Diriger, c'est occuper une position prééminente. Se tenir en avant au rang de chef. Mais diriger ne signifie pas forcément se trouver de iure à la tête d'un groupe : l'on peut diriger en orientant, c'est-à-dire en ayant le poids nécessaire, en bénéficiant d'un rapport de force assez favorable pour peser sur des décisions ou plus simplement sur la tenue d'un calendrier de négociations. Pour fixer les règles du jeu.
Que sont de leur côté les relations internationales ? Trop souvent, elles sont décrites comme les simples relations d'Etat à Etat ; mais ce paradigme n'est-il pas trop restrictif ? Depuis quelques décennies, un nouveau système a émergé qui fait coexister un grand nombre d'agents, lesquels ont tour à tour l'occasion d'exister dans les débats internationaux.
Commençant par interroger la valeur de la conception de la primauté des relations interétatiques dans les relations internationales, l'on envisagera ensuite le dépassement de cette optique sans perdre de vue les éléments qui la rendent toujours pertinente.
[...] Mais si ces groupes peuvent orienter les relations internationales à certains moments, tiennent-ils une place comparable à celle des Etats ? B Des Etats susceptibles de s'adapter Les budgets de certaines firmes comparés à ceux des Ministères des Affaires Etrangères pourraient le lasser accroire. Mais les Etats n'ont pas dit leur dernier mot. Les acteurs transnationaux peuvent entretenir des rapports plus proches qu'il n'y paraît avec certains Etats. Le gouvernement français collabore souvent avec des ONG dans le cadre des opérations humanitaires qu'elle mène. [...]
[...] Christophe-Alexandre PAILLARD Jean-Gabriel DELACROY Exposé du 15 octobre 2003 (séance Théories de relations internationales) QUI DIRIGE LES RELATIONS INTERNATIONALES ? Diriger, c'est occuper une position prééminente. Se tenir en avant au rang de chef. Mais diriger ne signifie pas forcément se trouver de iure à la tête d'un groupe : l'on peut diriger en orientant, c'est-à-dire en ayant le poids nécessaire, en bénéficiant d'un rapport de force assez favorable pour peser sur des décisions ou plus simplement sur la tenue d'un calendrier de négociations. Pour fixer les règles du jeu. Que sont de leur côté les relations internationales ? [...]
[...] Le transnationalisme doit donc être nuancé. La politique américaine, si elle n'a pas mis fin au système de l'ONU comme on a pu le lire après l'intervention en Irak, tendrait à revaloriser les écrits réalistes sur la place des Etats dans la conduite et la direction des relations internationales, au-delà des turbulences dues à l'interaction d'autres acteurs tels que les groupes terroristes, si puissants peuvent-ils être désormais. Durant plusieurs siècles, il n'a pas été faux d'affirmer que seul les Etats ont dirigé les relations internationales à travers l'action du Soldat et du Diplomate, pour reprendre les termes de Raymond Aron[9]. [...]
[...] Leurs difficultés sont ensuite allées de pair avec la mise en lumière de nouveaux acteurs non étatiques, pacifiques ou non. Différents acteurs, parmi lesquels les Etats n'ont pas encore été totalement remplacés, exercent donc alternativement ou conjointement une influence sur les relations internationales, à l'image de l'hétérogénéité d'un nouveau désordre mondial qui s'élabore sous nos yeux. Bibliographie - BADIE Bertrand, SMOUTS Marie-Claude, Le Retournement du monde, Presses de Sciences Po - BATTISTELLA Dario, Théorie des relations internationales, Presses de Sciences Po - DE MONTBRIAL Thierry, L'action et le système du monde, PUF - DE SENARCLENS Pierre, La politique internationale, Colin - KISSINGER Henry, Diplomatie, Fayard - MERLE Marcel, Bilan des relations internationales contemporaines, Economica - MOREAU-DEFARGES Philippe, L'Ordre mondial, Colin Hans Morgenthau, Politics among Nations, The struggle for Power and Peace, New York Sur l'adaptation du marxisme aux problèmes du Développement dans les années 1970, voir Johan Galtung, A Structural Theory of Imperialism Journal of peace research Kenneth Waltz, Theory of International Politics, New York Robert Gilpin, War and Change in World Politics, Princeton Quincy Wright, The Study of International Relations, New York Voir les travaux de Bertrand Badie, L'Etat importé, Paris - Un monde sans souveraineté, Paris De cet auteur, à l'époque transnationaliste : Robert Kehoane, Joseph Nye, Transnational relations and World Politics, Cambridge Expression reprise de Walter Rosenau, Turbulence in World Politics, Princeton Raymond Aron, Paix et Guerre entre les nations, Paris, 1962. [...]
[...] Dans cette optique, l'intérêt national des grands Etats participant des relations internationales est le principal facteur dirigeant ces mêmes relations. L'intérêt d'un pays se heurte le plus souvent aux intérêts des autres au sein d'un système formé d'entités indépendantes et souveraines : comme l'a écrit Hans Morgenthau[1] , dans la sphère internationale, aucun souverain n'existe N'existe qu'une lutte permanente des intérêts entre eux, de façon pacifique ou guerrière selon les cas, mais dans un monde inégal et chaotique. Les atouts de chacun à un moment donné permettent d'expliquer l'avantage relatif dont bénéficie un Etat avant de s'effacer derrière un autre. [...]
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