Au sommet de Rome en novembre 1991, l'OTAN adopta un Concept définissant sa stratégie politique. Cette adoption intervient dans un contexte de bouleversement en Europe centrale et orientale suite à la dissolution du Pacte de Varsovie, à la nouvelle indépendance des États baltes ou encore à l'effondrement de la Yougoslavie. Le nouveau Concept visait entre autre à mettre en place, sur un pied d'égalité, des partenariats avec ses anciens adversaires du Pacte de Varsovie, mais aussi avec les pays neutres qui se trouvaient autrefois entre les deux blocs et certains pays voisins de la Méditerranée. Les relations avec ces pays non membres de l'OTAN, basées sur la perception d'enjeux de sécurité communs, portent sur un vaste champ de domaines, aussi bien civils (les systèmes d'information et de communication, les plans civils d'urgence) que militaires (la politique et la planification de la défense, les opérations militaires, la défense aérienne, la gestion des crises).
Les relations OTAN - Russie ont donc officiellement débuté en 1991, lorsque la Russie est devenue membre du Conseil de coopération nord - atlantique (rebaptisé Conseil de partenariat euro - atlantique en 1997), instance de consultation créée à la fin de la guerre froide pour favoriser la transparence et instaurer une nouvelle relation fondée sur la coopération avec les pays d'Europe centrale et orientale. C'est d'ailleurs pendant la séance inaugurale du COCONA que l'Union soviétique a été dissoute. Le Président de la Fédération russe Boris Eltsine devait définitivement entériner le début de la coopération en décembre 1991 en déclarant que les relations entre la Russie et le reste du monde « peuvent désormais être fondées sur la reconnaissance de valeurs partagées et d'une vision commune des moyens de renforcer la sécurité internationale. C'est dans cette optique que nous envisageons nos relations avec l'OTAN... et nous aimerions promouvoir activement le dialogue et les contacts avec l'Alliance nord - atlantique tant au niveau politique que militaire ».
[...] De son côté l'OTAN s'interdit toute immixtion dans les actions russes qu'elle n'approuverait pas. En dehors de son contenu, le simple fait d'examiner la structure de l'acte démontre la volonté des parties de s'en tenir à une déclaration d'intention politique, sans souscrire à des obligations juridiques contraignantes : contrairement aux traités formels structurés en articles, on observe une suite de paragraphes non numérotés divisés en quatre parties, qui par ailleurs n'ont pas été soumis aux formalités constitutionnelles prévues pour les traités. [...]
[...] A titre d'exemple, en dépit des promesses faites à Moscou pendant la première et la deuxième vagues d'élargissement de l'OTAN, l'Alliance a installé son infrastructure militaire à proximité des frontières de la Russie et s'ingère de plus en plus dans les affaires intérieures des pays de la C.E.I., comme en atteste son soutien aux révolutions "de couleur" (on se souviendra particulièrement de la Révolution orange en Ukraine), en vue d'y installer une nouvelle élite prête à accepter et à mettre en oeuvre une politique qui limiterait l'influence russe au profit de celle des États-Unis, dans des régions qui, rappelons-le, soit se trouvent dans la proximité stratégique des pipelines pétroliers partant de la mer Caspienne, soit empêchent Moscou de contrôler ces pipelines . B. Les tensions constantes entre OTAN et Russie du fait des opérations militaires 1. La désapprobation de la Russie sur les opérations militaires menées par l'OTAN au Kosovo En premier lieu, la Russie reproche la violation du principe de primauté de la Charte des Nations Unies et du Conseil de sécurité par une action qui a méconnu toutes les règles écrites et non écrites de l'ordre mondial de l'après-guerre. [...]
[...] Des réalisations concrètes qui prouvent la volonté des deux adversaires occasionnels de maintenir une véritable coopération Depuis sa création, le C.O.R. a mis en place plusieurs comités et une dizaine de groupes de travail chargés de développer la coopération dans des domaines aussi nombreux que variés : le terrorisme, la lutte contre la prolifération des armes, les modes de décision politiques pour les futurs opérations conjointes de maintien de la paix, la défense contre les missiles de théâtre, la gestion de l'espace aérien, la gestion des situations d'urgence civiles, ou encore la réforme de la défense et la coopération scientifique. [...]
[...] Le 12 août 2000, le naufrage du sous-marin nucléaire Koursk, qui causa la mort de ses 118 membres d'équipage, a montré qu'il était urgent que la Russie et l'OTAN collaborent pour pouvoir faire face à de tels drames. Les attentats survenus aux États-Unis le 11 septembre 2001 ont de même rappelé la nécessité d'entreprendre des actions internationales concertées pour venir à bout du terrorisme et des autres nouvelles menaces pour la sécurité. Au lendemain des attentats terroristes, la Russie a ainsi, pour manifester son soutien, décidé d'ouvrir son espace aérien aux aéronefs participant à la campagne menée par la coalition internationale en Afghanistan, et de partager ses données en matière de renseignements pour appuyer la coalition antiterroriste. [...]
[...] Dès 1999, les relations entre l'OTAN et la Russie ont commencé à s'améliorer de manière sensible. Lorsque Lord ROBERTSON a pris ses fonctions de Secrétaire général de l'OTAN, en octobre 1999, il s'est engagé à chercher une solution pour sortir les relations OTAN - Russie de l'impasse dans laquelle elles se trouvaient. De même, Vladimir POUTINE a annoncé, au moment de son élection à la présidence de la Fédération de Russie en 2000, qu'il s'emploierait à rétablir les relations avec l'OTAN dans un esprit de pragmatisme. [...]
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