L'histoire des relations américano-japonaises de 1937 à 1941 est l'histoire de l'éclosion d'un conflit entre les deux puissances.
C'est l'attitude agressive japonaise, inaugurée en 1931 avec la conquête de la Mandchourie qui donne naissance à une période de crispation. Les enjeux de cet affrontement diplomatique qui deviendra militaire par la suite sont doubles. Tout d'abord, il s'agit de veiller au respect des traités internationaux dont les Etats-Unis se font les défenseurs, puis assurer le contrôle de l'Extrême Orient et du Pacifique. Tous deux riverains du Pacifique, ils portent un intérêt stratégique à l'océan.
Les deux pays qui se confrontent, possèdent des similitudes et des différences. Tous deux, Japon et Etats-Unis sont victimes des retombées de la grande dépression de 1929. De ce point de vue, le contrôle des ressources économiques matérielles ou commerciales apparaît primordial pour chacun d'entre eux. Dans ces deux pays, le redressement de la situation économique est assuré avec un certain dirigisme par les instruments gouvernementaux. L'ouverture (Japon) ou la fermeture (Etats-Unis) au monde devient dans ce cas un élément de stabilité. Le degré d'ouverture (ou de fermeture) ne peut-être maîtrisé que par un pouvoir étatique fort.
Ainsi l'asphyxie de l'économie japonaise sert d'argument aux partisans d'une politique d'expansion territoriale.
Du point de vue américain, l'expansion est économique et commerciale. Elle s'établit dans le cadre du libéralisme, mode de fonctionnement régulateur de l'économie selon Roosevelt et son entourage.
La différence entre les deux pays tient également à des fonctionnements politiques très différents. Depuis les années trente, les militaires japonais exercent une influence croissante sur les équipes qui ont en charge de conduire la politique étrangère nippone. La tendance modérée des généraux et amiraux qui exercent des pressions sur le pouvoir se radicalise. Ainsi en février 1936 a lieu une tentative de putsch par des officiers extrémistes.
Quant aux Etats-Unis, pays vainqueur de la première guerre mondiale (tout comme le Japon), ils continuent de fonctionner démocratiquement. Même si des divergences ont cours au sein de l'administration Roosevelt sur la diplomatie à mettre en œuvre, le pays conserve une attitude isolationniste.
Dans quelle mesure l'impérialisme japonais heurte-t-il les Etats-Unis au point de les faire sortir de leur traditionnel isolationnisme ?
[...] Deux grandes interprétations s'opposent. Pour les révisionnistes, profondément hostiles à Roosevelt, le Président est le principal responsable. C'est sa politique de sanction qui amène le Japon a adopté une attitude belliqueuse guidée par des impératifs économiques. Le Président aurait dû avoir conscience du risque d'escalade que sa diplomatie entraînerait. Ces historiens (Tansill) voient dans la politique étrangère de Roosevelt un exemple de machiavélisme : le Président trompe le peuple américain en affirmant qu'il œuvre pour la paix alors qu'il prépare la guerre. [...]
[...] Le 16 mai 1940, Roosevelt demande dans un message au Congrès, la construction de avions par an. En juin 1940 est votée la National Defense Act (loi sur le renforcement de la défense nationale) : politique d'embargo : le Président est autorisé à interdire ou restreindre l'envoi de produit nécessaire à la défense nationale. Enfin, en septembre 1940, le Congrès vote une loi sur le service sélectif qui permet de lever hommes pour l'année (Cette mesure est prise à la fois en raison de la situation européenne et asiatique). [...]
[...] Les Japonais, ayant conscience de leur supériorité militaire et politique sur les autres peuples asiatiques, veulent établir un ordre régional, à l'imitation de l'Allemagne nazie en Europe. Cependant, des divergences existent au sein des dirigeants nippons. Deux groupes sont distinguables. Le premier se veut respectueux de l'ordre international défini au lendemain de la première guerre mondiale. Mais ceux-ci s'expriment peu en raison de la propagande ultranationaliste et du fanatisme des militaires. Ce milieu est conscient de la puissance des Etats-Unis et se sent désemparé devant la dérive qui risque de mener à un affrontement inévitable entre les deux pays. [...]
[...] Les propositions précédentes dites A sont rejetées le 10 novembre par les Etats-Unis. Devant ce refus, les Japonais se déclarent prêt à évacuer l'Indochine si un accord est trouvé avec les Etats-Unis. Cette proposition dite B doit éviter le conflit, constate le statut quo et remet le règlement du conflit à la fin du conflit européen. Cette proposition est également rejetée par les Etats- Unis, le 26 novembre. Preuve de la détermination japonaise à entrée en guerre, pendant ces ultimes négociations, ils mettent à exécution leurs plans, le 26 novembre, la flotte japonaise quitte les îles Kouriles et se dirige vers les îles Hawaï. [...]
[...] - l'agression japonaise L'attitude agressive japonaise qui se manifeste dès 1931 avec l'invasion de la Mandchourie à deux origines. La première est la retombée de la grande dépression sur l'économie de l'archipel et la seconde est la radicalisation politique d'un régime qui prête de plus en plus l'oreille aux revendications des milieux militaires. Les difficultés économiques japonaises deviennent le leitmotiv des hauts officiers de l'armée japonaise pour entreprendre une politique impérialiste. La conquête de nouveaux territoires permettra au Japon de s'approvisionner en matières premières et en ressources alimentaires et permettra de relancer la machine économique par les commandes d'armement. [...]
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