Selon la thèse du « choc des civilisations », les structures des relations internationales s'articulent, depuis la chute du mur de Berlin et la fin de l'affrontement idéologique entre l'Est et l'Ouest, autour des fractures de civilisation, de conflits de civilisations. Il s'agit d'en distinguer neuf : la civilisation chinoise, japonaise, hindoue, musulmane, occidentale, latino-américaine, africaine, orthodoxe et bouddhiste. On peut observer avec Joseph Yacoub, (professeur de Sciences politiques à l'Institut des Droits de l'Homme de l'Université Catholique de Lyon) que la civilisation se réfère à l'urbanité, par opposition à la ruralité et au monde sauvage. Ainsi, la civilisation est une culture (par opposition à la nature) et le mode de vie d'une nation « produisant un ensemble de valeurs, de croyances et de conduites qui se sont formées dans un espace déterminé ». C'est une réalité et un fait admis que le monde soit divisé et subdivisé en civilisations. Huntington fait d'ailleurs également référence aux définitions de Braudel qui décrit « une région culturelle », de Durkheim qui décrit « une sorte de milieu moral englobant un certain nombre de nations, chaque culture nationale n'étant qu'une forme particulière du tout », ou encore de Spengler qui parle d' « un destin inévitable de la culture ». Cependant, nous verrons que chez Huntington, la définition de civilisation tient largement à la religion qui la structure.
Pour autant, si les religions constituent certainement un des critères d'identification dans notre monde contemporain, on peut s'interroger sur l'influence réelle de ces critères et notamment sur leur capacité de mobilisation. De plus, s'il existe des caractéristiques communes au sein de certains espaces « civilisationnels », cela signifie-t-il que ces espaces représentent des mondes homogènes ? Le Choc des civilisations dresse une nouvelle typologie, propose une intelligibilité différente des conflits et introduit la notion de guerre civilisationnelle. Selon Huntington, les problèmes inter-civilisationnels concernent en premier lieu l'Occident contre « le reste du monde », et ce du fait de la défense permanente par l'Occident de l'universalisme de ses valeurs. C'est pourquoi l'Ouest, (et principalement les Etats-Unis) doit se préparer à affronter les civilisations rivales, et notamment les deux plus dangereuses : le confucianisme et l'islam. Huntington précise une typologie plus abondante des conflits civilisationnels qui peuvent se manifester mais c'est avant tout sur le conflit entre la civilisation occidentale et le reste du monde, (et notamment la civilisation musulmane) que nous allons analyser car celui-ci semble aujourd'hui le plus visible et le plus pertinent.
Ainsi, il s'agira de s'interroger sur la réalité et la légitimité de la thèse d'Huntington. S'il est très tentant d'observer les relations internationales à travers le prisme du choc des civilisations, la vision et thèse de l'auteur n'apparaissent pas quelque peu simplistes voire caduques aujourd'hui ?
Dans un premier temps, nous observerons que la thèse d'Huntington peut décrire une certaine réalité et une représentation des relations internationales contemporaines. Cependant, dans un second temps, nous mènerons une analyse plus critique de sa réflexion, figée dans une perspective qui se révélera finalement assez limitée et relativement peu valide.
[...] Ces nouvelles appartenances se construisent selon des relations transnationales et joue un rôle certain dans le choc des civilisations, notamment si l'on observe la formation du groupe Al-Qaeda. C'est une nouvelle violence, diffuse et difficilement contrôlable qui menace l'Occident dont nous parle Huntington et qui trouve une réalité dans le terrorisme islamiste . Pour autant, Pascal Boniface affirme dans un article intitulé Le choc des civilisations et le conflit israélo-palestinien que la thèse d'Huntington relève d'une interprétation pessimiste, intellectuellement séduisante mais qui s'avère surtout une prophétie auto-réalisatrice c'est-à- dire que c'est peut-être à force d'en parler que les évènements tant redoutés finissent par se réaliser. [...]
[...] Quid du choc des civilisations ? Quel est le thème central de ce livre ? Le fait que la culture, les identités culturelles qui, à un niveau grossier, sont des identités de civilisation, déterminent les structures de cohésion, de désintégration et de conflits dans le monde d'après la guerre froide. Ainsi, Samuel Huntington décrit et résume la thèse développée dans son ouvrage Le choc des civilisations. L'auteur publie le Choc des Civilisations à la suite de la parution en 1993 d'un article : The Clash of Civilizations ? [...]
[...] Elles s'entremêlent, s'observent, s'étudient et vont même jusqu'à prendre comme modèle l'autre si l'on observe par exemple le cas du miracle économique de Dubaï. Bibliographie : Quid du choc des civilisations ? Écrits de Samuel Huntington Huntington, The Clash of Civilizations Foreign Affairs, vol Huntington, Le choc des civilisations, Odile Jacob Huntington, Qui sommes-nous ? Identité nationale et Choc des cultures, Odile Jacob Articles et recueils d'articles Tariq Ali, Au nom du choc des civilisations, Le Monde diplomatique, octobre 2001 M. Serceau, Vous avez dit choc des civilisations Panoramiques, Ed. [...]
[...] Huntington a donc été au cœur des problématiques posées par la fin de l'affrontement bipolaire. Conservateur, il est à l'origine de la conception géopolitique de l'ordre mondial du gouvernement Bush. Selon la thèse du choc des civilisations les structures des relations internationales s'articulent, depuis la chute du mur de Berlin et la fin de l'affrontement idéologique entre l'Est et l'Ouest, autour des fractures de civilisation, de conflits de civilisations. Il s'agit d'en distinguer neuf : la civilisation chinoise, japonaise, hindoue, musulmane, occidentale, latino-américaine, africaine, orthodoxe et bouddhiste. [...]
[...] Joseph Yacoub souligne également qu'il n'y a pas eu, dans l'histoire, deux ennemis plus féroces que l'empire byzantin et orthodoxe, pourtant tous deux adeptes de la même religion orthodoxe. La description peu pertinente d'un monde musulman homogène et belliqueux De plus, si l'Islam passe pour être la principale menace, il faut bien noter que l'Islam n'a jamais été homogène, le monde musulman représente une grande diversité. Les différences entre les musulmans sénégalais, chinois, indonésiens, arabes sont certainement bien plus importantes de celles qui les distinguent des non-musulmans. Il est d'ailleurs nécessaire de bien faire la distinction entre Islam et l'islamisme qui selon O. [...]
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