Dans un article du Monde, daté d'octobre 2007, Pierre Hassner remet en cause l'image de l'hyperpuissance américaine en s'appuyant sur la rupture créée par le 11 septembre 2001 et la guerre en Irak. Il s'attaque en fait à la conception réaliste de la puissance. Théorie dominante depuis la fin de la seconde guerre mondiale, le réalisme se voit en effet de plus en plus reprocher son incapacité à prévoir et expliquer les évolutions actuelles des relations internationales. La théorie réaliste est elle dépassé pour expliquer les relations internationales ayant cours dans le monde contemporain ?
[...] Ces deux auteurs transnationalistes montrent bien que les faiblesses de la théorie réaliste ont été comblées par de nouveaux courants de pensée qui semblent davantage correspondre au monde contemporain. La deuxième principale critique de la théorie réaliste c'est une vision trop pessimiste des relations internationales. En effet, les réalistes n'envisagent pas d'autres rapports que des rapports conflictuels. Or, comme le souligne Dario Battistella dans son article Le réalisme réfuté (2004) il est erroné de penser que les acteurs n'envisagent leurs rapports que de manière violente : comment expliquer le refus de certains Etats de se lancer dans la guerre en Irak en 2003? [...]
[...] De plus, Battistella fait remarquer l'incapacité de la théorie réaliste à avoir pu prévoir les évènements du 11 septembre 2001, justement parce que les acteurs en jeux (groupes terroristes) ne sont pas pris en compte par la théorie réaliste. Pour conclure, il apparaît clair que la théorie réaliste est aujourd'hui dépassée, pour expliquer les relations entre Etats. Cependant, les principes réalistes servent et serviront encore sûrement longtemps de bases à de nouvelles théories, plus adaptées aux relations internationales contemporaines et à leurs enjeux. [...]
[...] Certes, il conserve une fonction sécuritaire et de représentation mais il est de plus en plus soumis à l'intervention de ces nouveaux acteurs. En outre et parallèlement à cela, on note un déclin du concept de territoire : le point de repère territorial n'est plus évident, on remarque l'apparition de nouveaux groupes (mafias, groupes terroristes . ) qui ne se définissent pas par rapport à leur appartenance territoriale. Les Etats sont dépassés par le bas (Logiques communautaristes) et par le haut (logiques supranationales) ce qui remet en cause le principe de souveraineté. [...]
[...] La puissance d'un Etat détermine sa place dans la hiérarchie des rapports internationaux. La puissance c'est la capacité d'un Etat à amener les autres Etats à faire ce qu'autrement ils n'auraient pas fait. Dans le réalisme, la puissance est interprétée comme la capacité à s'imposer dans les rapports de force, à se défendre et à imposer ses vues. La puissance peut être vue de deux façons. Soit comme un tout, on peut alors hiérarchiser les Etats selon leur puissance sur la scène internationale, soit on peut envisager les caractères de la puissance indépendamment les uns des autres, il n'y aurait alors pas de hiérarchisation possible. [...]
[...] Il est le seul acteur des relations internationales. C'est lui qui incarne l'intérêt national (qui est donc fixe), et non pas les individus. Il n'est accordé aucune place aux autres formes de pouvoir ou aux individus. Raymond Aron avait entamé une lecture critique des réalistes, en essayant d'ouvrir cette notion d'Etat tout puissant et d'intérêt national fixe. Aron adopte une approche compréhensive, c'est-à- dire que contrairement à Morgenthau il ne pense pas que l'on puisse établir de lois universelles. Selon lui les positions défendues pas les Etats sont dépendantes de plusieurs variables telles que la nature ou le régime de ces Etats. [...]
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