Le développement de la présence chinoise en Afrique s'est amorcé au milieu des années 1990, dans le cadre de la volonté de Pékin de sécuriser ses approvisionnements en matières premières. Il n'existe initialement pas de priorité géographique à cette politique. Ce n'est qu'à partir de 1999, lors de réunions « inter-agences » à Pékin, qu'une réflexion stratégique semble être mise en place pour renforcer et diversifier une présence croissante sur un continent présentant des opportunités adaptées aux besoins et savoir-faire chinois.
La présence croissante de la Chine en Afrique ne passe désormais plus inaperçue : des articles manufacturés à bas prix aux marchés de travaux publics raflés par les entreprises chinoises sans oublier l'effectif croissant de Chinois vivant en Afrique, tout est là, pour indiquer que les relations sino-africaines sont rentrées dans une nouvelle phase très dynamique. Parfois agressive, mais jouant la carte tiers-mondiste, la stratégie de l'empire du Milieu suscite espoir et controverse sur le continent noir.
[...] De son côté, la Chine ne pose pas de conditions à son aide en termes de politiques et d'orientations économiques. Pas plus qu'elle n'a d'exigence vis-à-vis de ses partenaires en termes de démocratie, de transparence dans l'usage des fonds, de lutte contre la corruption, etc. Sa politique de coopération se fonde sur la non-ingérence dans les affaires intérieures des pays africains. Ce qui l'amène à investir dans des pays où corruption et violations des droits de l'homme atteignent des proportions endémiques, comme au Zimbabwe et au Soudan. [...]
[...] Mais qui en sortira vainqueur? Seulement les intérêts économiques de la Chine, ou aussi les Africains par le biais des investissements? Car, au-delà des purs intérêts financiers, une opération d'image serait un atout pour Pékin. Mais l'épineuse question du respect des droits de l'Homme n'a jamais été réglée par les dirigeants occidentaux, étant donnée la peur de ces gouvernants à se couper d'un acteur incontournable sur la scène économique mondiale. Le quotidien ivoirien Fraternité matin résume parfaitement l'état d'esprit dont font preuve les Chinois Ils sont si gentils nos amis les Chinois ! [...]
[...] La soif d'un pays qui sera contraint d'importer de son énergie d'ici 2020 ne connaît aucune frontière, pas même celle des États qui, tel le Tchad, maintiennent leurs relations diplomatiques avec Taiwan. Une véritable logique pétrolière a été mise en place : la Chine a profité de certains États africains en délicatesse avec la communauté internationale : le Soudan, la Libye et l'Angola. De nombreuses infrastructures ont été construites grâce à la création de consortium : le Greater Nil Petroleum Corporation ( CNPC, Talisman, Petronas et SUDAPET). Elle parallèlement, investi en Angola. [...]
[...] Son adhésion à l'Organisation mondiale du Commerce en 2001 lui a permis de profiter pleinement des avantages de la mondialisation de l'économie à tel point qu'elle atteint aujourd'hui des sommets en matière d'échanges commerciaux. La Chine abrite d'habitants en 2009 ; un habitant de la planète sur cinq est chinois. Avec 752 millions de Chinois actifs, elle représente un réservoir de main-d'œuvre bon marché inépuisable. Une telle évolution démographique et ce dynamisme industriel demandent un apport de matières premières et d'énergies considérable. Depuis 1996, la Chine est devenue complètement dépendante de l'importation de pétrole brut. Elle est aujourd'hui la 2e consommatrice de pétrole. [...]
[...] Les nouvelles relations sino-africaines contribuent à réintroduire l'Afrique dans les flux internationaux du commerce formel, dont elle s'est trouvé à l'écart plusieurs décennies durant. Mais il est très important d'ajouter que la Chine contribue à la modernisation du continent noir. En effet, elle a successivement mis en place des réseaux de téléphonie, construit des infrastructures et apporté un aide financier considérable. Lors du dernier forum Chine-Afrique, le premier ministre Wen Jiabao a promis 10 milliards de prêts aux pays africains dans l'idée de développer leurs capacités financières et de contribuer au développement économique. [...]
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