Le président américain Barack Obama rencontrera le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu le 5 mars prochain, après la visite du conseiller à la sécurité nationale d'Obama en Israël, durant laquelle ont été abordés « tous les dossiers en matière de sécurité d'intérêts communs », et notamment l'éventualité d'un raid israélien sur les sites nucléaires iraniens. Cet événement illustre la relation particulière qu'entretiennent les États-Unis et Israël, tant sur le plan diplomatique que stratégique, une relation qui nait en 1948 avec la reconnaissance quasi immédiate de l'État d'Israël par le Président Truman, et qui avait été qualifiée de « spéciale » pour la première fois par John F. Kennedy lors d'une rencontre avec le ministre des Affaires étrangères israélien, en 1962. Cette « relation spéciale » caractérisée par une aide extrêmement importante et protéiforme apportée par les Américains au gouvernement israélien, ainsi que par le rôle de médiateur dans lequel se sont imposés les États-Unis dans la résolution du conflit israélo-palestinien.
[...] La Première intifada de 1987 émeut l'opinion publique (harcèlement par le Likoud des Palestiniens de l'intérieur, Cisjordanie et Gaza), et les EU, disposant ainsi de nouveaux moyens de pression, demandent à Israël de rétablir la paix rapidement. Sous Clinton, les Etats-Unis encouragent le dialogue entre Israël et la Palestine processus d'Oslo et accords de Washington en 1993. Mais échec du processus : assassinat de Rabin, élection Netanyahou 1996 qui décide la reprise de la colonisation en Cisjordanie, intransigeance Hamas. Nouvel échec de la diplomatie américaine à Camp David en 2000. [...]
[...] L'influence du lobby est sans doute l'une des principales raisons dans l'infléchissement de la politique de paix annoncée par Obama lors du discours du Caire en 2009 (risque de ne pas être réélu. Pourtant, la majorité de l'opinion américaine, et juive américaine en particulier n'est pas favorable à la ligne stratégique défendue par l'AIPAC, mais plutôt à une solution pacifique de résolution du conflit entre les deux Etats, sur les bases des accords de Camp David qui ont échoué en 2000. [...]
[...] Les années 1980 et la présidence de Reagan en particulier institutionnalisent la place d'Israël dans la diplomatie américaine : 1981, signature d'un mémorandum d'entente qui officialise le partenariat stratégique américano-israélien. Lors de l'invasion du Liban par Israël en 1982 dénoncée par la communauté internationale, le Congrès refuse de recourir à toute sanction économique. La National Security Decision d'octobre 1983 instaure une coopération en matière de recherche et développement et favorise ainsi le soutien logistique des EU à Israël. En février 1987 : Israël est qualifié d'allié principal des Etats-Unis, non membre de l'OTAN. En 1988, nouveau mémorandum qui instaure assistance économique pour assurer à Israël son autosuffisance. [...]
[...] Mémorandum stratégique de 1981 : coopération très étroite en matière de recherche et développement, vente d'armes, renseignements. Les Etats-Unis absorbent 33% des exportations israéliennes accord de libre-échange sous Reagan en 1985 réduit voire annule les droits de douane Aide diplomatique : Années 1970 : les US renoncent à faire signer le traité de non- prolifération nucléaire à Israël En 1979 : mémorandum qui renforce l'alliance et la sécurité avec Israël ; les EU s'engagent à garantir militairement la sécurité d'Israël. [...]
[...] Conclusion : L'alliance stratégique et diplomatique qui lie les Etats-Unis et Israël semble vitale pour les intérêts israéliens alors que la menace nucléaire de l'Iran est de plus en plus forte, et que le Printemps arabe a déstabilisé les relations des Etats arabes voisins avec Israël, notamment l'Egypte. L'aide protéiforme apportée par la diplomatie américaine est cruciale, et pourtant cette alliance semble être préjudiciable aux intérêts américains. Dans quelle mesure la montée de l'islamisme dans les pays en transition démographique aura-t-elle une influence sur les logiques géostratégiques unissant les deux Etats ? [...]
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