Robert Schuman déclare le 9 mai 1950 « le rassemblement des nations européennes exige que l'opposition séculaire de la France et de l'Allemagne soient éliminée : l'action entreprise doit toucher au premier chef la France et l'Allemagne ». Ces deux pays ont une histoire commune et sont passés de relations de haine avec trois conflits majeurs au 19e siècle et 20e siècle (la défaite française de 1870 ; les deux guerres mondiales) à l'amitié qui les lie aujourd'hui. Les relations franco-allemandes sont souvent au cœur des discussions lorsqu'on aborde l'histoire du 20e siècle et la géopolitique européenne. Couple, tandem, duo, la coopération franco-allemande inspire des métaphores sans égales dans le registre des relations internationales. Après avoir été l'une pour l'autre l'ennemie héréditaire, l'Allemagne et la France ont déployé des structures bilatérales diverses impliquant à la fois les gouvernements, les entreprises et les sociétés civiles des deux pays, et ce depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Sur le plan politique et idéologique, depuis 1945, l'Allemagne (la RFA tout d'abord) et la France ont adopté le même modèle de démocratie libérale avec la liberté individuelle, une économie de marché tempérée par le rôle social de l'État. Mais il existe des différences entre ces deux pays. L'Allemagne est un État fédéral avec une forte autonomie des Länder alors qu'en France, l'État central joue encore un rôle essentiel malgré les lois de décentralisation de 1982. Le régime parlementaire s'accompagne en France d'une dualité de l'exécutif entre le Président de la République et le premier ministre tandis que le pouvoir en Allemagne est clairement détenu par le Chancelier.
[...] Les jumelages franco-allemands associent deux communes, départements ou régions qui nouent des relations amicales officielles par le biais d'une charte. Entre 1949 et 1990, il existe deux Allemagnes tout comme il existe des jumelages franco-ouest et franco- Est-Allemands. De Gaulle et Adenauer, en signant le traité de l'Élysée, ont le mérite d'institutionnaliser les relations donnant une nouvelle impulsion aux jumelages, ce qui contribue à mobiliser localement les populations est ainsi le 1000e jumelage est fêté en 1981. Ces jumelages sont également aidés par la création de l'Office Franco-Allemand pour la Jeunesse (l'OFAJ) fondé en juillet 1963 qui dispose de fonds spécifiques pour soutenir leur développement. [...]
[...] À partir de 1974, le président français Valéry Giscard d'Estaing et le chancelier allemand Helmut Schmidt donnent aux relations franco-allemandes une nouvelle impulsion. Les deux hommes entretiennent, tout comme De Gaulle et Adenauer, des liens d'amitié. Giscard d'Estaing et Schmidt se retrouvent, à partir de 1977, dans une commune méfiance à l'égard du président Jimmy Carter, dont ils n'appréciaient ni la politique économique, ni l'idéologie politique qui leur paraissait porteuse de tensions dangereuses pour la stabilité Est/Ouest. Cette méfiance à l'égard du président américain a donc conduit à un rapprochement entre Giscard d'Estaing et Schmidt. [...]
[...] En ce sens, la langue constitue un aspect essentiel pour développer et entretenir les relations franco-allemandes, car le meilleur moyen de résoudre les problèmes est de pouvoir parler pour se comprendre. Ainsi, l'Université franco-allemande (UFA) créée en septembre 1997 à l'occasion du sommet de Weimar est constituée par un réseau d'établissements d'enseignement supérieur français et allemands qui propose des cursus bi-nationaux. L'édition d'un manuel d'histoire franco-allemand à l'usage des classes de terminal en France et en Allemagne répond au souhait exprimé en janvier 2003 à Berlin par le Parlement franco-allemand de jeunes : l'objectif est de construire un regard binational sur l'histoire commune des deux pays même s'il est très peu répandu dans les lycées. [...]
[...] Peut-être est-ce désormais dans un cadre multilatéral, et non pas bilatéral qu'elle pourrait mieux renaître ? De plus, on peut se demander si le partenariat franco-allemand constitue un succès exemplaire ? [...]
[...] De 1945 à 1963 : les prémices d'un partenariat franco-allemand Les fondements politiques et militaires d'une coopération durable : le traité de l'Elysée Dès 1948, dans le contexte de la guerre froide, le ministre des Affaires étrangères français, Robert Schuman, s'efforce de garantir la sécurité de la France en établissant avec l'Allemagne un rapport de partenariat, et non plus en cherchant à l'affaiblir. Ainsi, tout au long des années 50, la France et l'Allemagne entretiendront des rapports diplomatiques de plus en plus étroits. Ce rapprochement va se concrétiser avec le président français Charles de Gaulle et le chancelier allemand Konrad Adenauer. À partir de 1958, ils vont nouer ensemble d'étroites relations politiques. Cette alliance avait des intérêts stratégiques, notamment pour la France du Général de Gaulle qui voulait avant tout constituer un contrepoids européen à l'hégémonie américaine. [...]
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