Pour ou contre l'éviction du président Hugo CHÀVEZ élu en 1998 et réélu en 2000 ? C'est la question posée à la population vénézuélienne le 15 août 2004 lors du référendum révocatoire organisé à la demande de l'opposition à Hugo CHÀVEZ, le Président de la République héritier de la « Révolution Bolivarienne », révolution socialiste dont l'initateur au Vénézuéla fut Simon BOLIVAR. L'enjeu de la nationalisation du pétrole est majeur dans ce scrutin, surtout en cette période de hausse du prix du baril qui sert, depuis quelques années, au Gouvernement fortement marqué à gauche pour financer un fond d'aide sociale. La nouvelle constitution rédigée sous le premier Gouvernement CHÀVEZ adoptée par referendum le 15 décembre 1999 de ce pays octroie aux citoyens le droit de révoquer n'importe quel gouvernant, fonctionnaire ou administrateur public, y compris le président avant le terme de son mandat. Aucune autre démocratie occidentale ne consacre ce droit écrit ou non écrit. En 2000, les élections générales promises par CHÀVEZ ont lieu le 30 juillet 2000. Chávez est réélu président avec 59,5% des voix, et une majorité cohérente l'emporte largement au Parlement. L'enjeu primordial du référendum révocatoire qui intervient au milieu du second mandat de CHÀVEZ entoure la personnalité du Président dérangeante pour les magnats du pétrole et pour les Etats-Unis dont le Vénézuéla était la deuxième source de pétrole. Cette énième tentative de destitution du l'élu du peuple se solde d'un échec cuisant dont l'opposition ne se remettra pas immédiatement tant la légitimité de CHÀVEZ fut confirmée, voire renforcée.
Il faudra donc analyser dans quelle mesure le référendum révocatoire du 15 août 2004 a consolidé la légitimité du Président en place, Hugo CHÀVEZ. Pour ce faire, les causes d'un tel référendum seront étudiées afin de qualifier l'opposition interne et sous influence américaine à la politique économique et sociale menée par CHÀVEZ pour ensuite déterminer les conséquences de sa victoire en mettant en exergue le soutien des masses populaires et les dérives qu'une telle personnalisation du pouvoir peut entraîner.
[...] En effet sa politique bolivarienne qui se veut être un moteur de la transformation du modèle socio-économique, a permis de lutter contre la pauvreté et a amélioré les conditions de vie d'une part considérable de la population vénézuélienne. Chavez a instauré un Etat Providence, réhabilitant dans la politique les classes moyennes et populaires, longtemps ignorées par les gouvernements néolibéraux de l'oligarchie vénézuélienne : Gratuité de l'enseignement public, des services de santé, ouverture de nombreuses formations professionnelles, mise en place de bourses, d'allocations, de subventions des produits de base, augmentation des salaires 20%). De plus les missions bolivariennes permettent la construction de nombreuses écoles et d'hôpitaux. [...]
[...] De manière générale, Petkoff condamne la mainmise de plus en plus oppressante d'un homme sur tout un pays. Lui qui a accompagné Chavez dans son ascension, il s'inquiète des tendances autoritaires propres, depuis toujours, au leader vénézuélien. Le raz de marée de 2004 l'a conforté dans son idée d'une pratique unilatérale et concentrée des pouvoirs (exemple des virements de fonds vers la Suisse). D'ailleurs, les effigies glorieuses de sa personne se sont multipliées. Enfin, que penser de la situation à venir, puisque le Parlement est désormais chaviste à cent pourcent ? [...]
[...] Ses opposants, avec de leur côté les Etats- Unis, ont donc tout orchestré afin que résulte de ce référendum révocatoire la destitution d'Hugo CHÀVEZ. Cependant, malgré la totale hostilité des médias privés au Gouvernement en place, ils échouent à corrompre l'opinion publique populaire favorable à CHÀVEZ car ils n'ont pu fournir aucune preuve sur l'existence de prisonniers politiques ou de centres de détentions, ce qui a été pourtant affirmé par la presse et les médias américains. Le dernier atout de l'opposition concernait la réforme agraire promulguée fin 2003 malgré la violente résistance des propriétaires fonciers hectares de terres avaient été distribués à familles. [...]
[...] On peut évoquer le caractère personnel des nominations aux postes clé du pouvoir. Il est clair que H.Chavez place ses pions. Mais le plus inquiétant, c'est peut-être la grande vague de représailles qu'a suscité la mise en place du référendum. Chavez l'avoue lui-même ; à la suite d'une publication de la liste des signataires de la demande de référendum, de nombreux vénézuéliens ont perdu leur emploi et n'en retrouve plus. La marginalisation des opposants politiques et la peur sont devenues quotidiennes. Elles s'accompagnent d'une militarisation du régime. [...]
[...] Etant le 5ème exportateur de pétrole au monde, le Venezuela envoie 1,5 millions de barils par jour aux Etats Unis. Chavez fait de l'or noir une arme et, tout en développant le réseau de ses acheteurs en Amérique latine, menace de priver les Etats Unis d'approvisionnement si ses opposants, associés au gouvernement américain, tentaient de déstabiliser son administration de gauche après les élections du 3 décembre Cette attitude de constante opposition au régime Américain, cet ancrage dans l'idéologie de Fidel CASTRO et cette perpétuelle utilisation de la menace de privation de pétrole fait du Venezuela la bête noire des Etats Unis qui tenteront donc maintes fois, en vain, une ingérence dans la politique de ce pays afin de renverser Chavez Le référendum révocatoire d'août 2004, ou l'énième tentative de renversement Dans son parcours à la tête du Venezuela, Hugo CHÀVEZ a connu de nombreuses tentatives de renversement ; le référendum révocatoire du 15 août 2004 constitue l'énième manifestation de cette volonté. [...]
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