Le 15 mai 1989, l'arrivée de Mikhail Gorbatchev à Pékin inaugurait d'une manière spectaculaire la normalisation des relations entre l'Union soviétique et la République populaire de Chine. Le communiqué commun publié, le 19 mai 1989, à l'issue de cette visite mettait ainsi fin à plus de vingt ans de conflits et à dix ans de tentatives de rapprochement.
Au mois de février de la même année, les dirigeants chinois recevaient la visite du nouveau président des États-Unis, George Bush, après avoir accueilli avec bienveillance l'élection de cet « ami de la Chine », au mois de novembre 1988.
Ainsi, après dix ans de réformes économiques et d'ouverture sur l'extérieur, la Chine pouvait s'affirmer aux yeux du monde comme une grande puissance responsable. La réévaluation à la baisse des menaces constituées par l'Union soviétique et par les États-Unis, le rapprochement avec Moscou et la poursuite de bonnes relations avec Washington permettaient à Pékin de consacrer l'essentiel de ses efforts au développement économique du pays.
La visite de Mikhail Gorbatchev à Pékin, perturbée par les manifestations étudiantes consécutives à la mort de Hu Yaobang, l'ancien secrétaire général du Parti communiste chinois évincé en janvier 1987, n'eut cependant pas les résultats escomptés.
[...] SEGAL, The Great Power Triangle, Macmillan Press, Londres ; Le Dialogue MoscouPékin depuis Mao, Bosquet, Paris / J. STARR, The Future of US-China Relations, University Press, Albany, New York / R. SUT-TER, The China Quandary : Domestic Determinants of US-China Policy, 1972-1982, coll. Interview Press, Boulder Périodiques H. CARRÉRE D'ENCAUSSE, U.R.S.S.-Chine : optimisme, pragmatisme et petits pas in Politique internationale, 43, p printemps 1989 / B. CHAVANCE, Les Dynamiques contrastées des réformes économiques en Chine et en U.R.S.S. in Le Courrier des pays de l'Est, no 340, p mai 1989 / J. [...]
[...] Au mois d'avril 1987, au cours de la deuxième session des négociations frontalières sino-soviétiques, on parvenait à un accord prévoyant le passage de la frontière au centre du chenal principal de navigation du Heilongjiang (le fleuve Amour). Ainsi les Soviétiques reconnaissaient-ils finalement la souveraineté chinoise sur l'île de Zhenbao (Damansky), objet d'incidents violents en 1969. Un accord de principe était également signé prévoyant le développement en commun des bassins de l'Amour et de l'Oussouri. Promis en 1988 à Genève, le retrait des troupes soviétiques d'Afghanistan était achevé le 15 février 1989. [...]
[...] Les déclarations du dalaï-lama devant le Congrès en 1987, puis la condamnation par les députés américains de la proclamation de la loi martiale à Lhassa, au mois de mars 1989, ont à leur tour provoqué des réactions très hostiles de la part de Pékin. Enfin, en dépit de leur prudente modération, les sanctions amorcées par le président Bush à la suite du massacre de la place Tian Anmen ont été présentées par les dirigeants chinois comme une volonté délibérée, de la part de Washington, de remettre en cause dix ans de progrès dans les relations sino-américaines. [...]
[...] est le septième partenaire commercial de la Chine. Mais, avec un volume d'échanges passé de 362 millions de dollars en 1982 à plus de 3 milliards de dollars en 1988, l'Union soviétique reste néanmoins loin derrière Hong Kong, le Japon, la Communauté européenne et les États-Unis. De plus, le commerce sinosoviétique ne constitue que 3 p du total des échanges de la Chine et 2 p de ceux de l'U.R.S.S. Si Moscou a favorablement accueilli l'intérêt porté par la République populaire à la technologie de l'U.R.S.S. [...]
[...] Le paragraphe 18 du communiqué commun réaffirmait l'importance de la poursuite des contacts et du dialogue entre les dirigeants des deux pays. Deng Xiaoping, Yang Shangkun, Li Peng et Zhao Ziyang ont tous été officiellement invités à Moscou. Mais, compte tenu de leur grand âge, l'avenir politique des deux premiers semble bien incertain et le dernier a été démis de ses fonctions 1"e jour même où le communiqué commun était rendu public et deux semaines avant le massacre du 4 juin. La partie soviétique se demande vers la fin des années 80 ce que ce sommet lui a concrètement apporté. [...]
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