L'expression France-Afrique fut utilisée pour la première fois en 1955 par Félix Houphouët-Boigny, ancien président de la Côte d'Ivoire pour décrire les relations entre la l'ancienne puissance coloniales et ses anciennes colonies, essentiellement. François-Xavier Verschave, journaliste économique et spécialiste de ces relations, a ensuite fait évoluer ce terme en "Françafrique".
Il la définit comme "une nébuleuse d'acteurs économiques, politiques et militaires, en France et en Afrique, organisée en réseaux et lobbies, et polarisé sur l'accaparement de deux rentes : les matières premières et l'Aide publique au développement. La logique de cette ponction est d'interdire l'initiative hors du cercle des initiés. Le système autodégradant se recycle dans la criminalisation. Il est naturellement hostile à la démocratie."
Ce terme est donc marqué par une forte connotation négative, d'autant plus qu'il s'est fait connaître du grand public lors de l'affaire Elf, dans laquelle plusieurs personnalités du monde politique et financier ont été condamnées, ou encore lors de l'Angolagate, à propos du trafic d'armes entre la France et l'Angola.
[...] Une ingérence politico-militaire Environ militaires français sont présents en Afrique. L'armée française dispose de bases permanentes au Tchad, en Côte d'Ivoire, au Sénégal, à Djibouti et au Gabon mais est également liée par des accords de défense, ainsi que par des accords d'assistance militaire technique. Cette forte présence, souvent contestée notamment par l'opinion publique, qu'elle soit française ou africaine, s'explique, officiellement du moins, par une volonté d'assurer une certaine stabilité. Cependant, comme le souligne François-Xavier Verschave, la stabilité n'est pas un cadeau fait à l'Afrique, c'est l'intérêt de la France. [...]
[...] L'existence de cette zone permet également aux grandes banques telles que BNP Paribas, Société Générale, Crédit lyonnais d'y exercer leurs activités et représenter ainsi 70% du chiffre d'affaires des banques au sein de la zone franc[5]. La spécificité des relations entre la France et l'Afrique est également visible à travers les investissements directs étrangers (IDE). Ainsi alors que les IDE français représentent de la totalité des IDE en Afrique, ils représentent à eux seuls 20% des IDE dans la zone franc CFA. La dépendance se situe aussi sur le plan pétrolier puisque 20% de l'approvisionnement français provient du continent africain. [...]
[...] Vers la fin de la Françafrique? A. Des relations de plus en plus critiquées Les relations économiques entre la France et l'Afrique reflètent inévitablement un très grand manque de transparence. Il est reproché aux pays développés d'avoir mis en place dès les années 60, après l'accès à l'indépendance de la plus part des pays Africains, un système pour continuer à opprimer ces nouveaux États. Il s'agirait selon François-Xavier Verschave, d'un ensemble de réseaux qui aurait pour but de continuer la colonisation sous d'autres modes. [...]
[...] Le système autodégradant se recycle dans la criminalisation. Il est naturellement hostile à la démocratie. Ce terme est donc marqué par une forte connotation négative, d'autant plus qu'il s'est fait connaître du grand public lors de l'affaire Elf, dans laquelle plusieurs personnalités du monde politique et financier ont été condamnées, ou encore lors de l'Angolagate, à propos du trafic d'armes entre la France et l'Angola. En 2006, Nicolas Sarkozy déclarait : la France, économiquement, n'a pas besoin de l'Afrique avant d'annoncer sa volonté de mettre fin à la Françafrique. [...]
[...] C'est ainsi qu'Areva intensifie ses explorations et extractions de minerai radioactif au Niger notamment. Mais le drame de la Françafrique c'est que des pays comme le Niger, le Congo-Brazzaville, ou encore le Gabon ayant un fort potentiel de richesses voient le niveau de vie de leur population classé parmi les plus faibles selon l'indice de développement humain (IDH). La politique d'aide au développement a été profondément modifiée du fait de la montée en puissance des engagements multilatéraux, notamment européens. Ainsi, le Fonds européen de développement (FED) occupe une place prépondérante dans l'aide française, dont il représente aujourd'hui près de du total. [...]
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