Les relations Japon – Corée du Nord sont devenues un enjeu crucial au Japon au cours de la dernière décennie, et elles se sont révélées être relativement complexes. Depuis un premier coup d'œil il semble que les hauts et les bas de l'histoire de ces relations soient principalement dus à la politique quelque peu imprévisible de Kim Il-Sung, puis de son fils à la succession Kim Jong-Il. Mais il existe beaucoup d'autres facteurs entrant en jeu dans cette relation bilatérale. Premièrement il faut considérer le point de vue de Séoul et de Washington, deux des principaux acteurs dans les négociations avec Pyongyang. Mais la présence de l'opinion publique japonaise joue pour beaucoup également, ainsi que certaines associations comme le Chosen Soren par exemple.
Au Japon, la relation Japon – Corée du Nord est donc hautement politisée, bien plus que dans la plupart des pays ayant des contacts avec le Nord. Cependant il ne semble pas avoir de politique extérieure bien définie face à Pyongyang, ou du moins une certaine ligne de conduite qui aurait une
continuité dans le temps.
Nous allons donc dans ce travail tenter de trouver une réponse à ce problème, en effectuant une analyse des relations Japon – Corée du Nord à travers ses hauts et ses bas, tout d'abord en étudiant l'historique de ces relations jusqu'à l'aube de l'arrivée de Koizumi Junichiro, puis en observant l'évolution de relations au cours de son mandat avec la poursuite de l'alliance Japon-USA.
[...] La seule exception dans ce désert relationnel est l'arrivée du socialiste Murayama Tomiichi à la tête du gouvernement en 1994. Celui-ci tente en 1995 de donner un grand coup de fouet aux tentatives de normalisation avec le Nord, mais cette fois ci ce sont Séoul et Washington, qui ayant délaissé le Japon dans les négociations depuis 1993, exprimèrent rapidement leur déplaisir face à ce mouvement de Tokyo11. Toutefois, si sur le plan bilatéral les relations étaient au point mort, c'est sur le plan multilatéral qu'elles allaient reprendre, quoique de façon involontaire. [...]
[...] Comme nous l'avons rapidement évoqué ci-dessus, le Japon vivait au cours des années 90 la peur du Japan passing et avait reconduit avec soulagement l'alliance en 1996. Cette crainte d'être laissé de côté n'était toutefois dissipée en 2001, et par conséquent les attentats du 11 septembre furent vu comme une bénédiction à Tokyo. Koizumi Junichiro s'empressa de soutenir le discours de Bush contre le terrorisme, ceci permettant de redonner un rôle plus utile au Japon dans l'alliance. Dès lors les relations allaient s'améliorer jusqu'à atteindre leur meilleur niveau depuis toujours. [...]
[...] En bref ce sont les relations en générale avec la Corée du Nord qui étaient devenues très politisées La troisième crise des missiles en 2006 Le 15 juillet 2006 la Corée du Nord procéda une nouvelle fois à un tir de missiles, cette fois incluant toutes les sortes dont elle disposait. Ce fut donc au total sept missiles qui furent tirés en direction de la mer du Japon, dont des des roquettes de type Scud, des missiles Nodong, et un missile à longue porté Taepo-dong 235. [...]
[...] Ce changement soudain de diplomatie de Tokyo, passant du dialogue à ce Koizumi appelait lui-même un mélange de dialogue et de pression, peut s'expliquer par deux facteurs. Le premier est évidemment, comme expliqué ci-dessus, l'ancienne peur du Japan passing toujours présente, et qui pousse donc Tokyo à se rapprocher de Washington sur ses différentes stratégies. Mais un deuxième facteur à considérer, et à ne pas négliger, est la pression interne. D'une part l'opinion publique était devenue considérablement touchée par la question des enlèvements depuis le sommet Koizumi-Kim à Pyongyang. [...]
[...] Mais quoi qu'il en soit le choix de l'établissement de relations normalisées avec Pyongyang est loin d'être le simple fruit d'une politique extérieure globale et établie par le PLD. En Septembre 1990 une mission diplomatique dirigée par Kanemaru Shin fut envoyée en RDPC afin de rencontrer Kim Il Sung, dans le but de traiter de la question du capitaine du cargo japonais. Et en effet le mois suivant ce capitaine fut rapatrié, ce qui soulagea beaucoup de tensions et permit de laisser le champ libre à l'ouverture de la normalisation. [...]
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