Afin de déterminer le cours de l'ère post-taliban, des personnalités influentes d'Afghanistan se réunissent du 27 novembre au 5 décembre 2001, à Bonn, en Allemagne. Cette conférence permet notamment de mettre au point une véritable « feuille de route » de la consolidation de la paix et de la reconstruction post-conflit. Ainsi, les élections législatives organisées le 18 septembre 2005 marquent un début de normalisation de la une vie politique afghane.
Concernant le plan militaire, le Conseil de sécurité des Nations Unies adopte le 20 décembre 2001 la résolution 1386 créant la Force Internationale d'Assistance à la Sécurité (FIAS) placée sous le chapitre VII de la charte des Nations Unies (Action en cas de menace contre la paix, de rupture de la paix et d'acte d'agression). La FIAS est une coalition de pays volontaires et non une force des Nations Unies, elle dispose entre autres d'un chef de file qui assume la responsabilité du commandement.
Le 11 août 2003, l'OTAN récupère le commandement, la planification et la coordination de la FIAS mettant de fait fin à un arrangement précaire. Le Conseil de Sécurité de l'ONU vote, le 13 octobre 2003, la résolution 1510 d'un commun accord avec l'OTAN. Cette résolution, toujours en vertu du chapitre VII de la charte des Nations Unies, permet d'étendre l'action de la FIAS à l'ensemble du pays, le processus de régionalisation de la FIAS couvre donc désormais les régions du nord et de l'ouest de l'Afghanistan. Enfin, l'extension de ce processus au Sud et à l'Est du pays a été achevée en octobre 2006 mais elle continue de se heurter aux violences particulièrement fortes dans ces secteurs.
De fait, face à toutes ces évolutions et à la pérennisation de la violence, la stratégie mise en place par l'OTAN sous mandat onusien, est-elle aujourd'hui encore pertinente pour permettre la reconstruction étatique face à l'instabilité afghane ?
[...] Narcotrafiquants La dégradation de l'unité politique de l'Afghanistan est aggravée et entretenue par le trafic de stupéfiants, et ce, particulièrement dans l'ouest du pays. En effet, l'Afghanistan produit plus de 90% de la production d'opium mondiale en 2006 soit une augmentation de 46% par rapport à l'année précédente. Ses bénéfices représentent 2,6 milliards de dollars, soit plus du tiers du budget de l'Etat afghan. La culture de l'opium se développe principalement dans les provinces les plus touchées par les violences : Helmand, Kandahar et Farah. [...]
[...] L'Afghanistan a besoin de plus de moyens, mais surtout que les puissances impliquées prennent leurs responsabilités, on a beau stigmatiser la faiblesse de l'Etat afghan, il a été importé et imposé par la coalition et a besoin de moyens à hauteur de son ambition, on ne peut demander plus à un Etat qui n'a pratiquement rien et dépendant intégralement de l'aide internationale. L'avenir passe donc par un retour du contrôle de Kaboul sur les provinces, sinon ni la constitution, ni les élections parlementaires ne seront applicables. Pour Washington, le problème ce n'est pas l'Afghanistan, ni les Afghans, mais bel et bien le terrorisme. En Afghanistan, cette guerre a été commencée sans se donner le moyen de la finir. [...]
[...] Le Pakistan, qui a lourdement contribué à armer et former les talibans, notamment par l'intermédiaire de ses services secrets ISI alors que Bénazir Bhutto était premier ministre voyait dans la prise du pouvoir par les talibans un moyen d'étendre son influence régionale en ayant un accès aux républiques d'Asie centrale. De même, l'Iran pourrait faciliter ses débouchés commerciaux en hydrocarbures en entretenant une agitation dans les régions frontalières. Une alliance entre les minorités chiites Hazaris dans le centre et l'ouest de l'Afghanistan et l'Iran en est l'une des manifestations. Enfin, les Etats-Unis accusent l'Iran de soutenir les combattants d'Al-Qaïda en transit vers l'Irak ou l'Afghanistan. [...]
[...] Finalement, les troupes de l'Alliance du Nord entrent à Kaboul le 13 novembre 2001 et le 7 décembre 2001, les talibans évacuent Kandahar, leur fief d'origine au sud du pays. Dès le 13 novembre 2001, la chute des talibans suscite une mobilisation de la communauté internationale souhaitant participer à la reconstruction de l'Afghanistan. Les priorités de cette opération ainsi qu'une stratégie devaient être définies au plus vite, il fallait par ailleurs attirer les fonds des donateurs et amorcer un processus politique de reconstruction d'un État démocratique. [...]
[...] La population s'inquiète de cette montée de la violence, et s'interroge sur le rôle de la FIAS à l'égard des habitants La demande sécuritaire reste grande pour la population, et une condition préalable indispensable a la reconstruction étatique d'un hypothétique Etat afghan ! Il est du reste intéressant de voir que plusieurs sondages effectués en novembre 2007 par plusieurs groupes de médias dont ABC News ou encore la BBC montrent que 72% des Afghans approuvent la présence de la coalition, dont 68% considère qu'elle fait du bon travail. Important également des Afghans sont opposés ou fortement opposés aux talibans. [...]
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