On s'interrogera tout d'abord sur les facteurs et les diverses expressions de la résurgence actuelle de la régionalisation, avant d'examiner la place et le rôle de l'Etat face à ce nouvel échelon. Mais, de façon plus fondamentale, il conviendra de se demander en quoi la régionalisation peut-elle constituer l'avenir de la mondialisation, le fondement premier de l'espace mondial, et la forme principale d'organisation du monde de demain
[...] La région est donc un vecteur privilégié pour la diffusion de la richesse et des flux et pour l'accession des plus faibles dans le camp des vainqueurs La part des pays des pays de l'Asean ou du Mercosur par exemple dans les échanges internationaux a plus que décuplé en trente ans. Ainsi, les accords régionaux ne sont pas, contrairement à ce que pourrait laisser penser une analyse trop superficielle, des entraves au multilatéralisme. Ils s'inscrivent au contraire dans sa perspective, et tendent même à le faciliter. [...]
[...] Le régionalisme viendrait ainsi ébranler davantage la souveraineté déjà mise à mal de l'Etat-Nation, en s'émancipant de celui-ci et s'y substituant peu à peu comme acteur et référent principal des relations internationales. Il serait cependant erroné de s'arrêter à cette analyse et de dresser des conclusions trop hâtives sur l'effacement de l'Etat sous le double effet de la mondialisation et de la régionalisation. D'abord, en raison des limites de l'intégration régionale soulignées plus haut, les Etats parties conservent le plus souvent leur autonomie. [...]
[...] Au contraire, ce processus sert-il de levier pour la mondialisation, en participant à son renforcement et à sa diffusion ? Au-delà de se poser la question du caractère antinomique ou nom des deux phénomènes parallèles de régionalisation et de globalisation, on s'interrogera tout d'abord sur les facteurs et les diverses expressions de la résurgence actuelle de la régionalisation, avant d'examiner la place et le rôle de l'Etat face à ce nouvel échelon, perçu soit comme une alternative en vue de la restauration de son rôle, soit comme un substitut à un Etat affaibli et impuissant. [...]
[...] Si, dans une perspective institutionnelle, l'intégration est bien fusion d'entités politiques en une nouvelle entité plus large, l'automatisme du spill over est bien loin de s'appliquer véritablement aux formes de coopération régionales existantes. Seule l'Union européenne, espace régional le plus abouti, reposant sur des institutions propres et relativement autonomes, connaît une évolution vers une intégration de plus en plus étroite, avec l'approfondissement et l'extension des compétences communautaires et des politiques communes, et l'engagement, encore laborieux, vers la création d'un véritable espace public européen donnant toute son ampleur à la notion de citoyenneté européenne. [...]
[...] L'importance de la régionalisation révèle en outre combien le local exerce encore une influence forte, pour répondre à un besoin de se repérer dans l'espace mondial, à un besoin de redéfinition né de la fin de la guerre froide. Le tableau simpliste de la globalisation présentant des citoyens du monde sans allégeance nationale sous estime en effet la force des demandes adressées au politique pour redéfinir une identité collective, un enracinement social, des valeurs morales à opposer au mondialisme cela y compris dans les pays les mieux insérés dans les circuits internationaux. [...]
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