Depuis 1990, date marquant la fin du duopole américain-soviétique, le monde vit un cessez-le feu idéologique. Si pour beaucoup d'auteurs, le monde est toujours à la recherche des paradigmes devant structurer le nouvel ordre international, on s'accorde du moins pour penser dans les pays industrialisés comme dans les pays pauvres, qu'une intégration plus poussée des économies à travers un renforcement des interconnexions et une unification des marchés serait l'idéal. Toutefois, si cette interdépendance est source d'efficacité et de croissance, il n'en demeure pas moins qu'elle est également porteuse de nouvelles préoccupations pour les acteurs régulateurs du jeu international : la recherche de la rationalisation de leurs échanges commerciaux extérieurs pour une meilleure insertion dans le nouvel ordre économique actuel ; la mobilisation des ressources pour soutenir leurs économies qui s'ouvrent à la concurrence ; la répartition équitable entre les acteurs sociaux des retombées de la mondialisation, etc. En outre, dans cette dynamique d'intégration globale, s'affirment aussi des ordres économiques régionaux : l' Union Européenne ; la CEMAC ; La CEDEAO ; l'ALENA ; le MERCOSUR ; etc. Deux faits justifient cette dynamique : La mondialisation est un élément de stratégie où les Etats se donnent les moyens de résister à l'effritement de leur hégémonie tout en faisant le contrepoids ; la régionalisation est une option qui permet de forger des modèles de développement originaux, ressort de stabilisation et une nouvelle méthode d'expression des petites économies en quête d'audience et de légitimité. Au vu de ce qui précède, les liens entre mondialisation et régionalisation paraissant ambigus, d'où la nécessité de préciser le sens de ces termes aussi bien sous un angle opérationnel que contextuel. Au plan historique déjà, il convient de préciser que le « mondial », au sens de relatif à la terre entière, apparaît en 1904, « mondialiser » en 1928 et ce n'est véritablement dans les dix dernières années que le terme « mondialisation »s'est imposé. En effet, la mondialisation est un phénomène qui préconise selon Pascal Boniface la rupture des frontières et l'interdépendance entre les peuples d'où la notion de « citoyen du monde » bien véhiculée par le président français M.Jacques Chirac. L'intégration régionale quant à elle renvoie à un processus consistant à mettre ensemble plusieurs éléments en principe distincts mais qui présentent généralement certains points communs dans l'optique de renforcer leurs différents atouts. Au plan opératoire, il sera question pour nous d'étudier la mesurabilité de nos différents concepts. Nous utiliserons à cet effet des indicateurs macro-économiques, nous prendrons aussi à référence certains textes juridiques réglementant l'intégration régionale dans un contexte de mondialisation. Le cadre théorique dans lequel nous avons centré notre analyse prend en compte le fonctionnalisme, l'interdépendance complexe mais aussi la théorie de la dépendance. Le fonctionnalisme sera présent dans notre étude avec l'apport combien considérable de David Mitrany pour qui le fonctionnalisme est étroitement lié à l'étude de l'intégration .Avec l'interdépendance complexe développée par James Rosenau, on pourra apprécier l'étendue même de la globalisation appliquée à l'intégration. La théorie de la dépendance que l'on retrouve chez Inis Claude ou encore chez Rosa Luxembourg, nous permettra de mieux prendre acte des inégalités que peuvent générer aussi bien la mondialisation que le phénomène de l'intégration. il devient nécessaire à partir de là de se demander si la régionalisation est un repli définitif visant à réduire la vulnérabilité face à une mondialisation peu connue dans ses contours, ou s'inscrit-elle davantage dans un processus préparant à un système multinational global. Autrement dit, l'attrait nouveau pour le régionalisme marque t-il un arrêt ou une pause dans le processus d'intégration mondiale ou constitue-t-il une étape ou un levier dans cette dynamique ? De cette problématique, découle deux hypothèses. Point n'est besoin de rappeler avec Manheim et Rich que l'hypothèse est un énoncé déclaratif précisant une relation anticipée et plausible entre des phénomènes observés ou imaginés. Comme première hypothèse, nous disons que l'intégration régionale est un facteur qui peut favoriser une meilleure insertion dans la mondialisation. Comme l'autre face du Janus, notre deuxième hypothèse stipule que l'intégration est une réponse aux inégalités mises en œuvre par la mondialisation. En ce qui concerne notre méthode de travail, nous n'avons eu égard aux contraintes temporelles, mené qu'une recherche en bibliothèque. Sans vouloir adopter de prime abord une position tranchée, nous nous évertuerons à démontrer que le régionalisme est un pas décisif pour l'insertion dans la mondialisation (I) mais reste un pas de Sisyphe pour l'insertion des pays en voie de développement dans l'économie mondiale (II).
