Religion et relations internationales, ligne de fracture des relations internationales, structures de culte, structures politiques, lien social transnational, territorialisation des conflits, guerre des civilisations, Braudel, Samuel Huntington
Pour Bergson, l'homme est "un animal religieux". Dans cette perspective ontologique, le fait religieux participe de l'histoire de l'humanité. On date l'apparition du fait religieux de l'époque de l'homme de Neandertal (95 000-35 000 avant J.-C.) : on considère que la ritualisation de la mort, la sépulture permet de distinguer l'homme de l'animal par la mise en place d'un "système religieux". Selon Thual, ce type de système social est un corpus de croyance, de formes sociologiques et administratives qui se manifestent par une expression collective du culte, elle-même articulée sur les structures politiques.
Pour Jean Baubérot, on assiste depuis une décennie à un "retour du religieux" à la fois sur la scène géopolitique mondiale et sur la scène privée individuelle. Tout se passe comme si "plus la science progresse, plus le cercle d'ombre qui entoure le domaine de nos connaissances s'élargit" et devient insupportable. On s'interrogera ici sur la réalité du retour du religieux, c'est-à-dire dans quelle mesure la religion constitue une nouvelle ligne de fracture dans les relations internationales.
[...] Une instrumentalisation belligène du fait religieux ? Bibliographie • Stéphane Dubois, Le fait religieux dans le monde d'aujourd'hui, Ellipses • Jean-Claude Boyer La frontière entre protestantisme et catholicisme en Europe, Annales de Géographie • François Thual, La Mondialisation des religions, toujours recommencée, Hérodote n°108 (2003/1) • Samuel Huntington, The Clash of Civilization, Foreign Affairs, (1993) • Didier Bigot, Nouveaux Regards sur les conflits, dans Marie-Claude Smouts, Les Nouvelles relations internationales, Presse de Sciences Po. • Odon Valle, Qu'est-ce qu'une religion ? [...]
[...] La dualisation entre Bons et Mauvais vise davantage à troubler et à inquiéter les populations afin de justifier une sécurisation globale qu'à expliquer ces phénomènes. • Quelle est la réalité du « retour du religieux » ? • Dans quelle mesure la religion sépare ? La religion comme marqueur de territoires A. Les concepts de « civilisation » B. Les fractures infracivilisationnelles II) La religion comme facteur de conflits ? A. Retour sur la notion de choc de civilisation B. [...]
[...] L'Europe selon Jean-Claude Boyer est divisée par deux grandes limites internes. Un axe méridien sépare l'orthodoxie du catholicisme et un axe ouest-est sépare un Nord protestant et un Sud catholique. Ce découpage mérite évidemment d'être nuancé : la Finlande, la Lettonie et l'Estonie par exemple renferment des communautés à dominantes protestantes. En outre des clivages traversent des pays, comme en Ukraine ou en Roumanie. L'impact géopolitique de ces divisions et de ses nuances peut expliquer des permanences dans les orientations d'État sur la scène internationale. [...]
[...] L'exemple de l'Afrique permet de comprendre les notions de carrefour culturel, de circulation des cultes, et de minorités religieuses qui nous obligent à nuancer, voire à rejeter les typologies évoquées. Étudier les relations entre civilisations et aires religieuses, c'est faire face à des réalités territoriales mouvantes et difficiles à borner. Les découpages proposés ne sont pas une évidence. Les fractures si elles existent sont peut-être davantage plus prégnantes au niveau infracivilisationnel. B. Les fractures infracivilisationnelles Au sein de chaque ère civilisationnelle, il convient de distinguer des limites internes. [...]
[...] Tout ce qui est différent est ennemi. Puisque l'islam est différent, il est l'ennemi et permet de nous reconfigurer en monde chrétien (même si nous sommes laïcs). Huntington n'invente rien. Il reprend la vieille matrice maccarthyste de l'ennemi infiltré, bien connue des milieux militaires nostalgiques de la bipolarité. Ce paradigme a eu du succès parce qu'il est simple et répond à la socialisation de nombre de personnes et à la montée de la xénophobie. Il légitime une surveillance accrue et le maintien de certains budgets au nom de la sécurité intérieure menacée. [...]
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