Face à l'interrogation actuelle « peut-on se passer de l'ONU ? », trois axes fondamentaux peuvent être envisagés : en premier lieu, le caractère indispensable de l'Organisation de par l'impulsion qu'elle donne à la sphère internationale ; dans un deuxième temps, les échecs qu'elle a rencontrés, que ce soit dans la mise en œuvre de ses actions (question de sa subordination au camp occidental) ou dans son fonctionnement interne. Enfin, dans une troisième étape, la réaffirmation du caractère fondamental de l'ONU, malgré les imperfections et les contradictions qu'elle comporte
[...] Or les rêves ne sont pas neutres et toute paix correspond à un ordre et plus précisément à un ordre mondial. Pour les vainqueurs de la seconde guerre mondiale, au moment où ils créaient l'Organisation, maintien de la paix signifiait maintien de l'ordre en l'occurrence celui qu'ils avaient créé par leur victoire. Mais comme Staline et Roosevelt n'avaient pas la même vision de l'ordre mondial, c'est dans la confusion et l'hypocrisie, cachée par l'illusion qui résultait de l'alliance militaire contre le nazisme et le fascisme que l'organisation a vu le jour. [...]
[...] Elle produit ainsi une idéologie commune qui pousse au progrès (à la décolonisation ou au développement). Par la négociation permanente et la coopération universelle Le rassemblement périodique et institutionnel d'un grand nombre de diplomates dans le même lieu (à New York et à Genève), incite à la négociation, parfois même entre Etats en situation de rupture. La négociation (officielle ou informelle, bilatérale ou multilatérale, directe ou indirecte, globale ou sectorielle) produit souvent un ajustement de situations conflictuelles plus faciles à obtenir à l'abri de l'ONU que par des face-à-face cristallisateurs de divergences. [...]
[...] _ le principe du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes : incorporé à l'article de la Charte ; l'action conjuguée des Etats socialistes et des Etats du Tiers-Monde a contribué à transformer les dispositions générales de la Charte en un principe universel. Limité par la résolution 2625 (XXV) de l'Assemblée Générale du 24 octobre 1970 : l'autodétermination ne peut être revendiquée que par les peuples sous domination coloniale, sous domination étrangère ou soumis à un régime raciste. _ le principe du respect des droits de l'Homme : l'article et l'article 55 de la Charte consacrent ce principe qui a reçu, tant au niveau universel que sur certains continents d'importants développements normatifs et institutionnels. [...]
[...] Mis à part le domaine juridique dans lequel elle effectue un gros travail de codification, l'ONU s'illustre aussi par l'intérêt qu'elle porte aux domaines économique et du développement L'ONU, le commerce et le développement L'ONU a souvent été impliquée dans les premières étapes de l'indépendance politique, la plupart des nations nouvellement créées ayant besoin d'une aide économique et sociale à grande échelle. Les activités économiques et sociales constituent actuellement la plus grande partie de l'action de l'ONU et requièrent plus de 85% du budget et du personnel. [...]
[...] Surtout, elle se lance dans une véritable guerre contre le Vietnam en novembre 1946 en mépris des Accords Ho Chi Minh–Sainteny signés en mars de la même année. Il s'agit sans doute d'affaires considérées comme relevant exclusivement de la compétence d'un Etat au titre de l'article de la Charte, mais qui méritaient sans doute davantage que le silence de l'Organisation. Enfin, c'est par solidarité entre tenants de l'ordre établi, qui ne veulent pas se gêner mutuellement dans la gestion de leurs sphères d'influences reconnues, que les Etats colonisateurs ont vivement soutenu les Etats-Unis dans leur agression contre le Guatemala en 1954. [...]
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