Le continent africain a, depuis longtemps déjà, cristallisé les ambitions rivales des puissances de ce monde. Déjà du temps amer de la traite négrière, les diverses puissances maritimes se disputaient les parts de ce qui constituait la source de main d'oeuvre de leurs plantations du Nouveau Monde. Puis, ce furent les territoires africains et leurs ressources que les puissances européennes se partagèrent pendant la période coloniale. Ensuite, durant la guerre froide, l'Afrique fut le théâtre des rivalités entre Américains et Soviétiques, qui cherchaient les uns et les autres à étendre leur zone d'influence idéologique parmi les nouveaux états indépendants ou même parmi ceux qui étaient en passe de le devenir. Maintenant, même si les forces en présence sont moins clairement définies, on assiste encore à un mélange compliqué d'influences : américaine, post-coloniales et même « post-Tiers-Mondistes ». En effet, c'est au nom d'une soi-disant communauté de destins historiques, au nom de l'appartenance au même monde des ex-colonisés, pauvres et oppressés, que la Chine se présente comme un partenaire privilégié du continent. Ainsi, non contente de représenter une menace économique croissante pour les puissances américaine, européenne et japonaise, la Chine se met aussi à empiéter sur leurs plates-bandes africaines.
Si l'Afrique est un miroir des rapports de force entre les « grands » de ce monde, la transformation actuelle des jeux de pouvoir que la Chine y introduit serait-elle le signe d'un rééquilibrage des polarités mondiales ?
[...] 3-Le commerce : la Chine bienfaitrice ou menaçante? La Chine est devenue le 3e partenaire commercial de l'Afrique derrière les Etats-Unis, la France et devant le Royaume-Uni. Selon les statistiques officielles, le total des échanges commerciaux sino-africains atteignait en 2003 la valeur de 18,4 milliards de dollars contre 12,39 milliards en 2002. On a assisté à une croissance des flux commerciaux de 700% au cours des années 90. En ce qui concerne les seules importations, elles ont augmenté de 1550% entre 1990 et 2000 où elles atteignent la valeur de 5,4 milliards de dollars. [...]
[...] D'autre part, la titanesque demande chinoise en matières premières offre de nouveaux débouchés pour la production africaine. L'appréciation du cours de certaines matières comme le cuivre et le nickel, et la forte progression de la consommation chinoise (sa consommation d'acier a crû de 20% entre 1992 et 2002 contre une moyenne mondiale de ont joué un rôle certain dans la belle croissance affichée par des pays comme l'Afrique du Sud, le Nigeria ou l'Algérie -Les inquiétudes face au géant chinois Selon M. [...]
[...] Finalement la PetroChina entra à la bourse de New York, mais pour un capital de seulement 3,1 milliards de dollars. La Chine devrait être contrainte d'importer 60% de son énergie d'ici 2020 En effet, les deux puissances que constitueront la Chine et les Etats-Unis auraient alors comme objectifs communs de diversifier leurs approvisionnements et diminuer leur dépendance énergétique du Moyen Orient. Ainsi, puisque la croissance économique ne se fait que grâce à un large et sûr accès à l'énergie, les rivalités sino-américaines pourraient bien se transformer en un véritable conflit. [...]
[...] 1-De l'idéalisme engagé à l'opportunisme économique : histoire des relations sino-africaines Les échanges entre le continent africain et la Chine sont bien plus anciens qu'on ne le croit souvent. La Chine avait des liens avec l'Egypte Antique dès le 10ème siècle avant Jésus-Christ, et le commerce d'esclaves y fut pratiqué entre le 4ème et le 14ème siècle. A partir du 10ème siècle puis durant la dynastie Ming (1368-1644), des expéditions maritimes conduisirent à l'installation d'une petite communauté chinoise sur la côte orientale de l'Afrique et au développement du commerce. [...]
[...] Depuis 1963, environ médecins chinois ont travaillé dans 47 pays africains. Ils ont participé à la lutte contre le fléau du sida en traitant un nombre considérable de séropositifs (estimé à 180 millions de patients). Fin 2003, on recensait 940 médecins chinois à l'œuvre sur le continent. La Chine a également envoyé 10000 ingénieurs agronomes et techniciens pour soutenir le développement des pays africains. Sur le plan de la formation, environ 6000 étudiants chinois ont été formés dans des universités chinoises. [...]
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