En novembre 1998, un chef d'Etat Chinois, M. Jiang Zemin s'est rendu pour la première fois dans l'archipel japonais depuis la fin des hostilités de la seconde guerre mondiale. Cette visite s'est alors traduite par un incident diplomatique marqué par le refus du président japonais, Keizo Obuchi d'établir des excuses envers la communauté chinoise pour les exactions de son peuple durant la guerre du Pacifique. Des situations semblables n'ont cessé de se produire entre les deux pays depuis le début des années 1990, date à laquelle les relations ont commencé à se détériorer ; en effet, comment oublier l'agressivité des supporters chinois vis-à-vis des Japonais lors de la coupe d'Asie du football ou encore la visite de Junichiro Koizumi au sanctuaire des anciens criminels japonais suscitant de nouvelles protestations de la part de Pékin . Ces évènements nous montrent bien que la normalisation des relations diplomatiques sino-japonaises en 1972 ne va pas vers la réconciliation ; dès lors la présence d'une certaine mémoire collective chinoise accentuée par la présence de nationalistes envenime les relations bilatérales et revient à chaque dialogue interétatique.
Au-delà de ces contentieux historiques, il faut surtout montrer que c'est l ‘effondrement du communisme en 1989 et la décomposition de l'Union soviétique obligeant à reconsidérer l'équilibre international et régional qui jouent un rôle prépondérant dans les relations sino-japonaises depuis 1991. En effet, la chute de la grande Russie vers laquelle la Chine et le Japon étaient tournés et l'entrée de l'empire du milieu dans les organisations internationales amènent à reconsidérer la situation en Asie et notamment les relations sino-japonaises. On peut alors être conduit à se demander dans quelles mesures la chute du communisme et la fin d'un monde bipolaire en 1991 ont-ils engendrés la mise en place d'une relation sino-japonaise basée sur une volonté commune de prépondérance en Asie ?
Dès lors c'est la mise en place d'un nouvel environnement stratégique (I) et la nouvelle donne économique (II) qui nous permettront d'aller dans ce sens, nous guidant toutefois sur le chemin d'une hypothétique coopération (II B).
[...] On peut alors être conduit à se demander dans quelles mesures la chute du communisme et la fin d'un monde bipolaire en 1991 ont-ils engendrés la mise en place d'une relation sino- japonaise basée sur une volonté commune de prépondérance en Asie ? Dès lors c'est la mise en place d'un nouvel environnement stratégique et la nouvelle donne économique qui nous permettront d'aller dans ce sens, nous guidant toutefois sur le chemin d'une hypothétique coopération (II B). I Un nouvel environnement stratégique Avec la fin du monde bipolaire, l'objectif commun de l'ancien bloc ouest n'est plus de combattre le communisme. [...]
[...] À partir de là, on peut également appuyer le fait que la place des États-Unis dans les relations sino-japonaises a une grande influence et notamment dans le dossier de Taiwan. En effet, la situation révèle un double jeu japonais qui dans les deux cas semble contrarier l'administration chinoise ; en effet le Japon constitue un bastion avancé pour les États-Unis qui veulent contrôler la situation et que le Japon abrite sur son territoire, or cela va à l'encontre de la volonté chinoise de croissance sur le plan international, faisant ainsi le jeu du Japon. [...]
[...] C'est ainsi qu'à l'automne 2002, la revue, le Washington Quarterly présente deux points de vue divergents sur l'évolution de la relation sino-japonaise. Robert Sutter y défend la montée en puissance d'intérêts communs qui, de fait, primerait sur les conflits latents, alors que Benjamin Self argue de l'intensification de la rivalité qui nuirait aux quelques éléments positifs de la relation[14]. Ainsi, dans le premier cas, on pourrait voir l ‘émergence d'un véritable axe sino-japonais qui dans la perspective d'une Corée unifiée, pourrait véritablement peser lourd dans la balance de l ‘équilibre mondial, formant un triangle qui pourrait se détacher des influences américaines et conduire, pourquoi pas, à une nouvelle bipolarisation du système monde ? [...]
[...] En effet, la relation sino-japonaise pourrait se développer sur les bases de l'ASEAN, moteur actif, jouant le rôle de balancier face aux volontés hégémoniques des deux pays[13]. L'intégration régionale pourrait alors être un facteur d'atténuation des tensions sino-japonaises permettant de contenir les rivalités régionales au sein d'une enceinte de dialogue. Ainsi, on remarque que l'organisation a déjà réussi à instaurer des rencontres régulières à haut niveau comme la proposition chinoise de 2001 de développer une coopération politique de sécurité, premier pas vers le chemin du dialogue stratégique. Conclusion La chute de l'URSS et l ‘effondrement du communisme ont bien eu une influence sur les relations sino-japonaises. [...]
[...] Néanmoins, ces bouleversements depuis 1991 pourraient également profiter à une coopération à base économique conduisant à un dialogue stratégique. Vers une coopération sino-japonaise en Asie L'entrée de la chine dans l'OMC peut en effet passer d'une menace à une opportunité. On pourrait alors parler, en ce qui concerne les économies chinoises et japonaises de coopération et d'interdépendance profitant alors aux deux pays, satisfaisant de part et d'autre leurs intérêts nationaux par une complémentarité du marché chinois et des investissements japonais. C'est d'ailleurs ce qu'a annoncé M. [...]
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