« Dans le monde où nous entrons coexistent simultanément des données stratégiques classiques, se posant en termes d'équilibre et de puissance, et le phénomène nouveau que représente la globalisation, que j'appelle plus volontiers la désintermédiation politique, en vertu de laquelle des acteurs jusqu'alors centraux –les Etats- sont dépossédés de certaines initiatives. Cette hétérogénéité du monde actuel est un des grands facteurs de risque dans le futur », Michel Wievioika dans Les guerres qui menacent le monde (2001) nous livre là ses préoccupations face au Monde actuel.
Il semblerait en effet que le monde soit aujourd'hui dans « un triste état » pour paraphraser S. Hoffmann et que la sortie de la guerre froide ait constitué un tournant majeur dans les relations internationales contemporaines et dans la façon d'appréhender la géopolitique actuelle. Désormais, nous sommes face à une contradiction entre un processus de fragmentation du monde et une volonté d'intégration mondiale due au phénomène de globalisation.
Il s'agit alors de montrer que les schémas traditionnels d'analyse des relations internationales, et donc par là même le réalisme classique, s'avèrent dépassés afin de comprendre le contexte actuel « globalisé » qui amène avec lui son lot de nouvelles réponses.
[...] On a pu dès lors parler de fin des territoires d' un monde sans souveraineté où la région offrait une alternative à l'Etat. L'étude de la conflictualité d'après guerre froide a confirmé cette mode de l'Etat faible en observant que les guerres contemporaines n'étaient plus liées à la revendication de puissance des Etat les plus forts mais à la faiblesse des Etats faibles. Dans The State, War and the state of war de Kalevi J. Holsti, publié en 1996, l'auteur nous fait part de ses inquiétudes dans le monde de l'après guerre froide, inquiétudes portant sur l'instabilité provoquée par les Etats faibles. [...]
[...] Ce reflux de la puissance publique est donc provoqué par une crise de la gouvernabilité qui affecte l'ensemble des Etats. Or cette crise peut être perçue comme une phase de latence poussant l'Etat à modifier ses interventions. C'est ainsi que s'est développé tout un ensemble d'approches visant à repenser la coopération internationale. Ainsi, Alexander Wendt dans Anarchy is What States Makes of it en 1992, s'est interrogé sur la nature de l'anarchie internationale et sur les relations entre intérêts et identités. [...]
[...] Pour lui, en effet, la paix ne saurait être un simple ajustement d'intérêt, bien plus celle-ci ne saurait être rendue possible que lorsqu'il existe un risque de guerre. Cette menace de guerre conduit ainsi à une homogénéisation du système, homogénéisation initiée par la création de l'Organisation des Nations Unies en 1945. Cette conception des relations internationales a longtemps fait école au sein de la discipline mais la montée en puissance de la globalisation dans un contexte bipolaire a amené à reconsidérer certaines notions qui s'avéraient dépassés. La principale notion critiquée est donc celle d'Etat en tant que puissance de régulation des relations internationales. [...]
[...] Les théories des relations internationales ne sont pas à l'écart des modes. Il existe ainsi des cycles aisément identifiables pour suivre ces tendances. Après les guerres ou les périodes de forte tension internationale, une réaction naturelle favorise les courants plus idéalistes pour lesquels la puissance, la violence et la sécurité ne doivent plus être placées au centre des relations internationales. Les approches stato-centrées sont alors basculées par la prise en compte de nouveaux auteurs émancipés de toute tutelle étatique. D'une manière tout aussi mécanique, les crises qui ne manquent jamais de ressurgir basculent à nouveau le balancier en faveur des écoles stato-centrées et la résurgence des problèmes de sécurité réduit les grilles de lecture en s'efforçant d'offrir des dilemmes simplifiés pour prendre la mesure d'un monde de nouveau compliqué. [...]
[...] Hoffmann et que la sortie de la guerre froide ait constitué un tournant majeur dans les relations internationales contemporaines et dans la façon d'appréhender la géopolitique actuelle. Désormais, nous sommes face à une contradiction entre un processus de fragmentation du monde et une volonté d'intégration mondiale due au phénomène de globalisation. Il s'agit alors de montrer que les schémas traditionnels d'analyse des relations internationales, et donc par là même le réalisme classique, s'avèrent dépassés afin de comprendre le contexte actuel globalisé qui amène avec lui son lot de nouvelles réponses. [...]
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