Il suffit de regarder une carte du monde pour comprendre l'enjeu géopolitique de la Birmanie et donc l'intérêt principal de la République Populaire de Chine pour ce pays. En effet, la Birmanie est au croisement de l'Inde, de l'Asie du Sud-est et de la Chine ; une localisation économiquement et stratégiquement importante. Sur le plan économique, la Birmanie permet à la Chine un débouché commercial vers l'océan Indien. Sur le plan stratégique, la Birmanie permet à la Chine une présence stratégique dans l'océan Indien et d'être ainsi présente sur deux océans : Pacifique et Indien. Ainsi les liens entre la Chine et la Birmanie permettent surtout à la Chine de contrer l'influence Indienne en Asie du Sud.
La Birmanie est donc partie intégrante du grand concept stratégique de la Chine pour atteindre son objectif de devenir une grande puissance au 21ème siècle. Mais cette stratégie géopolitique ne prend pas en compte les objectifs de la Birmanie. En effet il est peu probable que Rangoon devienne un satellite chinois. Il règne en Birmanie un fort sentiment de nationalisme, une capacité de plus en plus importante pour négocier avec d'autres grandes puissances (Russie, Inde, Thaïlande) et une véritable identité culturelle, qui lui permettront de conserver son positionnement géostratégique.
[...] Le second enjeu de la Chine est l'accès à l'Océan Indien et de pouvoir y contrôler le trafic maritime. La Chine a crée plusieurs ports en Birmanie et une station d'écoute électronique a été construite sur l'île birmane de Great Coco. De là, c'est tout le trafic maritime du détroit de Singapour, les activités maritimes indiennes, y compris leur zone d'essai de missiles de Chandipore, qui peuvent être efficacement surveillés. De plus, une liaison routière et ferroviaire, doublée d'un pipeline de 1200 km, reliera le littoral birman à la province chinoise du Yunnan, donnant accès aux Chinois au Golfe du Bengale. [...]
[...] Mais cette stratégie géopolitique ne prend pas en compte les objectifs de la Birmanie. En effet il est peu probable que Rangoon devienne un satellite chinois. Il règne en Birmanie un fort sentiment de nationalisme, une capacité de plus en plus importante pour négocier avec d'autres grandes puissances (Russie, Inde, Thaïlande) et une véritable identité culturelle, qui lui permettront de conserver son positionnement géostratégique WEILL Aurélie Les relations économiques et politiques entre Chine et Birmanie I. LES ENJEUX GEOPOLITIQUES DE LA RELATION CHINE -BIRMANIE A. [...]
[...] Cela montre bien que la Junte militaire est contre le transfert de son pouvoir politique, mais à long terme, partager le pouvoir avec des élus du peuple est inévitable WEILL Aurélie Les relations économiques et politiques entre Chine et Birmanie B. PERSPECTIVES Quelles seront les futures perspectives des relations Chine-Birmanie pour le XXIème siècle ? Il y a trois types de scenarii possibles, l'alarmiste, le pessimiste et l'optimiste prudent. Les alarmistes argumentent en disant que la Birmanie joue avec le feu en renforçant ses liens militaires, stratégiques et économiques avec la Chine. [...]
[...] Nous allons voir à présent quels sont les intérêts de la Birmanie dans cette relation privilégiée WEILL Aurélie Les relations économiques et politiques entre Chine et Birmanie C. LES ENJEUX POUR LA BIRMANIE Depuis le coup d'état de 1988, Rangoon a signé une coopération militaire avec la Chine. La première délégation militaire eut lieu à Pékin pour négocier l'achat d'armes provenant de Chine, un accord de plus d'1,4 milliards de dollars. En plus des armes diverses (avions de combat, tanks, flotte navale) la Chine accepta aussi de former le personnel aérien et militaire. [...]
[...] La relation privilégiée entre la Chine et la Birmanie pose problème à Rangoon. Comment peut elle garder son indépendance, sa neutralité stratégique et en même temps maintenir de bonnes relations avec ses voisins, notamment la Chine ? Pour minimiser la dépendance économique de la Birmanie, Rangoon a besoin de diversifier ses contacts économiques avec les pays industrialisés, notamment les Etats-Unis, l'Union Européenne, le Japon, les états membres de l'ASEAN et l'Inde pour attirer plus d'IDE et acquérir de nouvelles technologies et connaissances pour que sa main d'œuvre surpasse son retard. [...]
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