Jean Giraudoux, diplomate du Quai d'Orsay depuis 1910 et dramaturge a donné hier une conférence sur les tensions des relations entre les pays européens et particulièrement les relations franco-allemandes.
En dehors de ce sujet, d'autres thèmes furent abordés, tous aussi alarmant, tel que le rôle de la SDN et son réel pouvoir en Europe. Cet événement intervient alors qu'hier se déroulait à Genève (siège de la SDN), une réunion de ses membres pour sanctionner ou non l'Italie de Mussolini, qui a envahi l'Éthiopie récemment. Cette manifestation, qui a réuni des personnes politiques et littéraires de droite, comme de gauche, a une deuxième dimension symbolique : elle se déroule en même temps qu'on lieu les cérémonies en hommage aux victimes de la Grande Guerre.
[...] Giraudoux, Siegfried et le Limousin, Paris, Grasset, les cahiers rouges -J. Giraudoux, Suzanne et le Pacifique, Paris, Grasset, le livre de poche -J. Giraudoux, Simon le Pathétique, Paris, Gallimard, la Pléiade -J. Giraudoux, Bella, Paris, Grasset, Paris, le livre de poche Etude sur Giraudoux -J. [...]
[...] Pour notre fonctionnaire, les échecs de la SDN sont dus non à l'institution elle-même, mais aux gouvernements membres qui ne savent pas s'élever au-dessus de leurs intérêts particuliers. Il est courant que deux chefs des peuples en conflits se rencontrent seuls dans quelque innocent village sur la terrasse au bord d'un lac, dans l'angle d'un jardin (Gdt, II, 13). La première citation de cette partie seconde partie, désigne la SDN, comme un organisme bureaucratique, profitant des budgets mis à sa disposition pour organiser des colloques, sommets et conférences, dont on connaît l'issue fatale : c'est à dire le non aboutissement et les désaccords. [...]
[...] Briand renchérit ce pacte rhénan est la reconnaissance volontaire du traité de Versailles. L'Allemagne renonce volontairement à l'Alsace-Lorraine. Songez encore que l'Allemagne et la France s'engagent solennellement et réciproquement à ne recourir à la guerre en aucun cas.[ ] et dites si un tel accord ne justifie pas les plus belles espérances de paix. Néanmoins ans après cette conférence prometteuse de paix et de prospérité pour l'Europe, une nouvelle conférence se déroulait à Stresa, ne connut pas le même succès. [...]
[...] Non, répond le fonctionnaire romancier, pour lui Allemagne et France ne doivent pas rentrer en conflit, mais doivent toujours rester en contact permanent, abandonner le service de l'Allemagne pour celui d'un autre peuple, c'est quand vous êtes laboureur renoncer à la terre où les plantes poussent en un seul jour pour celle où celle où elles ne fleurissent que tous les 100 ans (Siegfried, IV,3). Cette métaphore agricole n'est pas sans rappeler l'attachement profond de Giraudoux pour l'Allemagne où il poursuivit de nombreuses études universitaires. Par spéculation, au cas où un conflit serait déclaré entre l'Allemagne et la France et qu'il parvient à la victoire éclatante de l'un des deux camps, M. Giraudoux prédit que l'anéantissement d'une nation ne modifie en rien l'avantage de sa position morale internationale (La guerre de Troyes n'aura pas lieu, 5). [...]
[...] Mais, cette nouvelle œuvre militante et un moyen pour Giraudoux d'adresser un blâme aux soldats de toutes les guerres qu'elles soient. Les soldats qui défilent sous les arcs de triomphe sont ceux qui ont déserté la mort (GdT, I6). Depuis l'antiquité romaine, nous n'avions plus vu de parade militaire sous les arcs, avec la prise du pouvoir de Mussolini en Italie, on imagine et on se remémore bien les images de l'armée fasciste défilant sous l'arc de Constantin, à Rome, près du Colisée, ou encore les défilés nazis à Berlin sous la porte de Brandebourg près du Reichstag. [...]
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