En 2005, l'ONU a fêté ses soixante ans. Soixante ans d'activité mais aussi de blocages, de critiques, d'inefficacité. Pendant la guerre froide, l'ONU comme instrument de maintien de la paix a été incapable de jouer son rôle à cause des blocages au Conseil de Sécurité. Avec les bouleversements de 90 et notamment la gestion de la première guerre du Golfe, l'espoir d'une ONU plus efficace a émergé. Pourtant dès la fin des années 90, l'ONU a montré ses limites, surtout face à la politique de puissance des Etats Unis.
Dans ce contexte, les critiques vis-à-vis de l'inadaptation de l'organisation onusienne se sont multipliées. Elle est d'autant plus montrée du doigt suite au scandale lié au programme Pétrole contre Nourriture. Dans ces conditions, ce n'est pas un hasard si l'année 2004 a été qualifiée d' « annus horribilis » par Kofi Annan.
La question de la réforme de l'ONU n'est pas nouvelle. L'organisation est en perpétuelle réforme depuis sa création. Des modifications ont eu lieu par le passé, notamment un élargissement du Conseil de Sécurité en 1963. Mais aucune réforme globale n'avait été lancée avant 1997 et l'arrivée de Kofi Annan au Secrétariat Général.
La réforme actuelle doit consister à rendre l'organisation plus efficace, plus représentative de la communauté internationale et plus réaliste dans ses engagements. Le rapport intitulé « Dans une liberté plus grande : vers le développement, la sécurité et les droits de l'homme pour tous », du 20 mars 2005, sur lequel nous nous sommes appuyées va dans ce sens.
Cette réforme globale est essentielle dans la mesure elle démontrera la capacité de l'ONU à agir de manière indépendante et crédible, surtout vis-à-vis de la première puissance mondiale.
[...] Cette réforme globale est essentielle dans la mesure elle démontrera la capacité de l'ONU à agir de manière indépendante et crédible, surtout vis-à-vis de la première puissance mondiale. I. Un réforme pourquoi ? A. Les raisons de la réforme Deux raisons principales expliquent l'exigence actuelle d'une réforme du système de sécurité collective. La perte de légitimité de l'ONU Selon le chapitre VII de la Charte des Nations Unies, le Conseil de sécurité dispose du monopole du recours à la force armée. [...]
[...] Enfin, depuis la création de l'ONU, le nombre d'acteurs non étatiques s'est multiplié sur la scène internationale. Les organisations non gouvernementales, les firmes multinationales, voire les organisations terroristes ont vu leur rôle s'accroître au dépend des Etats. Pour être plus fidèle aux réalités de la société internationale, la Charte doit donc mieux prendre en compte les acteurs non étatiques. Pour répondre aux nouveaux défis de la société internationale, il est urgent de réformer le système de sécurité collective. Le projet de réforme L'objectif d'entamer une réforme des Nations Unies a été lancé en 1997 par le Secrétaire général, Kofi Annan. [...]
[...] De nombreux grands Etats ne sont pas représentés au Conseil de sécurité, tels que l'Allemagne, le Japon, le Brésil, l'Argentine, l'Afrique du Sud et le Nigeria. Il est donc nécessaire de compenser ce déficit de représentativité. Ensuite, les problèmes de paix et de sécurité internationales se sont fortement modifiés depuis la création de l'ONU. A côté de la guerre interétatique traditionnelle, on assiste à l'émergence de nouveaux types de menaces à la sécurité internationale tels que les conflits liés à la décomposition d'Etats fragiles, le terrorisme international, la prolifération illicite d'armes de destruction massive et les conflits mélangeant guerre civile et conflit régional. [...]
[...] Elles visent toutes les deux à porter le nombre des participants à vingt- quatre. De plus, elles maintiennent le droit de veto des cinq membres fondateurs[1]. La réforme du Conseil de Sécurité prévoit aussi l'assouplissement du droit de veto, synonyme de paralysie car il bloque l'action du Conseil dès qu'une divergence apparaît entre les membres permanents. Concernant les autres organes, la réforme souligne la nécessité d'adapter l'ensemble des organes onusiens aux besoins du XXIème siècle. Enfin, il est proposé de créer une commission chargée des opérations de maintien de la paix afin d'assister les pays sortants d'un conflit. [...]
[...] Le débat sur la réforme du Conseil de Sécurité est une remise en cause de sa conception même. Etant donné que le mandat du Conseil de Sécurité s'applique à des cas extrêmes de menace ou de rupture de la paix qui demandent une grande réactivité, sa création s'est fondée sur une dynamique d'efficacité et non de représentativité. Les projets de réforme qui prévoient son élargissement à 24 membres permettraient certes, une plus grande représentativité, mais très certainement une moindre efficacité. [...]
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