Etats-Unis, shérif de l'espace mondial, politique étrangère américaine, politique étrangère mouvante, redéfinition de l'ordre international
Les années 1990 marquent le triomphe des Etats-Unis : le monde semble s'installer dans une paix impériale, sous l'hyperpuissance états-unienne, qui devient le « shérif » de l'espace mondial face à des puissances émergentes (la Chine, la Russie) ou des acteurs rebelles (Al-Qaida, la Corée du Nord…).
Néanmoins, il convient désormais de redéfinir cet imperium, nécessairement transformé au fil des mutations des forces dans l'espace mondial depuis la fin de la guerre froide. En effet, les Etats-Unis s'appuient depuis toujours sur une politique étrangère mouvante et disputée entre plusieurs structures idéologiques. Il s'agit alors de se demander si la stratégie de la politique étrangère américaine semble s'adapter à l'ordre géopolitique international post-guerre froide ou si celle-ci cherche simplement à réaffirmer son exception dans l'espace mondial.
[...] Le 11 septembre 2001 marque un choc dans les trois livres, mais est plutôt un synonyme de tournant plutôt que de réel affaiblissement de la puissance américaine. Pour Hassner et Vaïsse, sur le plan intellectuel le 11 septembre a marqué le début d'une vision manichéenne du monde par les Américains, où terrorisme islamique (le Mal) et Etats-Unis (le Bien) devaient s'affronter afin de faire triompher ce Bien. Pour Nye, bien que la tragédie Septembre 2001 eut été terrible, il faudrait que s'enchaînent une série de catastrophe bien plus grandes pour vraiment atteindre le leadership américain. [...]
[...] Pour Hillary Clinton, les Etats-Unis possèdent encore l'armée la plus puissante, la plus grande économie, la plus grande influence diplomatique, les valeurs les plus fortes, et le plus d'alliés mais elle n'écarte pas la nécessité de penser autrement l'ordre mondial actuel, qui doit être un ordre architectural, qui repose sur des modèles d'alliances, d'institutions telles qu'elles ont été pensées après la Seconde Guerre Mondial, mais qui doit être plus flexible et plus ouvert. Cet ordre mondial demeurera mené par les Etats-Unis, et, certes, devra composer avec d'autres Etats comme la Chine, dont la puissance reste à relativiser en ce qu'elle n'est, ni pour J. Nye, ni pour H. Clinton, près de remplacer les Etats-Unis à la première place économique et militaire mondiale. [...]
[...] Political Science Quarterly (The Academy of Political Science), Vol No (Automne 2002), p.496-497. [...]
[...] : la puissance des Etats-Unis n'existe que si celle-ci est légitimée universellement par sa culture ou ses valeurs. Le hard power n'est plus suffisant à installer la puissance, car il est considéré comme de plus en plus amoral et donc éloigne l'opinion publique de son gouvernement (refus des victimes), et surtout fait facilement ressurgir les vieux démons de l'unilatéralisme dans un monde globalisé. Stratégiquement, il ne s'agit pas non plus de bannir le hard power, mais de le compléter. H. [...]
[...] Les stratégies géopolitiques états-uniennes se nourrissent de la politique intérieure et des débats intellectuels comme il est surtout souligné dans l'ouvrage de Hassner et Vaïsse. Les ouvrages d'H. Clinton et de J. Nye sont bien moins objectifs ; le premier, parce qu'il est l'ouvrage d'une politicienne très probablement en course pour les élections présidentielles de 2016 et qui se doit donc de porter une vision optimiste, quasi-messianique de l'importance des Etats-Unis ; le deuxième, parce qu'il s'inscrit dans la pensée très particulière et influente de son auteur -américain. Cependant, tout comme Lisa Anderson l'énonce lorsqu'elle fait une analyse de l'ouvrage de J. [...]
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