années. On peut successivement parler de la crise des Balkans, de la Somalie, du Rwanda, de Haïti, de l'Afghanistan, de l'Irak, ou encore de la République Démocratique du Congo et de la Côte d'Ivoire.
Dans un contexte international aussi chaotique, la fonction première du renseignement est d'autant plus mise en avant. Il s'agit pour lui d'éviter l'éclatement de crises. Le renseignement englobe à la fois l'ensemble des informations accumulées par des autorités sur leurs adversaires potentiels ou effectifs, et les différents organismes chargés de la récolte de ces informations. Il convient donc de replacer à chaque fois le renseignement dans un contexte précis. On va ainsi s'interroger sur l'efficacité de ces structures, leurs méthodes de travail, leurs modes de fonctionnement, leur organisation hiérarchique et le type d'information qu'elles dégagent. La crise quant à elle exprime l'idée d'une manifestation violente d'un problème. Dans cette définition, on a l'idée de l'éclatement d'une situation déjà en germe, ce qui implique la possibilité d'une anticipation de la crise à partir de signes avant-coureurs.
[...] : accord entre régimes chinois et birman. En octobre 89, général Than Swe avait mené une délégation en Chine pour négocier un accord sur l'échange de renseignement entre le régime chinois et birman dont l'objectif principal était la surveillance de l'Inde. A cela s'est ajoutée une coopération technique concernant la collecte de l'information. Ce qui se dessine assez bien dans le renseignement stratégique Fusion de renseignements issus de sources diverses et habilement rassemblées. Cela s'opère au niveau des hautes autorités civiles et militaires chargées de définir la stratégie globale du pays. [...]
[...] Dans l'année suivant le 11 septembre par exemple, ont été évités des évènements tels que des attentats sur les ambassades américaines de Rome et Paris, l'utilisation d'une bombe radioactive contre une ville américaine, l'explosion de synagogues françaises et allemandes, une attaque à la bombe dans un magasin à Strasbourg, etc. On peut aussi citer l'exemple plus ancien des crises balkaniques des années 90 et la contribution du renseignement français à l'anticipation de ces crises et leur prise en main. En bref, trop peu d'attentions sont accordées aux succès. Néanmoins, le renseignement faillit souvent à sa mission Comment expliquer ces échecs ? [...]
[...] Les bureaucrates des agences de sécurité sont quant à eux plus intéressés par des chamailleries internes à propos du pouvoir. - La structure fragmentée du gouvernement fédéral, barrière à la mise en place de réformes. La séparation des pouvoirs, la loi de la majorité ont entre autres créé un système qui invite aux compromis et rend difficile la mise en place de législations. Certes, les services secrets américains ont présenté quelques changements internes suite à l'abolition de la menace soviétique, mais il faut distinguer le changement de l'adaptation. [...]
[...] Zegart : - La nature bureaucratique de l'organisation ce qui ne favorise par les changements internes. Agences gouvernementales ont en effet été structurées de telles sortes qu'elles soient sûres et fiables et pas adaptables. Elles se doivent aussi de respecter une certaine équité, impartialité, ce qui résulte en de nombreuses règles et procédures précises, difficiles à contourner même quand cela se révèlerait plus efficace (concept de competency trap expression de Barbara Levitt et James G. March). - L'intérêt personnel des dirigeants politiques ou encore des législateurs et des bureaucrates des agences nationales de sécurité, qui se sont opposés à la réforme. [...]
[...] Fragmentation des services de renseignement due à la méfiance des autorités à l'égard de ces services ce qui entraîne une baisse de leurs prérogatives et une diminution de leur efficacité due à l'impossibilité de la coordination parfaite entre les services. Ex : 14 services de renseignement aux EU, seulement 6 en France. Les moyens de coordination nécessités par cette parcellisation sont difficiles à mettre en place correctement et efficacement (services concurrents parfois, culte du secret). Ainsi, ce sont souvent de petites équipes qui ont marqué les points les plus précieux durant GF. Grandes machineries américaines et soviétiques se sont en revanche embourbées dans des conflits limités. Absence d'évaluation réelle des prestations, et absence de contrôle démocratique. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture