Selon Philippe Moreau Desforges, l'ONU peut-être considérée comme l'infirmier de la scène internationale. À l'aube de son 80e anniversaire, l'institution est en effet plus que jamais remise en question autant dans ses bases que dans l'effectivité de ses choix politiques et coercitifs.
Le texte fondateur de l'ONU est la Charte des Nations Unies, elle fut signée à la Conférence de San Francisco le 26 juin 1945.
Son action a longtemps été parasitée par la présence au sein de son conseil de sécurité de deux vainqueurs du second conflit mondial qui sont par la suite devenus de farouches ennemis. Même si l'ONU a pu se prévaloir de quelques coups d'éclat comme la résolution 377 en 1950 qui a permis de contourner l'immobilisme caractéristique du conseil de sécurité durant ces quarante-cinq premières années d'existence.
Au début des années 1990, l'ONU a eu l'occasion de redonner un second souffle à son action. En effet, l'évacuation des troupes soviétiques d'Afghanistan conformément aux résolutions de l'ONU, l'action de Gorbatchev puis la chute de l'empire soviétique, l'émancipation de l'ancien bloc de l'est et notamment des anciennes démocraties populaires ont entraîné l'établissement d'une nouvelle donne au niveau international.
Cette fin du monde bipolaire était l'occasion rêvée pour l'ONU d'asseoir son autorité en vue de remplir les missions pour lesquelles elle avait été créée en 1945. Beaucoup ont cru qu'au lendemain de la chute du mur de Berlin, un nouvel ordre mondial allait émerger rompant ainsi avec quarante-cinq années d'un bipolarisme exacerbé.
Les relations internationales et le monde en général sont entrés dans une période de transition durant laquelle l'ONU a tenté d'imposer son autorité et sa légitimité sur la scène internationale dans un monde diplomatique tiraillé entre un désir d'unilatéralisme des plus grandes puissances comme les États-Unis d'Amérique et une envie de multilatéralisme d'autres États souvent plus modestes.
[...] Cependant celui- ci n'a pas initié de réformes majeures. Malgré tout, quelques réalisations ont pu voir le jour ces dernières années comme la création d'un conseil des droits de l'Homme qui succède à la commission des droits de l'Homme. Celle- ci fut discréditée car elle fut présidée par la Lybie du colonel Kadhafi en 2003. Suite à cela, l'appartenance à ce nouvel organe sera soumise au respect des principes démocratiques. Une commission de consolidation de la paix fut aussi récemment créée. [...]
[...] Cependant pour qu'elle puisse être en mesure d'affronter ces problèmes de notre temps, une réforme de l'ONU parait nécessaire pour à la fois revaloriser son rôle et lui redonner une certaine crédibilité sur la scène internationale, elle qui accuse un déficit de légitimité depuis maintenant quelques années II) Une Volonté de restaurer l'ONU dans sa mission première L'action de l'ONU est aujourd'hui est avant tout une action humanitaire. En effet les Etats ne se sont pas très enclins à attribuer des moyens militaires et humains importants à l'Organisation. Ils privilégient souvent le fait d'attribuer leur aide en termes d'hommes et/ou de matériels au travers d'actions bilatérales. Ainsi l'ONU reste plus que jamais, selon la formule de Ghassan Salamé (ancien conseiller politique pour la mission des Nations unies en Irak), une puissance résiduelle soumise au bon vouloir des Etats, du Nord comme du Sud. [...]
[...] Celles-ci regroupent plus de 123 pays qui ont fourni plus de militaires et policiers civils. Ces individus sont déployés pour par exemple assurer la pérennité d'une zone tampon, contribuer à l'organisation d'élections, veiller au respect des droits de l'Homme ou encore assurer la mise en œuvre d'accords de paix. Des opérations de maintien de la paix à deux vitesses Les opérations de maintien de la paix de l'ONU ont pris une nouvelle dimension durant les années 1990. Auparavant limitées aux seuls conflits interétatiques, elles s'étendent dès lors à certains conflits infraétatiques (ex : guerre civile, guerre religieuse). [...]
[...] La passivité des casques bleus a entrainé le massacre de plus de Bosniaques assassinés par des miliciens serbes. Suite à cela, la crédibilité concernant les compétences de l'ONU pour assurer la sécurité collective fut largement ébranlée. La seconde guerre d'Irak en 2003 menée contre la volonté du conseil de sécurité montre bien l'importance plus que relative qu'accordent les Etats Unis à cette entité décisionnelle. Malgré ces quelques épines, plus de 14 opérations de maintien de la paix sont en cours à l'heure actuelle. [...]
[...] Une opération de maintien de la paix a pour but de ramener la paix dans un pays ou dans un territoire. Elle est autorisée par le conseil de sécurité puis supervisée par le département des opérations de maintien de la paix. Le déploiement d'une force armée sous bannière onusienne fut un succès au Cambodge. La MIPRENUC, puis l'APRONUC ont su mettre fin à une guerre débutée aux débuts des années 1970. De plus, le bras armé de l'ONU autrement appelé les casques bleus a reçu le prix Nobel de la paix en 1988. [...]
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