Les jeux d'alliances dans les relations internationales reposent sur de multiples facteurs. Perception de la puissance adverse, situation géographique, contexte intérieur de chaque Etat,… Les données abondent pour expliquer telle ou telle alliance, mais parfois certains revers de situation apparaissent surprenants. Malgré une paix mondiale qui s'établit, de nombreuses zones de la planète sont encore soumises aux affres de la violence. Ainsi, même si le multilatéralisme et l'action collective sont prônés à l'ONU, les Etats sont toujours enclins à la guerre et les foyers sensibles se multiplient dans les pays en voie de développement. Les Etats occidentaux adoptent des postures qui varient en fonction des intérêts qu'ils peuvent tirer de chaque conflit.
L'un des espaces le plus secoué par les interventions occidentales est sans nul doute le Moyen Orient. C'est un espace géopolitique complexe, où les jeux d'influences se heurtent souvent. Ils mettent aux prises les principales puissances de la région, mais sont souvent suivis de près par les grandes puissances comme la Russie, la Chine ou encore les Etats-Unis. En effet, cette partie du globe est le véritable réservoir énergétique de la planète. Avec 40% des réserves mondiales gazières et 60% des réserves pétrolières il concentre toutes les attentions. Les crises qui le secouent ont effectivement des effets néfastes pour l'économie mondiale, puisqu'elles induisent une hausse brutale du prix du baril (comme en 1973 avec la guerre du Kippour). La communauté internationale considère comme essentiel de stabiliser la zone, d'où les multiples actions, multilatérales ou unilatérale des pays occidentaux.
Aujourd'hui tous les regards sont concentrés sur l'Iran. Au premier plan, l'ambiguïté de son rapport au nucléaire inquiète de nombreux Etats. Il revendique le droit de développer le nucléaire civil, mais du civil au nucléaire il n'y a qu'un pas. Et les déclarations du président Mahmoud Ahmanidejad à propos d'Israël ne sont pas sans effrayer. Néanmoins, un rapport des services secrets américains rendus public début décembre affirme que l'Iran a stoppé ses recherches en vue d'obtenir du nucléaire militaire depuis début 2003. Le doute subsiste, et l'Iran reste un danger aux yeux de Georges Bush. Les tensions actuelles concernant une guerre sont bien réelles, mais un tel conflit est il envisageable ? Les rapports de puissance dans la région sont ils réellement favorables à une intervention militaire conventionnelle étasunienne ?
Nous soutiendrons l'idée qu'un Iran puissant est gage de stabilité pour le Moyen Orient. Cette idée repose sur la théorie de la paix hégémonique de Gilpin. Les positions intransigeantes étasunienne et israélienne quant à la question sont déjà bien connues et nous ne développerons que sommairement ce point, à travers l'étude des autres acteurs.
Nous proposons d'étudier les rapports de puissance au Moyen Orient, dans la mesure du possible. Nous verrons quelles sont les alliances régionales, mais aussi les influences extérieures. Puis nous concentrerons notre attention sur l'Iran, hégémon régional dont la puissance est établie. Enfin, à travers les études de Stephen Walt, nous verrons qu'un balancing régional contre l'Iran parait peu probable en cas de guerre.
[...] Il apparaît donc peu probable que beaucoup d'Etats du Moyen-Orient s'impliquent massivement dans une guerre aux côtés des Etats- Unis. Dans l'hypothèse d'une guerre, il apparaîtrait plus judicieux de rester en dehors du conflit, de jouer en quelque sorte la stratégie du buck passing (laisser reposer le fardeau de la guerre sur un autre), autant pour préserver ses propres ressources que pour éviter un retour de frappe iranien. Garder la neutralité semble être la meilleure stratégie, ce qui ne simplifierait pas la tâche des Etats-Unis. [...]
[...] Au premier plan, l'ambiguïté de son rapport au nucléaire inquiète de nombreux Etats. Il revendique le droit de développer le nucléaire civil, mais du civil au nucléaire il n'y a qu'un pas. Et les déclarations du président Mahmoud Ahmanidejad à propos d'Israël ne sont pas sans effrayer. Néanmoins, un rapport des services secrets américains rendus public début décembre affirme que l'Iran a stoppé ses recherches en vue d'obtenir du nucléaire militaire depuis début 2003. Le doute subsiste, et l'Iran reste un danger aux yeux de Georges Bush. [...]
[...] Conclusion Après une brève analyse des rapports de force et des différents intérêts en jeu au Moyen-Orient, il apparaît clair qu'une intervention étasunienne contre l'Iran serait désastreuse. Bien qu'il ne soit pas souhaitable de voir l'arme nucléaire proliférer, la revendication iranienne contient une part de légitimité que les Etats-Unis devraient prendre en compte. Autant à l'est avec l'Inde et le Pakistan, qu'à l'ouest avec Israël, l'Iran est encerclé par des puissances nucléaires. En tant que puissance à vocation hégémonique, il doit envisager un rééquilibrage des forces régionales en sa faveur, ce que lui procurerait l'arme nucléaire. [...]
[...] C'est donc le portrait d'un Moyen-Orient fragmenté que nous dressons. Les alliances régionales sont assez floues et disparates, ce qui joue en faveur de l'Iran qui ne fait face à aucune coalition organisée. Voyons désormais les influences extérieures dans la région. Les influences extérieures Nous allons voir quelle est la position de la Turquie, de la Russie, de la Chine, de l'Inde et du Pakistan. Ici tout le problème pour les puissances extérieures est de garantir une certaine stabilité régionale pour garantir leurs importations énergétiques. [...]
[...] De plus, le développement des missiles à propulsion liquide accroît la rapidité de la réactivité iranienne. D'ailleurs le Hors série du Monde cite un article du Time : Téhéran pourrait très vite orchestrer une dramatique augmentation du nombre et de l'intensité des attaques contre les 160.000 soldats américains déployés à ses frontières. La capacité de frappe militaire iranienne s'accroît et il est quasiment certain que les avancées technologiques iraniennes profiteront à la Syrie. L'Iran présente donc toutes les caractéristiques d'un potentiel hégémon. [...]
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