L'Egypte et le Soudan partagent une frontière située au sud de l'Egypte et au nord du Soudan. Les relations entre ces deux pays datent de l'Ancienne Egypte, lorsque le Soudan était connu sous le nom de Nubie. Plus récemment, depuis l'indépendance du Soudan en 1965 et même avant, les relations de ce dernier avec son puissant voisin égyptien ont oscillé entre inimitié et affinité.
Sous la présidence de Ja'far Muhammad al-Numayri (1969-1985), les relations entre les deux pays ont été au plus haut, culminantes lors de la signature d'un accord de défense commune d'une durée de 25 ans en 1976, qui stipulait qu'une attaque armée visant l'un des deux pays serait considérée comme une attaque contre les deux. Cette alliance a été dénoncée à l'occasion du coup d'Etat de 1985 mené par Abd al-Rahman Muhammad Hasan Siwar al-Dahab. Cet événement a non seulement mis fin au régime Numayri mais aussi aux relations cordiales avec l'Egypte.
[...] Suite à ces efforts infructueux, les relations bilatérales ont subit un coup supplémentaire. Le 26 juin 1995, Le Caire a accusé Khartoum d'avoir conçu la tentative d'assassinat de Moubarak à Addis-Abeba. L'Egypte a formulé quatre demandes, mais l'incapacité du Soudan à remplir celles-ci a entravé le développement d'une relation moins hostile. L'Egypte demandait l'extradition de trois Egyptiens soupçonnés de tentatives d'assassinat de Moubarak et de 17 autres islamistes égyptiens réfugiés au Soudan ; la restitution des propriétés égyptiennes au Soudan qui ont été confisquées ou tout au moins une indemnisation ; la reprise de la navigation du Nil entre les deux pays, que le Soudan avait suspendu en 1995 ; et la reprise de l'excavation du Canal de Jonglei au sud du Soudan. [...]
[...] Warburg, Gabriel., The Nile in Egyptian - Sudanese relations, Orient (Leverkusen) vol n.4, pp. 565- 572. Zaki, Mokhlis., The Egyptian-Sudanese integration scheme : an appraisal, Middle Eastern Studies, avril 1993, vol n.2, pp. 275- 291. [...]
[...] En 1992, la situation a de nouveau dégénéré avec des attaques aériennes égyptiennes dans cette région. Cependant, ce conflit a agi comme révélateur d'une crise plus profonde née du fait que chacun des deux régimes percevait l'autre comme une menace envers ses propres intérêts vitaux et même sa survie. Le Soudan affirmait que l'Egypte continuait à augmenter sa présence civile et militaire dans le Hala'ib, y déplaçant des citoyens égyptiens et fournissant des extraits de naissance et des cartes d'identités aux tribus semi-nomades dans la région. [...]
[...] Le gouvernement égyptien redoutait l'infiltration d'Islamistes en Egypte, éventuellement en coopération avec leurs homologues soudanais, pour perpétrer des attentats terroristes. Afin de se rapprocher de son voisin du nord, le Soudan a tenté de jouer la carte du danger commun, la menace sioniste Les Soudanais ont alors présenté la présence israélienne en Ethiopie comme une menace sur le cours du Nil, les Israéliens étant impliqués dans la construction de barrages sur le Nil Bleu en Éthiopie. L'invasion irakienne du Koweït le 2 août 1990 a mené à un véritable conflit d'intérêts. [...]
[...] Les tensions bilatérales ont continué à monter. Fin printemps 1993, Khartoum a accusé Le Caire d'avoir joué un rôle central dans un complot visant renverser le régime de Bachir, une accusation que l'Egypte a niée. Cette dernière a été accusée de mettre en œuvre un scénario tracé par la CIA américaine et d'être un outil de mise en œuvre les projets de cercles sionistes visant la destruction de la nation islamique. L'objectif de l'Egypte n'était pas le Hala'ib mais l'éradication de la tendance islamique au Soudan. [...]
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