[...] Le phénomène de l'intégration régionale apparaît alors comme un palliatif aux méfaits de la mondialisation. C'est dire ainsi que la régionalisation participe de la dialectique globalisation - fragmentation Au surplus, contrairement à l'idéologie prônée par la mondialisation, l'intégration aussi est parfois source d'inégalités le régionalisme participe de la dialectique globalisation fragmentation La globalisation qui renvoie initialement à une intégration des différentes unités politiques qui composent le monde, produit alors directement son contraire, c'est-à-dire la fragmentation de celui-ci, d'où le barbarisme fragmegration inventé par James ROSENAU. [...]
[...] A partir d'une possibilité d'étendre la portée de l'action politique à l'échelle mondiale, on en arrive à un repli sur le local. Le cadre perçu comme naturel se réduit considérablement, parfois jusqu'au microsocial, c'est le cas de la zone musulmane de Bosnie-Herzégovine, Ossétie du Sud, Abkhazie, Aceh, etc. Il est aisé de comprendre aujourd'hui l'ampleur du phénomène des replis identitaires. L'intégration semble ainsi s'éloigner de la mondialisation. Loin de l'unité culturelle, politique, économique et sociale, le monde traverse une diversité de plus en plus manifeste. Mondialisation et intégration sous un angle, ne ferait certainement pas bon ménage. [...]
[...] Les entreprises de la sous région ont un marché plus vaste et font face à une concurrence plus importante. Elles seront ainsi obligées de renforcer leurs structures de production pour faire face à l'expansion de la demande. L'expansion des échanges régionaux due à la réduction des coûts des échanges peut conduire à une spécialisation sous- régionale et améliorer de ce fait la compétitivité des exportations extra régionales. L'intégration régionale, lorsqu'elle est bien menée permet aux entreprises de la communauté d'être plus organisées pour pouvoir affronter la concurrence internationale dans leurs propres régions et dans l'environnement international. [...]
[...] Intégration dans ce sens signifie alors inégalités, ce qui est paradoxal à la mondialisation. Ces inégalités participent aussi de plusieurs mesures discriminatoires qui se retrouvent même à l'échelon sous-régional. C'est ainsi par exemple qu'en Afrique centrale, les africains de la CEMAC ont des privilèges que n'ont pas les africains des autres sous régions. La question que l'on serait en droit de se poser ou plutôt que l'on continue à se poser est celle du pourquoi. Qu'est ce qui pourrait justifier ce grand déséquilibre ?En guise de réponse, il faut admettre avec le Dr. [...]
[...] Parallèlement à la construction d'un univers économique globalisé, on observe des dynamiques d'intégration dans toutes les régions du monde. La mondialisation se présente comme une jungle, où les entités plus puissantes économiquement imposent leur loi. L'intégration régionale, en tant que regroupement des Etats géographiquement proches est un moyen pour ceux-ci de se préparer à affronter la mondialisation. 1)-L'intégration régionale facteur d'industrialisation et de développement des échanges internationaux. Dans le but de favoriser l'intégration régionale, les Etats s'engagent à prendre une série de mesures. [...]
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