Alliés éternels, amis ombrageux, l'ouvrage de Charles Cogan sur les relations entre la France et les États-Unis, paru en 1999, illustre la dialectique, entre coopération et conflit, qui domine les relations franco-américaines depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
L'annonce du chef d'État français, le 27 janvier 2012, d'un retrait anticipé des troupes françaises d'Afghanistan, avancé d'un an, à la fin de l'année 2013, illustre également cette tension entre coopération et conflit. Le calendrier, établi en novembre 2010, à Lisbonne, par les chefs d'État et de gouvernement de l'OTAN, prévoyait un processus de transition permettant de transférer pleinement la responsabilité du pays à l'armée afghane, « à l'horizon 2014 ».
L'étude des relations franco-américaines comprend à la fois un aspect bilatéral et une dimension transatlantique, dans la mesure où ces relations affectent celles entre les États-Unis et l'Europe, particulièrement dans le cadre de l'Union européenne. La dynamique de l'unification politique et militaire de l'Europe affecte, en retour, les relations franco-américaines.
[...] L'IFOR implementation force conduite par l'OTAN, déploie ainsi hommes sur le terrain. Après la signature des accords de Dayton, en 1995, l'IFOR est remplacée par une autre force otanienne, la SFOR stabilization force En 1999, l'OTAN intervient avec la KFOR afin de mettre un terme à la guerre du Kosovo. Néanmoins, une coopération a ensuite pris place entre l'OTAN et l'Union européenne. En 2004, une force européenne (EUFOR Althea) a succédé aux forces otaniennes, en Bosnie. Ces éléments montrent qu'une coopération entre la France et les Etats-Unis, sur le plan sécuritaire, est largement favorisée par un cadre multilatéral, sur la scène international. [...]
[...] La France, appartenant au bloc des démocraties libérales, pendant cette période, voit ainsi ses marges de manœuvre, en matière de politique étrangère, fortement réduites. En parallèle, les Etats-Unis deviennent une superpuissance politique. Toutefois, l'obtention, après 1945, d'un siège au Conseil de sécurité des Nations Unies, et l'intervention du général de Gaulle, mettant en exergue la Grandeur préservée de la France a permis au pays de retrouver sa place dans le concert des nations. A la source des tensions récurrentes des relations franco-américaines, se trouvent des conceptions politiques antinomiques, bien que toutes deux héritées des révolutions française et américaine du 18ème siècle. [...]
[...] La dynamique de l'unification politique et militaire de l'Europe affecte, en retour, les relations franco-américaines. Deux facteurs principaux expliquent l'évolution des relations franco- américaines : d'une part, il s'agit du gaullisme en tant que doctrine politique (indépendance de la France) qui a continué à exercer une influence bien des années après la disparition du général de Gaulle ; d'autre part, la dissymétrie de la puissance entre la France et les Etats- Unis, en faveur de ces derniers (Hubert Védrine évoque un phénomène d' hyperpuissance et la structure des systèmes internationaux depuis 1945 (celui de Yalta, jusqu'en 1989, équilibre bipolaire entre les blocs est et ouest ; puis, à partir de 1989, la fin de la guerre froide et l'émergence d'un système multipolaire). [...]
[...] Les plus grandes crises dans les relations franco-américaines étant survenues, lorsque les intérêts nationaux de la France étaient en jeu, ou lorsque la France a refusé de s'aligner sur la position américaine. Toutefois, l'élection de Barack Obama, en tant que président des Etats- Unis, et sa volonté de retourner à une politique étrangère ouverte au dialogue et en adéquation avec le multilatéralisme, a mis un terme au moment néoconservateur prônant l'unilatéralisme. Le retour à une politique de dialogue semble ainsi favorable à l'apaisement des tensions dans les relations franco-américaines. [...]
[...] Le maintien de la coopération, lors des grandes crises internationales Lors de la crise des missiles de Cuba, qui s'est déroulée entre la 16 et le 28 octobre 1962, la France a apporté son soutien aux Etats-Unis. Des missiles nucléaires soviétiques avaient été déposés sur l'île de Cuba et orientés vers les Etats-Unis, menaçant alors leur existence même. Les désaccords entre la France et les Etats-Unis avaient ainsi été mis de côté, durant ce qui a été la plus grave crise nucléaire, pendant la guerre froide. [...]
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