Dès la fin de la Seconde Guerre Mondiale, avec la création de l'ONU, la décolonisation et la bipolarisation du monde on a vu apparaître des acteurs certes qui n'étaient pas nouveaux mais dont l'importance quantitative et qualitative alla croissante : les organisations internationales, les mafias et groupes terroristes... Il apparut que les Etats n'étaient plus les acteurs uniques des relations internationales. S'il est vrai qu'on ne peut pas remettre en cause leur prééminence dans les organisations internationales gouvernementales ni d'ailleurs dans les organisations non gouvernementales, l'Etat n'est cependant plus l'acteur unique. Il est récurrent qu'il ait transmis des compétences à ces organisations que ce soit dans le cadre d'une coopération où il s'est délesté d'une partie de sa souveraineté ou bien ce sont les organisations internationales qui viennent concurrencer ses compétences. D'autres acteurs viennent aussi le concurrencer dans différents de ses secteurs réservés, notamment les firmes multinationales, les mafias ou les groupes terroristes…
Si l'Etat est d'abord remis en cause en tant qu'acteur unique et prépondérant, il doit aussi faire face à une contestation en tant que structure. Effectivement avec la décolonisation et notamment depuis l'effondrement du bloc soviétique en 1991 on constate un manque d'universalité de l'Etat.
Ce manque d'universalité de l'Etat a fait l'objet d'une large théorisation à travers un dernier paradigme des relations internationales : le courant transnational. Ce courant sonne-t-il définitivement le glas du stato-centrisme ?
[...] D'autant plus que le comportement des Etats les plus résistants pose la question de la résurgence de l'empire. L'Etat ne semble plus être un bon dénominateur commun pour un monde très disparate, le monde westphalien semble définitivement enterré. On a plus une scène internationale stato-centrée mais deux mondes l'un interétatique l'autre multi-centré d'acteurs non étatiques qui se chevauchent[4]. Les remises en causes transnationales ne sont pas nées ex nihilo, comme souvent dans les relations internationales, elles sont le fruit d'observations de la scène mondiale. [...]
[...] On voit depuis la fin de la guerre froide réapparaître des agitations nationalistes ethnolinguistiques ou territoriales. Les Etats ont de plus en plus de difficultés à assurer une intégration et une régulation sociale. De plus, les multiples flux migratoires de population attisent les sentiments communautaristes et créés au sein même des Etats du Nord une crise de l'Etat Nation. L'ensemble de ces critiques va conduire à la naissance d'un courant de remise en cause de l'Etat : la perspective transnationale La perspective transnationale Le courant transnational est né de la remise en question du paradigme réaliste pour s'affirmer largement dans la doctrine des relations internationales. [...]
[...] Dario BATTISTELLA, Théories des Relations Internationales Ch6 p.192 Cf. Susan STRANGE, The retreat of the State : the diffusion of power in world economy 1996 Alors que les Etats étaient avant les maîtres du marché, ce sont maintenant les marchés qui, sur ces questions cruciales, sont les maîtres des gouvernements et des Etats Josepha LAROCHE, Politique Internationale James ROSENAU, Turbulence in World Politics James ROSENAU, in Samy COHEN La résistance des Etats 2003 Bertrand BADIE, De la souveraineté à la capacité d'Etat 1998 Bertrand BADIE & Marie-Claude SMOUTS, Le retournement du monde 1999 Marie-Claude SMOUTS, La coopération internationale : de la coexistence à la gouvernance mondiale in Les nouvelles relations internationales 1998 Cf. [...]
[...] L'Empire contre-attaque L'analyse géopolitique permet de constater l'existence de centres, subnationaux, regroupant à la fois les instances des acteurs étatiques et non étatiques. Il apparaitrait que les acteurs gouvernementaux et transnationaux sont toutefois regroupés dans les mêmes centres régionaux. De telles sortes que ces centres ont un rayonnement sans commune mesure ; cela pose alors la question de la définition de l'empire. Ces centres sont inégalement répartis, généralement on les trouve dans des zones de fort dynamisme, c'est-à-dire dans les principaux pays industrialisés, cependant peu de régions peuvent prétendre au statut d'empire. [...]
[...] On voit alors apparaître une logique de centre et de périphérie, mais qui ressemble plus au modèle chinois de l'empire du Milieu, le centre possède une zone d'influence mal définie et variable La géopolitique de l'empire 1 Les comportements impériaux Les Etats (en particulier occidentaux) dans la pratique de leur politique étrangère remettent en cause le modèle étatique. Les politiques étrangères tendent aussi à la conclusion de contrats économiques : il s'agit d'obtenir pour des firmes nationales des contrats léonins à l'étranger (notamment pour l'exploitation de matières premières). De telle sorte que se créent des interdépendances entre un centre, et sa périphérie cocontractante. Ces comportements impérialistes remettent en cause le modèle étatique. [...]
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