Les relations entre l'Inde et la Chine depuis 1949

David L.

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Les relations entre l'Inde et la Chine depuis 1949

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Thèmes abordés

Inde, Chine, amitié, axe Chine-Pakistan-USA, axe Inde-URSS, relations sino-indiennes

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Si de récents accords, datés de 2005, semblent indiquer une coopération sereine, il ne faut pas oublier que les deux géants asiatiques que sont la Chine et l'Inde (respectivement 1,3 milliard et plus d'un milliard d'habitants en 2005) ont, malgré leur voisinage immédiat, longtemps été séparés par l'histoire, la géographie au sens frontalier du terme, de modestes relations économiques et surtout un grande réticence réciproque à s'accepter comme grande puissance. De 1949, date de la création de la république populaire de Chine, à nos jours, les rapports ont été très changeants entre ces nations oscillant entre amitié et hostilité farouche. De plus, ces deux anciennes colonies (ou semi-colonie dans le cas de la Chine) ont obtenu leur indépendance dans un contexte particulier ne favorisant pas l'autonomie et la liberté fraichement acquises.

Sommaire

I. Dès janvier 1950, moment où l'Inde reconnaît diplomatiquement la République populaire de Chine, s'ouvre la voie d'une amitié sans tache qui perdura jusqu'à la fin des années 50

II. La République populaire de Chine va répondre favorablement aux démonstrations d'amitié de l'Inde ce qui va se traduire par des actes concrets impliquant cette fois-ci les deux parties

III. Les relations semblent donc paisibles et amicales cependant dès la fin des années 50 on assiste à une remise en cause de cette amitié

IV. La fin de la décennie a ouvert une période d'hostilité marquée par des conflits frontaliers et l'intégration de la Chine et de l'Inde à deux ensembles d'alliance opposés

V. La Chine et l'Inde vont également reconsidérer leurs interactions, leurs alliances de telle manière qu'on va assister à l'opposition d'un axe Chine-Pakistan-USA et d'un axe Inde-URSS

VI. A partir de 1979, les relations sino-indiennes vont se pacifier même si des incidents et des désaccords continuent à les égrener jusqu'à nos jours

VII. Cependant il ne faut pas oublier les pierres d'achoppement qui nuisent encore à la relation et enclenchent périodiquement des tensions

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Extraits

[...] En 1963, les deux pays signent un accordfrontalier concernant une partie du Cachemire pakistanais que l'Inde revendique. Evidemment ce rapprochement avec l'ennemi «héréditaire» ne peut que déplaire à l'Inde surtout si ces deux adversaires s'accordent sur la question du Cachemire, âprementdisputé par le Pakistan et l'Inde. Cette amitié ouvre la voie à des relations sino-américaines plus conséquentes puisque le Pakistan est la tête de pont américaine dans la région, le lien entre le moyen orient et l'extrême orient. Or l'Inde est très méfiante vis-à-vis des Etats-Unis surtout que ceux-ci sont alliés du Pakistan et peuvent conditionner toute aide à des évolutions sur a question du Cachemire. [...]

[...] Les nouveaux dirigeants chinois sont eux aussi désireux d'apaiserles relations considérant que les tensions sont propices à l'ingérence soviétique dans la région. Il faut donc rétablir des relations normales avec l'Inde et ses voisins. De plus, l'ouverture économique amorcée par la Chine en 1979 est propice à un renouveau des relations entre les économies en pleine reformation que sont les deux géants asiatiques. La raison économique prime et l'Inde accepte dedévelopperla coopération sans la faire dépendre de la résolution de la question frontalière. [...]

[...] Quant au différend frontalier on l'étouffe, par exemple en 1954la Chine avait publié des cartes, qui selon New Delhi englobaient d'importants territoires indiens. Les chinois ont répondu qu'il s'agissait de vieilles cartes d'avant l'ère communiste et qu'elles seraient modifiées au plus vite. La ligne de frontière fixée lors des décolonisations, la ligne dite MacMahon, semble être acceptée par les deux états. Notons enfin que de nombreuses rencontres eurent lieu entre les dirigeants indiens et chinois ce qui est signe d'un dialogue constant. La politique de coexistence pacifique chinoise a finalement rejoint la main tendue indienne. [...]

[...] L'avance des troupes est rapide et l'Inde est humiliée. La Chine décide unilatéralement de déclarer le cessez-le-feu un mois plus tard en reprenant ses positions initiales. Pourquoi ne pas occuper et annexer les territoires réclamés? Finalement la Chine étaitprête à accepter la frontière léguée par la période coloniale (à l'exception de l'Aksai Chin encore occupé aujourd'hui) cependant elle désirait qu'elle soit reconnue par un traité sino-indien d'égal à égal. Cela tient à la fierté nationale chinoise et à lavolonté d'effacer l'humiliation des traités inégaux imposés par les puissances occidentales. [...]

[...] Les deux nations vont d'abord chercher à régler le problème par la négociation. La Chine en 1959 propose de retirer toute présence militaire dans une zone de vingt kilomètres de part et d'autres de la frontière ce que refusel'Inde y voyant unprétextepour entériner la présence chinoise dans le secteur occidental. On mit en place des groupes d'experts dès 1960 sans résultat. Les incidents frontaliers commencèrent à se multiplier. Tout bascule l'année 1962. Le traité de 1954sur le Tibet, signé pour huit ans, arrive à expiration et l'Inde refuse d'enrésignerun si le différend frontalier n'est pas réglé au préalable. [...]

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